Calme relatif dans le centre du Bénin après une semaine de violences

Le calme était revenu dans le centre du Bénin, après une semaine d’affrontements violents entre les forces de l’ordre et des partisans de l’ancien président Boni Yayi, qui avaient bloqué la principale route du pays.

“La voie circule normalement et tout est calme. Tous les commerces fermés n’ont pas encore ouvert”, a témoigné à l’AFP Avademe Inès, une habitante de Savè, soulignant toutefois que la ville vivait “dans la peur”: “Les hommes de l’armée sont encore partout”.

Un policier en poste à Savè a confirmé qu’aucun incident n’était à déplorer depuis samedi matin. “A Tchaourou et Savè, le calme est revenu, mais le siège (présence des forces de l’ordre) ne sera pas levé de si tôt”, a-t-il confié à l’AFP sous couvert d’anonymat.
Des pneus brûlent alors que les manifestants barricadent les rues de Cadjehoun, fief de l’ancien président du Bénin, Thomas Yayi Boni, le 2 mai 2019 à Cotonou.
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Des négociations, non-officielles, entre les élus locaux, des émissaires du gouvernement, les forces de sécurité et les “chasseurs” (manifestants armés) se déroulent depuis dimanche dans ces deux communes, où des échauffourées violentes ont fait au moins deux morts côté civil, d’après des témoins, et 50 policiers blessés, selon le gouvernement béninois.

Les violences ont éclaté mardi dernier à Tchaourou, la ville natale de l’ancien président Boni Yayi, après l’arrestation de deux personnes, accusées de violences électorales lors des législatives du 28 avril.

Jeudi, à cent kilomètres au sud, des habitants de Savè, ont également bloqué la route pour empêcher un contingent de la police nationale d’atteindre Tchaourou.

Violents affrontements dans le centre du Bénin entre armée et manifestants

Dans les deux villes, l’armée et la police ont délogé les manifestants par des tirs à balles réelles entre vendredi et samedi, affirmant qu’il s’agissait de tirs de sommation.

Ce dernier épisode de violences intervient plusieurs semaines après les violentes altercations des 1er et 2 mai à Cotonou, autour du domicile de Boni Yayi, dans le quartier de Cadjéhoun, toujours surveillé par une importante présence des forces armées.

Au lendemain des législatives, auxquelles l’opposition n’avait pas été autorisée à présenter de candidats, des centaines de partisans de l’ancien chef d’Etat étaient descendus dans les rues de Cotonou, craignant qu’il ne se fasse arrêter.

Les avocats de Boni Yayi, qui vit toujours reclus dans sa maison selon ses proches, ont dénoncé un “assassinat politique” perpétré par le président Patrice Talon contre son adversaire.

“Tchaourou et Savè sont aujourd’hui les victimes expiatoires d’une tyrannie cruelle qui conduit inexorablement à l’embrasement général de notre pays”, a dénoncé le parti de l’ex-président, les Forces Cauris pour un Bénin Émergent, dans un communiqué.

Des ONG de défense des droits de l’homme ont dénoncé le tournant autoritaire du président Patrice Talon dans un pays qui a longtemps été considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest.

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