Comptes à Monaco, Karim Wade face au défi de l’Afrique de demain (Par Abdoulaye Mamadou Guissé)

Honte à un homme né après l’indépendance et qui fait ressusciter les anciennes pratiques des grands dictateurs africains, qui ont tous été emportés finalement par la vindicte populaire.

Je suis sidéré de voir et d’entendre, à l’heure de la marche d’un peuple vers un espoir certain, un homme et ses sympathisants jubilés, car ayant eu l’accord d’une autre justice, de laisser dormir sans risque, des sommes destinées à un autre peuple, dont sa justice a demandé d’ailleurs la restitution de cet avoir, illicitement acquis. Au-delà de ce fait, il y a une affaire, au-delà de cette affaire, il y a eu déprédation avérée, et au retour du fait, il y a une histoire peu brillante que le sieur Karim Wade détient seul, malheureusement, le synopsis.

L’existence de comptes à Monaco au nom de Wade fils est une honte pour l’Afrique et particulièrement pour le Sénégal, au moment où ce dernier a tant besoin de ses ressources pour décoller. Alors, l’émotion ne doit point l’emporter sur la vérité. Cette dernière doit surplomber le legs d’un parti, de son vécu et de son histoire, car il est ici question de l’héritage de tout un peuple.

Honte à tous ceux qui jubilent face à la décision du tribunal correctionnel de Monaco, ce dernier, ayant refusé, ce mardi 10 juillet, de procéder à la confiscation de sommes colossales « découvertes » dans les comptes appartenant à Mr Karim WADE, dans des banques monégasques.

Dès lors, les preuves d’enrichissement illicite viennent une fois encore d’être confirmées. Malheureusement ici au Sénégal, les juridictions de notre pays ne sont malades que quand un politicien est pris de manière flagrante la main dans le sac. Alors, les lois françaises protègent-elles ses fils, surtout ceux qui usent d’une autre nationalité pour fauter, et se cachent derrière celle française pour sauver leur peau? C’est intolérable!

Est-ce évident que les intérêts de la France sont bien au dessus de ceux du Sénégal? Aucune logique! Cet argent détourné dans l’exercice d’un pouvoir, doit être rapatrié par des mécanismes de coopération internationales qui lient le Sénégal à la France.

En effet, le droit français ne reconnait pas dans son architecture juridique l’enrichissement illicite. La France n’est pas signataire non plus, de ces conventions internationales. Alors vicieux est, celui qui n’a pas voulu se séparer de sa nationalité française pour piller nos maigres ressources, sachant qu’au de son action, il y aurait conflit entre deux juridictions. Ce pillage était bien planifié dès le départ!

Dès lors, l’infraction de Karim Wade ne saurait être un cas isolé, elle a été commise sur nos terres, avec une implication de mécanismes de l’Etat, d’où la prévalence d’une action, et l’incongruité d’un fait gravissime. Mr Wade ne doit pas en sortir indemne.

Il est prouvé, alors ici, que l’enrichissement illicite est dans le cadre même interne, et encore que le fait est incriminé et que des sanctions sont prises, le Sénégal est du côté des Etats qui ont signé ces conventions. Ici, dans ce cas précis, il est une victime.

Les avocats de Karim Meissa Wade savent bien que l’enrichissement illicite est une conséquence de la coopération internationale. Cela est implicite.

Nos partenaires économiques et sociaux doivent renforcer l’Etat, et l’aider à tout prix par la dénonciation de ces cas d’enrichissement illicite. Rien ne doit fragiliser le droit sous nos cieux, surtout quand un homme joue sur deux tableaux de nationalité différente.

La coopération est donc ici le carrefour entre le droit national et le droit international.
L’article 62 de la convention des Nations Unies contre la corruption et l’enrichissement illicite met l’accent sur l’aide à apporter au pays en voie de développement.

La lutte contre l’enrichissement illicite ou la corruption est propre à toutes les sociétés. Elle pourrait créer une instabilité dans tous les Etats. On dénoncerait les dirigeants qui auraient des avoirs à l’étranger, et il est aujourd’hui avéré que Karim Wade en fait partie. D’où la nécessité de vérifier la fiabilité de la déclaration des biens et avoirs. Ce scanner aura pour mission de vérifier la véracité des enquêtes sur les enrichissements illicites et dilueraient au rebond leurs velléités. La lutte contre l’enrichissement illicite est un souci de la communauté internationale pour la préservation des intérêts pour le bien être de l’humanité. Car pauvres ou riches, il est du devoir de tous les Etats de combattre un mal qui cause des dégâts aux Etats et à l’espèce humaine. Le cas Karim Wade en est un. On ne pourrait que y voir les dénonciations faites au sujet des biens immobiliers des présidents actuels du Congo, du Gabon, etc. Dans le même ordre d’idée, on a qu’à voir l’inventaire du patrimoine des chefs d’Etat Africains par l’Office centrale pour la répression de la grande délinquance financière pour comprendre que l’Afrique est malade de ses dirigeants. Et on y verrait la courbe sans éloge des biens illicitement acquis et l’urgence de les retourner aux Etats concernés. Et pour le cas Karim Wade, la faute est si lourde qu’elle fait honte à l’Afrique, ce continent que nous avons tant envie de construire!

Abdoulaye Mamadou Guissé
SGN du parti MCSS/Fulla ak Fayda

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