Airbus fête 50 ans d’une aventure industrielle européenne

Le constructeur européen Airbus, qui fête mardi les 50 ans de l’accord de coopération franco-allemand, a dû annuler la parade à cause de la météo. D’autres événements sont organisés pour célébrer le succès européen de l’avionneur.

Les fans d’aviation ont été déçus. La parade prévue mercredi 29 mai dans le ciel toulousain pour célébrer le 50e anniversaire d’Airbus a été annulée en raison d’une météo trop nuageuse.

Une déception pour les milliers d’employés qui s’étaient massés dans des “fan zones” aménagées pour l’occasion, afin de saluer le passage de la formation aérienne, avant des festivités prévues en interne.

En raison de mauvaises conditions météorologiques, le show a été annulé. Les avions ont cependant pu décoller pour fêter les 50 ans d’Airbus.
Airbus produit la moitié des grands avions commerciaux

Commémorant la signature, le 29 mai 1969 au salon du Bourget, d’un accord de coopération franco-allemand ouvrant la voie au programme A300B, la parade devait lancer une séquence anniversaire du groupe.

Né de la décision il y a un demi-siècle de la France et l’Allemagne de lancer ce programme, Airbus forme avec son rival américain Boeing un duopole qui règne sans partage sur l’aéronautique civile mondiale.

“Aujourd’hui, Airbus produit la moitié des grands avions commerciaux dans le monde et poursuit des activités florissantes dans les domaines des hélicoptères, de la défense et de l’espace”, a rappelé Guillaume Faury, le nouveau patron du géant aéronautique. “Nous employons 130 000 personnes hautement qualifiées dans le monde et nous sommes un puissant moteur de productivité, d’exportations et d’innovation pour l’Europe.”

Le géant des airs, issu de la réunion de constructeurs aéronautiques européens, a livré son premier avion, un A300B2, à Air France en 1974. Il y a quelques jours, il a passé le cap des 12 000 livraisons.

Un Airbus décolle ou atterrit dans le monde toutes les 2 secondes

Alors qu’il lui aura fallu près de 20 ans pour livrer son millième appareil, les mille derniers auront été remis à leurs clients en 30 mois seulement. Aujourd’hui, un Airbus décolle ou atterrit dans le monde toutes les 2 secondes, et le carnet de commandes représente un peu moins de dix ans de production.

Ce succès s’est bâti sur des innovations technologiques comme les commandes de vol électriques, la protection du domaine de vol et le cockpit à deux pilotes, en dépit des résistances suscitées à l’époque.

L’avionneur européen a surtout vite compris que pour s’imposer, il lui fallait percer aux États-Unis. Deux ingrédients suffiront : un avion, l’A300, et une compagnie, Eastern Air Lines, dont le patron Frank Borman perçoit l’intérêt de voler avec des avions plus rentables économiquement.

Une aventure industrielle européenne

Deux programmes et quelques années plus tard, Airbus lançait l’A320, encore aujourd’hui sa colonne vertébrale. Destiné au moyen-courrier jusque-là dominé par le 737 de Boeing, l’A320, qui a effectué son vol d’essai en février 1987, a été vendu à plus de 15 000 exemplaires dans le monde.

Les 50 ans d’Airbus ont représenté une aventure industrielle européenne, en dépit des rivalités entre Français et Allemands que son ex-patron, Tom Enders, lui-même allemand, s’est évertué à effacer.

Et malgré certains échecs, c’est devenu un exemple que les Européens essaient de transposer dans d’autres secteurs.

La tentative ratée de rapprochement avec le britannique BAE Systems en 2012 a paradoxalement permis à Airbus de se défaire de l’influence des États. L’avionneur européen a aussi réussi à racheter en 2018 le programme CSeries du québécois Bombardier, qui renforce sa stature mondiale.

Aujourd’hui aux commandes, Guillaume Faury a rappelé que “l’industrie aéronautique est à la veille d’une révolution technologique sans précédent”, en citant le numérique, le vol autonome, l’intelligence artificielle et l’électrification des avions. “L’aérospatiale européenne devrait aspirer à diriger cette prochaine révolution en termes d’innovation et la transition vers un secteur de l’aviation plus durable.”

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