Copa América : les accusations incendiaires de la fédération argentine

Eliminée par le Brésil en demi-finale de la Copa América, l’Argentine ne cesse de crier au scandale. Et après le coup de gueule de Lionel Messi, la fédération argentine (AFA) s’en est également mêlé en envoyant une lettre incendiaire à la CONMEBOL.

La pilule ne passe pas. Opposée au Brésil, pays hôte de la compétition, en demi-finale de la Copa América, l’Argentine ne digère toujours pas son élimination (0-2). La faute à un arbitrage jugé douteux par l’Albiceleste qui s’estime flouée parce que deux penalties ne lui ont pas été accordés par l’arbitre équatorien de la rencontre Roddy Zambrano. Furieux, les Argentins ne pourront peut-être pas bouleverser le programme de la finale qui opposera les Auriverdes au Pérou, mais une chose est sûre : ils comptent bien se faire entendre auprès de la CONMEBOL, l’équivalent de l’UEFA en Amérique du Sud. A l’issue de la rencontre, Lionel Messi avait d’ailleurs été le premier à s’insurger.

« Ce but intervient alors qu’on nous a oublié un penalty au début de l’action (contact avec Sergio Agüero dans la surface brésilienne). Il y a aussi le penalty sur Nicolas Otamendi (obstruction d’Arthur). Ils se sont fatigués pour siffler des penalties discutables. Et aujourd’hui, ils n’ont même pas été voir la VAR. C’est incroyable. Ça a été comme ça pendant tout le match. Au moindre contact, il y avait faute pour eux. On a pris des cartons, eux non. Ça te sort un peu du match. Tu te dis que l’arbitre n’est pas juste, tu sors du match ». Quelques heures plus tard, la fédération argentine (AFA) lui emboîtait le pas avec un tweet pour le moins évocateur : « Nous avons vu la même chose que vous », une phrase encadrée par le symbole du VAR.

L’arbitre et le président brésilien pointés du doigt
Mais hier soir, l’AFA n’en est pas restée là. L’instance dirigeante du football argentin a envoyé à la CONMEBOL un courrier officiel pour se plaindre des événements survenus à Belo Horizonte. Des événements qui ont « porté préjudice à l’Argentine » selon cette lettre. Un document de 6 pages signé par Claudio Tapie (le président de l’institution) dans lequel l’AFA pointe du doigt plusieurs éléments qu’elle juge étrange. Elle s’interroge sur les raisons qui ont poussé l’arbitre du match à ignorer l’outil VAR sur les deux actions litigieuses supposées en défaveur du Brésil. C’est donc pourquoi elle réclame que les conversations entre Zambrano et le car vidéo soient rendues publiques. Mais ce n’est pas tout.

« Concrètement, la désignation de l’arbitre a généré un climat inévitable avant la rencontre, tout ceci aggravé par la suite avec la présence du président du Brésil Jair Bolsonaro au stade Mineirão. Une présence qui n’est pas passée inaperçue auprès des joueurs, des dirigeants et du public en général. Ses manifestations politiques ont d’ailleurs été évidentes pendant la rencontre et on ne peut pas oublier de mentionner qu’il a effectué un véritable tour de terrain « olympique » à la mi-temps de la rencontre ». Une critique très dure allant jusqu’à évoquer le chef d’Etat brésilien qui n’est pas un hasard puisque toute ingérence politique est formellement proscrite par les règles de la FIFA et de la CONMEBOL.

« Je ne remets pas en question l’importance du président brésilien, mais les responsables de l’organisation de l’événement devaient éviter les manifestations politiques. Nous ne pouvons pas oublier qu’ils (les dirigeants brésiliens, ndlr) ont déjà puni des joueurs ayant exprimé des opinions politiques lors de matchs de football », ajoute d’ailleurs Tapie dans sa lettre qui souligne également que les membres du service d’ordre de Bolsonaro n’étaient pas clairement identifiés par des accréditations habituelles, ce qui « a créé de la confusion » selon les Argentins. Enfin, ce courrier s’est terminé avec d’autres critiques sur l’organisation générale brésilienne : des pelouses en mauvaises conditions, des sélections arrivant systématiquement en retard au stade (alors que le Brésil arrivait toujours à l’heure), la faible affluence du public lors des matches et les mauvaises conditions hôtelières et de sécurité. Ambiance.

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