Coïncidence? Le Venezuela donne le feu vert à la Russie pour exploiter son or, quelques jours plus tard, les États-Unis tentent de renverser le gouvernement

La passion des États-Unis pour le Venezuela, qui dure depuis des décennies, a atteint son paroxysme mercredi lorsque les États-Unis, le Canada, le Brésil et d’autres ont tous déclaré un homme qui ne s’est jamais présenté à la présidence et, encore moins, jamais été élu à ce poste, comme président du Venezuela.

Mercredi, Juan Gerardo Guaidó Márquez a publiquement juré et prêté serment en tant que Président du Venezuela. Il assumait cette fonction sans aucun processus démocratique – devenant, de ce fait, un dictateur – et a été immédiatement considéré comme légitime par Washington.

Cette décision de Washington de reconnaître Guaidó comme président officiel est une nouvelle page du livre qui a servi à détruire, au cours des deux dernières décennies, des pays comme l’Irak, la Libye et la Syrie. C’est exactement la même rhétorique des bellicistes bipartisans de Washington qui est de nouveau mise en avant alors que des bonimenteurs tels que Marco Rubio lance des menaces de guerre totale. Tout à coup, les détracteurs de Trump se rassemblent par solidarité, crachant leur bave belliciste sur la possibilité d’un conflit vénézuélien.

Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, les mêmes tactiques ont été utilisées juste avant l’invasion de la Libye par les Etats-Unis et ont transformé ce bastion de l’espoir en Afrique en un État infesté de terroristes où des esclaves humains sont ouvertement vendus en public.

De la même manière que Guaidó s’est autoproclamé président et a été reconnu par les Etats-Unis, en Libye, le chef du Conseil national de transition libyen, Mustafa Abdul Jalil a annoncé des tueries massives si l’Occident n’intervenait pas et ne prenait pas rapidement le contrôle de la situation. Quelques jours plus tard, le CNT libyen a été officiellement reconnu comme le gouvernement légitime libyen et le régime de Kadhafi a été évincé. Quelques jours plus tard, les puissances de l’OTAN, dirigées par les États-Unis, ont transformé la Libye en un enfer ravagé par la guerre.

Dans les prochains jours, vous pouvez vous attendre à ce que cette décision des États-Unis alimente le potentiel d’une guerre civile au Venezuela qui attirerait d’autres pays comme Cuba et le Brésil. Le résultat de cette guerre civile potentielle serait tout à fait catastrophique.

Le ministère russe des Affaires étrangères a répondu jeudi à la reconnaissance de Guaido comme président par Washington, notant que cela » vise à approfondir la division dans la société vénézuélienne, à augmenter le conflit dans les rues, à déstabiliser fortement le système politique interne et à aggraver le conflit « . Le ministère a ensuite réitéré les mises en gardes qu’il avait faites juste avant que les Etats-Unis n’envahissent la Syrie et la Libye, et a déclaré qu’une action similaire au Venezuela serait « lourde de conséquences catastrophiques« .

L’initiative de Washington et d’autres a même suscité une réponse de Poutine lui-même jeudi dernier, qui a déclaré, selon le journal russe RT, que « l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures du Venezuela viole de manière flagrante le droit international« .

À ceux qui pensent qu’il s’agit de Nicolás Maduro, détrompez-vous. Personne ici ne prétend que Maduro est un ange. Personne ici ne dit que son élection n’a pas été entourée de controverse. Et personne ici ne prétend que le peuple vénézuélien n’a pas le droit de contester sa présidence. Mais il serait incroyablement naïf d’ignorer l’ingérence de chaque président américain dans le pays depuis George W. Bush, et la volonté farouche des États-Unis de renverser Hugo Chavez durant toute une décennie avant les évènements d’aujourd’hui.

Le TFTP a longtemps rendu compte des crimes commis par le gouvernement contre le peuple vénézuélien. Nous avons signalé des massacres de citoyens par la police, des loyalistes armés face à l’opposition désarmée, et l’inquiétante transformation du pays en état policier. Mais la situation actuelle au Venezuela ressemblerait à un paradis par rapport à ce qui pourrait arriver après l’intervention occidentale.

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