Avocat des percepteurs: « Nous ne sommes pas des politiciens, nous n’avons pas notre place dans ce procès Khalifa Sall »

Jour 17 du procès Khalifa Sall. L’audience a repris ce lundi 19 août 2018. La défense dispose de 3 jours pour faire sa plaidoirie. Me Mamadou Guèye Mbow a ouvert le bal.

Il est question pour lui de démonter ces arguments de Mbaye Touré qui, selon lui, a voulu se dégager de toute responsabilité, incriminant les percepteurs, MM Bocoum et Ibrahima Touré. Aussi, a-t-il a voulu démontrer qu’il ne s’agit pas de Fonds politique, mais plutôt d’une Caisse d’avance…

Selon Me Mbow, dans ce dossier, si victime il y a, ce sont bien les « receveurs-percepteurs municipaux« . « Nous sommes impliqués dans une affaire d’association de malfaiteurs alors que nous ne sommes pas des délinquants… Nous avons été  impliqués dans un orchestre musical alors que nous n’avons joué ni tam-tam, ni trompette (…) Nous ne sommes pas des politiciens, nous n’avons pas notre place dans cette affaire…« , plaide l’avocat en faveur de  Bocoum et Ibrahima Touré.

Il estime, à cet effet, que ces inspecteurs du Trésor sont sur le banc des accusés alors qu’ils ne sont que des victimes…, S’appuyant ainsi sur le rapport de l’Ige brandi par le procureur, Serigne Bassirou Guèye, lui-même, pour tenter de démontrer que ses clients sont « innocents » car, « ce rapport ne les incrimine guère« .

« Mbaye Touré a dit qu’eux tous savaient que c’étaient des fonds politiques… C’est faux. Il s’agit d’une Caisse d’avance« , tonne-t-il. En voulant pour preuve l’Arrêté 503 du 23 janvier 2003 portant création de la Caisse d’avance.

Aussi, selon lui, s’il s’agissait de Fonds politiques, il ne serait pas question de factures ou autres « et c’est parce qu’il s’agit de Caisse d’avance… » Il regrette ainsi « les fausses accusations de Mbaye Touré » qui, selon l’avocat, « savait qu’il s’agissait d’une Caisse d’avance« . « Dépenses diverses ne veut pas dire Fonds politiques« , dit-il s’appuyant sur le Décret 2012 exhibé par Me François Sarr, outre le fait qu’il n’est pas entré en vigueur au moment de l’accusation. « Elle explique la nomenclature budgétaire de l’Etat » qui, toujours selon l’avocat de la défense, « n’est pas applicable à la Ville de Dakar« , pas aux mairies.

Toujours dans sa plaidoirie, Me Mbow s’est appuyé sur une lettre du ministre du Budget de l’époque, Cheikh Adjibou Soumaré, adressée au maire de Dakar, à cette époque, Pape Diop, au mois d’août 2002. Objet de la lettre, « Dépenses diverses« . Lettre reçue par le Daf de l’époque, Mbaye Touré, nommé en 2000, alors que les percepteurs, Bocoum et Ibrahima Touré n’étaient pas nommés. Cette lettre demandait l’annulation de l’exigence de justifications des dépenses.

Selon Me Mamadou Gueye Mbow, Mbaye Touré a cherché à « enfoncer » les percepteurs. A cet effet, il demande à renvoyer ces derniers à « des fins de la poursuite, sans peine, ni dépens…«

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