Colombie: des milliers de volontaires vénézuéliens se rassemblent à la frontière

Des milliers de volontaires vénézuéliens se dirigent vers la frontière colombienne, dans le sillage de l’opposition, afin d’exiger l’entrée de l’aide humanitaire stockée en Colombie. Craignant une intervention militaire étrangère, le président Nicolas Maduro continue de refuser cette aide.
Le président par intérim autoproclamé Juan Guaido a quitté Caracas ce jeudi 21 février pour se rendre à la frontière colombienne avec une délégation de députés. Leur but : exiger l’entrée de l’aide humanitaire stockée depuis deux semaines à Cúcuta, en Colombie.

Juan Guaido a assuré qu’elle entrerait ce samedi 23 février « quoi qu’il arrive », rappelle notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille. Nicolas Maduro continue quant à lui de refuser cette aide, estimant qu’il s’agit d’un prétexte en vue d’une intervention militaire étrangère.

La caravane de Juan Guaido stoppée plusieurs fois

Des milliers de volontaires ont pris la route dans tout le Venezuela pour rejoindre les différents points de la frontière où doit passer l’aide humanitaire, alors que des militaires sont postés à ces mêmes endroits pour assurer le blocage.
Même la caravane de Juan Guaido, arrêtée à de nombreuses reprises par des militaires, n’a progressé que difficilement. Certains soldats ont tenté de crever les pneus de leurs véhicules et de les confisquer. Des députés ont failli en venir aux mains avant d’être dispersés par des gaz lacrymogènes. Ils ont tout de même pu passer et continuer leur chemin.

Les volontaires déterminés malgré les embûches
Sans aide des partis politiques, les volontaires vénézuéliens ne peuvent compter que sur leurs propres moyens. Le voyage est difficile, les pénuries d’essence et de nourriture les obligent à faire des réserves et l’armée continue de chercher à bloquer la zone.

« Nous ne sommes même pas sûrs que nous allons atteindre la frontière, raconte Beatriz, une volontaire qui voyage en minibus. Sur le chemin, il y aura beaucoup de contrôles. On a évité d’embarquer tout symbole qui pourrait nous identifier parce que notre unique menace, ce sont les militaires et la guérilla. »

Qu’importent les risques : pour Eduardo, un quadragénaire, il est nécessaire de tenter le voyage. L’essentiel à ses yeux, « c’est le fait que des groupes de citoyens, un peu partout, s’approchent de la frontière pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire. Qu’elle passe ou non, ce n’est pas la question, affirme-t-il. Ça envoie à tout le monde un message d’espoir. »
La ville de Cúcuta en effervescence avant le concert

À la frontière colombienne, la ville de Cúcuta est déjà en ébullition. C’est ici qu’est entreposée la plus grande partie de l’aide internationale à destination du Venezuela. Notamment plusieurs tonnes de produits alimentaires et des kits médicaux, venus en grande partie des États-Unis. Une cargaison chilienne est aussi arrivée ce jeudi soir.
Notre envoyée spéciale sur place, Marie Normand, relate que des journalistes, des délégations étrangères et des artistes internationaux se sont regroupés là dans l’attente du concert caritatif qui aura lieu ce vendredi sur le pont Tienditas, qui relie Cúcuta à la ville d’Urena au Venezuela.

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