Coronavirus: l’état du monde face à la pandémie le mardi 19 mai

Alors que l’OMS est toujours sous le feu des critiques des Etats-Unis, la pandémie continue de progresser, notamment en Amérique latine. A ce jour, le nouveau coronavirus a fait au moins 318 517 morts dans le monde selon l’AFP.

L’OMS, terrain d’affrontements
Le président américain Donald Trump donne un mois à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour s’engager à « des améliorations notables ». Sans quoi, les Etats-Unis pourraient quitter l’organisation et suspendre définitivement leurs financements.

Washington accuse l’OMS d’être une « marionnette de la Chine », pays dans lequel la pandémie a débuté fin 2019. Pékin rétorque que les Etats-Unis tentent de « se soustraire à leur obligations ». La Russie dénonce de son côté une tentative de « casser l’OMS ». Pour la Commission européenne, il s’agit de « faire preuve de solidarité » et de ne pas « saper la coopération multilatérale ».

Dans ce contexte de grande tension, les 194 pays membres de l’OMS ont tout de même réussi à se mettre d’accord sur une « évaluation impartiale, indépendante et complète » de la réponse de l’agence onusienne à la pandémie. Les contours de cette enquête restent encore flous. « Suffisamment flous pour que la Chine ne se sente pas visée », analyse notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche.

France : le second tour des municipales en juin ?
Le conseil scientifique, en tout cas, ne s’y oppose pas formellement. Ce groupe, sur lequel l’exécutif s’appuie depuis le début de l’épidémie sans suivre systématiquement ses recommandations, a rendu un avis ce mardi 19 mai sur l’organisation éventuelle du second tour des municipales, initialement prévues le 22 mars. Le feu n’est cependant pas complètement vert car le conseil scientifique évoque notamment des risques sanitaires « importants » inhérents à la campagne électorale. Il demande de réévaluer la situation 15 jours avant le scrutin. L’option du 28 juin est envisagée. Ce serait la dernière limite pour n’organiser que le second tour. Si le scrutin était repoussé en septembre ou plus tard, il faudrait alors refaire les deux tours.

En parallèle, le ministère des Affaires étrangères annonce qu’à compter de mercredi 20 mai tous les voyageurs français et résidents permanents en France arrivant de l’étranger (hors Union européenne) seront invités à se soumettre « volontairement » à une quarantaine de 14 jours. « Ce sera une initiative autononome, sur la base de la responsabilité personnelle, et cette quatorzaine pourra s’effectuer au domicile ou dans le lieu choisi », précise Jean-Yves Le Drian. Cette mesure ne concerne pas pour l’heure les étrangers non européens puisque les frontières extérieures de l’UE leur sont fermées depuis le 17 mars.

En Argentine, Cordoba durcit à nouveau le confinement
La deuxième ville d’Argentine est revenue sur l’assouplissement des mesures de confinement après une forte augmentation des cas de Covid-19. Un confinement obligatoire est en vigueur dans tout le pays depuis le 20 mars, mais certaines autorités municipales et provinciales sont autorisées à alléger ce dispositif. La ville de Cordoba, avait autorisé la semaine dernière l’ouverture des magasins, des salons de coiffure, des lieux de culte et les sorties récréatives pendant le week-end.

Emeutes de la faim au Chili
Les affrontements avec la police se sont poursuivis dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs points de Santiago du Chili. Les heurts avaient commencé dans la journée à El Bosque, ville pauvre de la banlieue de la capitale. Une centaine de riverains, portant pour la plupart capuches et masques, ont protesté contre les pénuries alimentaires et lancé des slogans hostiles au gouvernement, qui selon eux les délaisse. Ils ont été dispersés par la police. Dans la soirée, des concerts de casseroles ont été entendus dans la capitale et sa banlieue. Un confinement strict a été décrété vendredi par le gouvernement chilien dans toute la région de Santiago, qui concentre 80% des cas de coronavirus du pays. Avant même la crise sanitaire, le Chili avait connu de longs mois de violentes manifestations, après l’annonce d’une hausse du prix du ticket de métro au mois d’octobre.

Pérou : nouvelle mutinerie dans une prison, de peur des contagions
La révolte de prisonniers de la prison de Camana, à 830km au sud de Lima, a fait 14 blessés lundi soir. Ils réclamaient la présence du Défenseur du peuple chargé de protéger les droits humains au Pérou, et l’assistance de médecins à l’intérieur de cette prison surpeuplée. Selon les autorités, aucun cas de coronavirus n’a été détecté jusqu’ici à Camana. Mais dans l’ensemble du Pérou, deuxième pays le plus touché par le coronavirus en Amérique latine après le Brésil, 30 prisonniers sont morts du Covid19 et plusieurs centaines d’autres ont été contaminés.

Réouverture de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem
Le troisième lieu saint de l’islam était fermé au public depuis deux mois mais l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, va rouvrir après l’Aïd el-Fitr, la fête qui marque ce week-end la fin du ramadan. L’annonce a été faite mardi par le conseil du Waqf, l’organisme qui gère les lieux saints musulmans dans la ville sainte. Les modalités de réouverture ne sont pas encore connues. Le directeur de la mosquée al-Aqsa dit espérer qu’il n’y aura pas de restrictions concernant le nombre de fidèles en mesure d’accéder à l’esplanade.

Dans le Golfe, le nombre de cas reste faible
Plus de 130 000 cas positifs au Covid-19 ont été recensés par les autorités des six monarchies arabes réunies au sein du Conseil de coopération du Golfe. Mais, le taux de létalité reste très faible dans la région grâce, notamment, à une stratégie précoce axée sur le dépistage, explique notre correspondant à Dubaï, Nicolas Keraudren. Les Emirats arabes unis ont par exemple conduit un million de tests sur une population totale de neuf millions d’habitants. Déjà confrontée au syndrome respiratoire MERS-CoV dès 2012, les systèmes de santé des États du Golfe ont amélioré leur expertise en matière « d’identification des cas, de prise en charge dans les hôpitaux et aussi de prévention ».

Inde : une partie du pays entame son déconfinement
Les rues de New Delhi ont retrouvé leurs bruits de klaxon et une partie de leur chaos, rapporte notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis. La capitale fait partie des régions qui ont amorcé leur déconfinement ce mardi, bien que le virus y circule toujours activement. Les commerces peuvent rouvrir un jour sur deux. Le métro reste fermé, mais les bus circulent à nouveau, avec 20 personnes maximum à bord.

Trois Nigérians bloqués à l’aéroport de Bangkok depuis plus de deux mois

Le journal The Nation compare leur histoire à celle du passager du film Le Terminal, joué par Tom Hanks. Trois Nigérians sont bloqués depuis plus de deux mois à l’intérieur de l’aéroport international Suvarnabhumi de Bangkok, en Thaïlande. Alors qu’ils se trouvaient en transit, leurs pays de destination, le Laos et la Birmanie, ont fermé leurs frontières. Ces trois voyageurs ne peuvent ni entrer en Thaïlande, faute de visa, ni retourner au Nigeria car les vols entre les deux pays ont été suspendus. Les services de l’Immigration thaïlandaise indiquent être en rapport avec leur ambassade pour trouver une solution. En attendant, l’aéroport indique leur fournir nourriture et eau potable.

Indonésie : boom des naissances… et des enterrements
Selon l’agence nationale chargée du planning familial, l’Indonésie pourrait connaître au début de l’année prochaine un baby-boom avec 420000 naissances additionnelles liées aux mesures de confinement. En effet, les mesures en vigueur compliquent l’accès aux contraceptifs et aux consultations de planning familial.

En parallèle, le nombre d’enterrements à Djakarta, met en doute les chiffres officiels des décès liés au coronavirus.Selon les pompes funèbres, au moins 2107 personnes ont été enterrées selon les protocoles établis pour les victimes du Covid-19, rien que dans la capitale. C’est près du double des chiffres rapportés par les autorités pour toute l’Indonésie, explique le South China Morning Post.

La Chine subventionne la reconversion des éleveurs d’animaux sauvages
120 yuans le kilo de cobra, 75 yuans le kilo de rat des bambous. Les agriculteurs des provinces du Hunan et du Jiangxi peuvent bénéficier d’une compensation financière s’ils abandonnent l’élevage d’animaux sauvages, formellement interdit par Pékin depuis février. Au-delà du dédommagement financier selon le poids de l’animal, ce plan prévoit d’accompagner la reconversion des éleveurs vers d’autres industries comme l’élevage classique, la culture de fruits et légumes, le thé ou les plantes médicinales. Selon la plupart des scientifiques, l’épidémie de Covid-19 est due à la transmission d’un virus depuis l’animal à l’homme. Un marché de Wuhan a été incriminé par des scientifiques chinois car il aurait vendu des animaux sauvages vivants.

Australie : les joueurs de football invités à limiter les partenaires sexuels
La Ligue du football australien (AFL) a officiellement demandé aux joueurs de limiter leurs partenaires sexuels pour réduire les risques de contamination au coronavirus. Les aventures d’un soir ne seront pas interdites, précise le journal australien Herald Sun, mais les joueurs pourront être sanctionnés s’ils multiplient les partenaires et ont un comportement « à risque ». « Cela ne m’affecte pas vraiment. J’ai un petit bébé et une femme », déclare l’un d’entre eux au quotidien de Melbourne. Mais il soutient que certains de ses coéquipiers célibataires sont « vraiment déçus ». La reprise du championnat, suspendu fin mars, est prévue le 11 juin.

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.