Attentat de Lyon : le principal suspect a fait allégeance au groupe État islamique

Alors qu’il s’était montré peu coopératif depuis le début de sa garde à vue il y a trois jours, le principal suspect dans l’affaire du colis piégé à Lyon, a reconnu, jeudi, avoir fait allégeance à l’organisation État islamique.

L’auteur présumé de l’attentat au colis piégé du 24 mai, à Lyon, a fait ses premiers aveux à la police : peu loquace depuis son arrestation, le principal suspect de l’attentat de Lyon a reconnu, jeudi 30 mai, avoir fait allégeance à au groupe État islamique.

Lors de l’enquête, l’exploitation du matériel informatique saisi au cours des perquisitions avait “mis en évidence des recherches sur Internet relatives au jihad et à la fabrication d’engins explosifs”.

Jusqu’ici inconnu des services de police et de justice, l’étudiant algérien de 24 ans et son frère cadet sont en garde à vue depuis lundi. Celle des parents a été levée. Les auditions sont menées en banlieue parisienne, dans les locaux de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), a précisé une source proche du dossier.

Aveux

Selon une source proche de l’enquête, il a plus tôt reconnu avoir confectionné le colis piégé déposé le 24 mai, en fin d’après-midi, non loin de la gare de Lyon-Perrache devant une boulangerie.

Il a en outre expliqué qu’il voulait faire monter le vote populiste et raciste avant les élections européennes pour pousser les musulmans à la révolte, a ajouté cette source.

Lors des perquisitions menées au domicile familial d’Oullins, dans la proche banlieue lyonnaise, “des éléments susceptibles d’entrer dans la composition du TATP (un explosif, NDLR) ont été retrouvés” ainsi que des traces ADN sur les débris du colis piégé, selon cette même source.

Un jeune homme très discret

Le jeune homme, interpellé lundi matin à la descente d’un bus dans le 7e arrondissement de Lyon, était inconnu de la plupart de ses voisins de sa résidence d’Oullins, avalisant la piste d’une personnalité très discrète. Voire “très renfermée”, comme le décrit la source proche du dossier.

Les enquêteurs ont pu suivre son itinéraire à vélo grâce au croisement de la vidéosurveillance des communes de Lyon et Oullins. L’exploitation de ses données téléphoniques et des achats effectués sur Internet a également permis de remonter jusqu’à lui.

Sans activité

D’abord présenté comme un “étudiant en informatique”, Mohamed Hichem M. était en réalité “sans activité”. L’école lyonnaise où il était supposé être inscrit a précisé qu’il n’avait jamais fait partie de l’établissement. “Il y a deux ans, il s’était ‘désinscrit’ avant la rentrée suite au refus de la délivrance de son visa.”

Sur son profil LinkedIn, il se décrit comme “développeur”, étudiant de l’université d’Oran Es-Sénia. Sur sa photo de profil, il apparaît très souriant, le visage orné de fines lunettes et d’une barbe de trois jours.

“Tous les matins il partait soi-disant à son boulot. Mais on ne savait pas qu’il ne travaillait pas en fait”, a admis un voisin de pallier. Seul un résident l’a décrit comme “plutôt agréable, serviable” qui “faisait du sport”.

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