À Khartoum, l’armée tente de briser le mouvement de contestation

Les militaires qui dirigent le Soudan tentaient, lundi, de “disperser par la force le sit-in” de manifestants devant le siège de l’armée à Khartoum. Une intervention qui a fait au moins neuf morts, selon le Comité central des médecins soudanais.

Les activistes ont qualifié l’intervention des militaires soudanais, lundi 3 juin, de tentative de dispersion des manifestations devant le ministère de la Défense, à Khartoum. En conséquence, le mouvement de contestation (ALC) a ensuite annoncé couper tout contact politique avec le Conseil militaire de transition au pouvoir.

Selon le Comité central des médecins soudanais, proche de la contestation, cette dispersion a fait “au moins 13 morts” et des “centaines de blessés”.

“Nous annonçons l’arrêt de tout contact politique et des négociations avec le Conseil putschiste”, a indiqué l’ALC dans un communiqué, appelant à “la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui”. L’ALC a également fait porter “la responsabilité totale de ce crime” aux militaires, appelant à la “chute du régime”.

“Nous n’avons pas dispersé le sit-in par la force”, a déclaré, pour sa part, le porte-parole du Conseil militaire, le général Chamseddine Kabbashi, à la chaîne de télévision Sky News Arabia, basée aux Émirats arabes unis. “Les tentes sont là et les jeunes peuvent y circuler librement”, a-t-il assuré.

Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campent devant le siège de l’armée à Khartoum. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar el-Béchir, ils réclament désormais le départ du pouvoir des généraux qui avaient évincé le chef de l’État le 11 avril.

“Menace pour la sécurité publique”

Des négociations entre les deux camps visant à former un Conseil souverain, censé assurer la transition politique pour trois ans, ont échoué le 20 mai et le Conseil militaire a multiplié depuis les mises en garde à l’encontre du mouvement de contestation. Il a notamment dénoncé des débordements autour du sit-in, les qualifiant de “menace pour la sécurité et la paix publiques” et promettant d’agir “avec détermination” face à cette situation.

Plusieurs personnes ont été tuées ces derniers jours dans des circonstances peu claires à proximité du lieu du sit-in. Une personne est morte et 10 autres ont été blessées, samedi, après des “tirs des forces régulières” près du siège de l’armée à Khartoum, selon des médecins proches de la contestation.

Des soldats et des agents des forces de sécurité ont été déployés autour de la rue du Nil, une artère centrale à Khartoum et lieu de rassemblement des manifestants, empêchant l’accès à cette zone.

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