Abdoul Mbaye revient sur son différend avec Macky Sall et dénonce « le plus plus gros scandale que le Sénégal n’ait jamais vécu… »

« Le bilan de Macky Sall n’est pas très favorable…« , de l’avis de Abdoul Mbaye. Dans un entretien avec Rfi, repris par le journal « L’As », l’ancien premier ministre est revenu sur son différend avec le président Macky Sall. Depuis Paris, le chef du parti Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) est aussi revenu sur le bilan du chef de l’Etat, après 6 années passées à la tête du pays.

Il est resté catégorique quand au bilan du président Macky Sall: « Pas très bon« , juge-t-il. « Le bilan n’est pas favorable« , persiste Abdoul Mbaye qui s’explique : « Sur le plan politique, je suis particulièrement déçu parce qu’on assiste à une montée des tensions dont le Sénégal n’a pas besoin, avec pour cause principale son fort souci de rester le plus longtemps au pouvoir. Il a d’abord montré en reniant son engagement fort qu’il avait pris à l’époque, consistant à ramener son mandat de 7 à 5 ans. Il a trouvé l’artifice pour le maintenir à 7 ans« .

Il poursuit : « Mais au-delà de cela, et dans la perspective de l’élection présidentielle qui se prépare pour 2019, je veux mettre le doigt sur le fait qu’il se soucie d’éliminer autant que faire se peut les candidats qui pourraient être susceptibles de lui poser quelques soucis ou de le battre« .

D’avril 2012 à septembre 2013, 18 mois qu’il a occupé la fonction de premier ministre aux côtés de Macky Sall avant qu’ils ne se quittent. « Cela s’est bien terminé puisqu’on s’est quitté en bons termes », tient-il à préciser. Toutefois, le président de l’Act de confier qu’au bout d’un moment, il a constaté un certain nombre de « reniements sur les engagements forts qui avaient été pris par le président de la République« . Des « reniements » sur des concessions pétrolières qui, probablement, selon lui, est le « le plus plus gros scandale que le Sénégal n’ait jamais vécu« .

Le banquier revient sur les faits : « Nous étions au mois de juin 2012, donc quelques mois après l’alternance, et le Conseil des ministres a adopté un décret qui permettait l’attribution d’une concession pétrolière à une société. Vérification faite après mon départ de la primature, j’ai pu constater que ce décret avait pu être signé sur la base d’un faux rapport de présentation établi par le ministre en charge des Mines et de l’Energie de l’époque. Les éléments faux avaient consisté à présenter la société comme une société bénéficiant de capacités techniques et financières en conformité avec le code pétrolier su Sénégal.

Or, il n’en était rien. Et il s’agissait d’une société créée un mois avant dans un paradis fiscal. Donc, le faux avait été établi pour permettre la signature du décret. Et il faut savoir que la société qui a bénéficié de ce permis avait une filiale au Sénégal, créée par le frère du chef de l’Etat. L’attribution faite, évidemment cette société n’avait pas les capacités pour faire ce qu’il fallait et elle a rétrocédé le permis dans des conditions qui ne respectaient pas les intérêts du Sénégal puisqu’il y a eu renonciation à des droits de préemption sans aucune contrepartie. C’est extrêmement grave. Je donne le cas d’un permis, il y en a eu deux, il y en a eu trois, il y en a eu quatre« .

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