Attaque d’une gendarmerie dans le nord du Burkina Faso

La gendarmerie de Djibo, grande ville du Nord du Burkina Faso et chef lieu de la province du Soum, a été attaquée jeudi soir par des individus armés, sans qu’il y ait de victimes selon un premier bilan.

“Ils sont arrivés à moto, à environ une quarantaine”, explique le maire de Djibo, Oumarou Dicko à VOA Afrique.

Cette attaque, la première à Djibo, ville importante du pays, a duré “près de trois heures”, selon cette source, qui précise que les dégâts matériels – véhicules incendiés – sont importants.

“Quand ils sont venus, il y avait une seule moto qui avait ses phares allumés, toutes les autres suivaient celle qui avait allumés ses phares. Ils ont contourné toutes les voies lumineuses pour venir au niveau de la gendarmerie”, poursuit le maire.

“Ils ont tiré une roquette sur le bâtiment avant de commencer à tirer avec des armes légères. Ils ont ouvert les prisons pour sortir les prisonniers. Après cela, il les ont encore encadrés pour qu’ils sortent encore de la ville. La gendarmerie est située en plein centre de la ville, à 500 m du marché. Nous avons une force d’intervention antiterroriste, nous avons aussi la police. (…) Malheureusement il n’ y a pas eu de renfort”, conclut-il, navré de ce qu’il s’est passé.

Selon une autre source sécuritaire, confirmant cette attaque, “les assaillants ont ouvert plusieurs fronts simultanés avant de viser principalement la brigade territoriale”.

Des véhicules de la gendarmerie burkinabè bloquent une rue à Ouagadougou le 2 mars 2018,.

Au moins un gendarme tué et trois blessés au Burkina

“Malgré la résistance des gendarmes, ils (assaillants) sont parvenus à libérer des détenus et incendier une partie du local et des engins”, a précisé cette source, toujours sous le couvert de l’anonymat.

“Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée dans les rangs de la gendarmerie”, a poursuivi cette source, soulignant qu’il s’agit d'”un bilan provisoire car les tirs dans d’autres endroits de la ville ont pu faire des victimes”.

Plusieurs commerces étaient toujours fermés vendredi matin dans la ville, où une forte présence d’éléments de forces de défense et de sécurité est signalée par des témoins.

Une charrette abandonnée est photographiée près du quartier général de l'armée du Burkina Faso à la suite d'une attaque dans la capitale Ougadougou, au Burkina Faso, le 2 mars 2018
policiers tués par l’explosion d’un engin artisanal dans le nord du Burkina

Longtemps épargnée par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso est confronté depuis mars 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières. D’abord localisées dans le Nord, celles-ci se sont étendues à d’autres localités, notamment l’Est.

Mercredi, un gendarme a été tué et trois autres ont été blessés au cours de l’attaque de la brigade territoriale de Barani, localité de l’ouest du Burkina.

Dans la même nuit,un conseiller municipal de Sonan, localité proche de Djibo, a été abattu par des individus circulant à moto qui ont pris la fuite en direction de la frontière malienne.

Le 26 septembre, huit soldats avaient perdu la vie en sautant sur un engin explosif artisanal, dans le Nord, près de Djibo.

Selon un bilan officiel établi mi-septembre, les attaques de militants islamistes ont fait 118 morts: 70 civils et 48 membres des services de sécurité.

Trois attaques ont frappé la capitale, Ouagadougou, en deux ans, dont la dernière en mars, qui ont fait au total près de 60 morts.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian lors d'un événement appelé "Hub franco-ivoirien pour l'éducation" à Yamoussoukro, le 18 octobre 2018.

Le Drian réitère la disponibilité de la France à aider militairement le Burkina

Cette dégradation de la sécurité était au centre des échanges dans la mâtinée à Ouagadougou entre le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

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