Copa Libertadores, River-Boca : retour sur un week-end qui a sali l’image du football argentin

Les multiples reports de la finale retour de la Copa Libertadores en raison des événements survenus avant le coup d’envoi du match ont terni l’image du football argentin. Et pour le moment, personne ne sait encore quand et où se jouera la rencontre.

Sur le papier, toute l’Argentine attendait ce qui devait être un somptueux événement de football. En héritant d’un Boca Juniors-River plate en finale de la Copa Libertadores, la nation albiceleste s’offrait une affiche de rêve. Comme si la France se passionnait pour un PSG-OM en finale de la Ligue des Champions. Malheureusement, l’image du football argentin en a pris un sacré coup. Bien avant le match aller, certains locaux postaient sur les réseaux sociaux des vidéos montrant des scènes de la vie quotidienne dans lesquelles les supporters des deux camps lançaient les premières hostilités. Très vite, des observateurs craignaient le pire. Et si le match aller (2-2) à la Bombonera a pu se disputer dans des conditions normales (hormis un report dû aux conditions climatiques), les événements survenus le jour du match retour ont confirmé les craintes d’un choc trop passionnel.

Boca Juniors ne veut pas rejouer le match retour
Désireux de réserver un accueil bouillant aux Xeneizes, les supporters millonarios ont dépassé les bornes en caillassant violemment le bus des joueurs de Boca. Résultat : plusieurs joueurs blessés, dont Pablo Pérez, touché à l’oeil gauche. Forcément déclaré inapte pour la rencontre, le milieu de terrain ne passera pas par la case intervention chirurgicale. Cependant, l’ophtalmologue qui a examiné le joueur a déclaré qu’une baisse de vue à l’oeil avait été constatée. Choqués par ces événements, les Bleu-et-Jaune ont alors vu les dirigeants de la Conmebol (l’instance dirigeante du football sud-américain) décaler le coup d’envoi à 21h, avant que Boca n’obtienne un premier report du match au lendemain (dimanche). Quelques heures plus tard, nouvelle demande de report. Cette fois, Boca ne veut carrément plus jouer le match retour. « Je veux être clair. Nous sommes désavantagés. La meilleure chose à faire pour Boca, c’était de ne pas jouer (samedi). Nous n’étions pas dans la même position que River. Tout le monde a vu ce qu’il s’était passé (samedi). Tout a été filmé et ce n’est pas une ambiance pour préparer un match de cette importance », a déclaré le manager de Boca, Guillermo Barros Schelotto.

Une ambiance jugée trop sulfureuse par les Xeneizes, comme en témoigne une vidéo d’une mère attachant des fumigènes sur son enfant pour les faire rentrer dans le stade, devenue virale sur les réseaux sociaux. Après un accord signé entre les présidents des deux clubs, la volte-face de Boca interpelle les Millonarios et oblige le président de la FIFA, Gianni Infantino, à sortir du silence, ce dernier ayant été accusé d’avoir obligé les équipes à jouer la rencontre ce week-end sous peine de représailles. Ce rebondissement a forcément fait les gros titres d’une presse argentine regrettant la piètre image donnée par le football argentin. « Ça se joue dans les bureaux. La superfinale a été encore une fois reportée. Boca Juniors réclame de ne pas jouer le match et qu’on lui donne la coupe. River Plate espère toujours la jouer sur son terrain. La Conmebol leur a donné rendez-vous pour reprogrammer la rencontre », écrit d’ailleurs le journal Olé.

River Plate parle de trahison
« Nous souhaitons que le match se dispute dans des conditions égales entre les deux clubs, mais aujourd’hui, ce n’est plus possible. Nous croyons au spectacle. Nous voulons qu’il n’y ait aucune excuse possible et que le vainqueur soit celui qui a marqué le but qui a fait la différence », a déclaré le chef de l’instance, Alejandro Dominguez à FOX Sports, après avoir convoqué les deux présidents mardi à 10h. Sauf que les discussions s’annoncent compliquées. Le président de Boca Juniors, Daniel Angelici, a envoyé un mail de 15 pages dans lequel il réclame que l’article 18 soit utilisé pour que Boca remporte la rencontre sans jouer. Un article qui prévoit différents types de sanctions : avertissement, amende, match à rejouer, annulation du match, obligation de jouer le match à huis clos, ou obligation de jouer dans un autre pays. Un dernier point qui a d’ailleurs accouché d’une rumeur selon laquelle le match pourrait se jouer à Abu Dhabi. Une requête qui a fait monter en pression le patron des Millonarios Rodolfo D’Onofrio.

Du côté de River, on parle en effet de trahison puisque l’accord signé prévoyait que Boca se présente au stade et joue dimanche à 17h. À quoi peut-on alors s’attendre ? Pour le moment Clarin indique que la date négociée serait le samedi 8 décembre à 17h au Monumental. Mais chez les Millonarios, la volte-face de Boca passe mal. En clair, les Xeneizes clament que cet accord signé n’engageait aucune des parties. Une version que n’accepte pas le dirigeant de River, ni ceux de la Conmebol. « Le document qui a été signé engage tout le monde. S’il n’avait pas été signé, Boca aurait dû jouer, peu importe les conditions. Donc on a fait ça pour éviter que River ne gagne sans jouer. Donc on ne la donnera pas à Boca dans de telles conditions », a fait savoir une source de la Conmebol au média argentin. Affaire à suivre.

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