10.000 tonnes d’huile invendues au Burkina

Plus de 10.000 tonnes d’huile invendues au Burkina à cause de la concurrence déloyale.

Au Burkina-Faso, l’huile est produite à base de graines de coton. Son prix reste plus élevé que celui de l’huile de palme.

Une différence de prix qui selon les producteurs est occasionnée par les importateurs qui bénéficient d’une baisse des prix de l’huile de palme à l’étranger pour pratiquer des prix plus bas sur les marchés.

Au-delà, plusieurs opérateurs économiques importent frauduleusement de l’huile pour le revendre à des prix défiant toute concurrence.

Le gouvernement tente la médiation et prévoit des mesures pour éviter la fermeture des usines.

Chaque groupe défend ses intérêts et le ministre du commerce doit trouver l’équation pour rapprocher les positions des producteurs d’huile et des importateurs.

Depuis 2018 les producteurs d’huile n’arrivent plus à écouler leurs produits. Alexandre Sana de la société CICTEC indique que 6.500 tonnes d’huile restent dans les magasins de la plus grande société de production d’huile du pays basée à Bobo Dioulasso.

“C’est un niveau qui devient critique puisque si on ne vend pas l’huile l’argent ne rentre pas. On doit rembourser le crédit de la campagne d’ici la fin de l’année voire même d’ici deux mois puisque dans deux mois il y a la nouvelle campagne cotonnière qui commence”.

Les producteurs pointent du doigt les importateurs qui bénéficient d’une baisse des prix de l’huile de palme à l’étranger pour pratiquer des prix de plus en plus bas.

Ils parlent également de fraude car selon eux, les différentes simulations ne permettent pas d’avoir les prix pratiqués par les importateurs.

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Une filière clandestine plombe aussi le marché
“C’est ça la loi du commerce”, rétorque Abdoul Fatal Ouédraogo, un importateur. Pour lui, les importateurs n’y sont pour rien car chacun recherche son profit sur marché.

“Être responsable c’est trop dire moi je ne pense pas qu’il y a une question de responsabilité. Eux aussi ils se battent comme ils peuvent pour s’en sortir et nous aussi nous nous battons comme nous pouvons. Maintenant si le gouvernement trouve qu’il y a des failles quelque part qu’il faut relever, on suivra tous les instructions qu’ils vont nous donner et on va essayer de les appliquer”.

L’idée d’une fermeture des usines serait un scénario catastrophique aussi bien au niveau du climat social qu’économique. Pour éviter une déstabilisation du secteur, Arouna Kaboré le ministre Burkinabé du commerce propose quelques pistes de solutions :

“L’ensemble des actions doit s’étendre à la fermeture des unités clandestines, à l’inscription de l’huile dans les produits soumis à importation, à une régulation à des conditionnalités en matière d’importation de l’huile et aussi à veiller à ce que l’huile importée soit de grande qualité”.

Le respect de ces mesures pourrait être un bon début pour stabiliser le secteur et résoudre la crise estime Arouna Kaboré.

Le Burkina Faso produit 35.000 tonnes d’huile par an insuffisant pour répondre aux besoins du marché intérieur. En 2017, plus de 85.000 tonnes d’huile ont été importées.

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