Conférence nationale en avril pour dresser une “feuille de route” en Libye

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) organisera du 14 au 16 avril une “conférence nationale” appelée à dresser une “feuille de route” à même de sortir le pays d’une profonde crise, a annoncé la mission mercredi.

La conférence, qui se tiendra dans la cité historique de Ghadamès (centre de la Libye), doit ouvrir la voie et fixer une date pour des élections législatives et présidentielle dans ce pays déchiré depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, par les divisions et les luttes d’influence entre milices et tribus.

“Nous allons inviter toutes les catégories politiques libyennes sans exception”, a déclaré au cours d’une conférence de presse dans la capitale libyenne Tripoli le chef de la Manul, Ghassan Salamé.

Il a précisé que cette conférence à laquelle prendront part “entre 120 et 150 personnes”, est le résultat d’une longue série de consultations et de réunions préparatoires ayant eu lieu dans 57 villes du pays.

Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, lors d’une conférence de presse à Rome, en Italie, le 14 janvier 2019.

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Les participants sont appelés aussi à trancher sur un projet de constitution et à donner un “délai” pour la préparation des textes législatifs par le Parlement siégeant dans l’est libyen et le Conseil d’Etat qui fait office de chambre haute à Tripoli.

M. Salamé accuse régulièrement ces deux assemblées de prolonger la période de transition et de vouloir garder leurs prérogatives, en retardant notamment l’adoption d’une loi électorale.

“Si ce retard continue, nous allons demander à la conférence nationale de proposer d’autres alternatives”, a-t-il dit. “Les urnes mettront fin à ces corps existants”, a-t-il ajouté se disant “confiant dans “la réussite de la conférence”.

Interrogé si des groupes armés allaient être invités à la réunion, M. Salamé a répondu: “toutes les parties seront représentées”.

Mouammar Kadhafi, à Paris, le 12 décembre 2007.

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En Libye, deux autorités se disputent le pouvoir: le Gouvernement d’union nationale (GNA), établi fin 2015 en vertu d’un accord parrainé par l’ONU et basé à Tripoli, et une autorité rivale, installée dans l’est, contrôlé par l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar.

Fin février, l’ONU avait annoncé un nouvel accord conclu à Abou Dhabi entre ces deux pouvoirs rivaux en vue de l’organisation d’élections en Libye mais sans fixer de calendrier.

Plusieurs ententes annoncées pour sortir la Libye de la crise n’ont pas été suivis dans les faits.

Un accord interlibyen sur une constitution et la tenue d’élections est nécessaire pour parvenir à une stabilité des institutions et un retour de la sécurité mais aussi pour remettre sur pieds l’économie chancelante du pays.

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