Coupe du Monde 2018 : tout ce qu’il faut savoir sur la Russie

Pour sa Coupe du monde à domicile, la Russie veut s’offrir un solide parcours. Alors qu’elle prépare cet événement depuis près de huit ans, la Sbornaïa est loin d’afficher un grand sourire. Entre résultats en dents de scie et instabilité, le pays hôte est loin de s’avancer avec des certitudes.

Désigné pays organisateur de la Coupe du monde 2018, la Russie passe au révélateur à partir du 14 juin. Éliminé en phase de poules des trois dernières compétitions auxquels elle a pris part – Euro 2012, Coupe du Monde 2014, Euro 2016 – la Sbornaïa souhaite absolument éviter de connaître pareille mésaventure sur son sol. Une mission qui a été confiée à Stanislav Cherchesov. Pourtant rien ne s’est passé comme prévu et la Russie avance sans trop de certitudes, entre instabilité, blessures et creux générationnel.

Une préparation décevante

Premier qualifié pour la Coupe du monde 2018 suite à sa nomination comme pays organisateur en décembre 2010, la Russie a eu huit ans pour se préparer pour le mondial 2018. Pour ce faire, le pays des Tsars a tenté le gros coup Fabio Capello à l’été 2012. À la sortie d’un Euro 2012 frustrant, le technicien italien décidait de faire peau neuve et de se passer de la génération dorée (Arshavin, Pavlyuchenko, Pogrebnyak …). Un choix payant à court terme qui allait toutefois prendre une mauvaise tournure. Sortie sans gloire du mondial brésilien, la Sbornaïa allait vivre des éliminatoires pour l’Euro 2016 très compliqués. Capello était alors écarté, Slutski nommé pour un intérim puis Cherchesov prenait définitivement en main la sélection.

Ce dernier apportait davantage de stabilité à une formation en décrépitude. Avec un jeu bien plus rigoureux, la Russie relevait la tête et réalisait une Coupe des Confédérations encourageante en 2017 malgré une élimination en poule au détriment du Portugal et du Mexique. Sur l’ascendant, la Russie affichait un beau visage en novembre dernier malgré la défaite contre l’Argentine (1-0) avant de jouer les yeux dans les yeux face à l’Espagne (3-3). Toutefois, malgré les résultats, le jeu affiché était régulièrement pointé du doigt. De plus, le dernier rassemblement a augmenté les craintes des supporters russes. Complètement dominée par le Brésil (3-0), la bande de Cherchesov s’inclinait dans la foulée face à l’Équipe de France (3-1). Des contres-performances handicapantes pour la sélection à l’aigle bicéphale.

Le bilan mitigé de Stanislav Cherchesov

Nommé sélectionneur de la Russie le 11 août 2016, Stanislav Cherchesov arrive à la tête d’une équipe en plein naufrage. En deux ans, il doit redresser la Russie pour éviter une désillusion au mondial. Une tâche loin d’être évidente pour le natif d’Alagir (Ossétie du Nord). Pourtant le moustachu dispose de solides références avec des passages sur les bancs du Spartak Moscou, du Dinamo Moscou et du Legia Varsovie. Réputé pour son fort caractère, il a vite apporté de la fermeté au sein de son groupe et n’a pas hésité à mettre de côté certains joueurs comme Igor Denisov ou encore Artem Dzyuba (de justesse dans les 28 joueurs présélectionnés). Rigoureux, il a créé une équipe plus cohérente que par le passé. Néanmoins, les derniers résultats ont fragilisé sa position tandis que le jeu proposé laisse les observateurs de la Sbornaïa sur leur faim. Pour la Coupe du monde, il a dévoilé une équipe de 28 joueurs qu’il affinera par la suite.

Une attaque appliquée, une défense abandonnée

Évoluant dans un système avec trois défenseurs centraux, la Russie se présente dans un 3-6-1 ou 3-4-3 modulable en 3-5-2. Loin d’être ridicule offensivement, la bande de Cherchesov pourra compter sur Fyodor Smolov pour enquiller les buts. Deuxième meilleur canonnier du Championnat Russe avec 14 buts en 21 matches, le joueur de Krasnodar a inscrit 12 buts en 30 capes avec la sélection. Des chiffres solides pour un joueur capable de se sublimer lors des grandes échéances, avec deux buts contre l’Espagne en novembre et une réalisation face à la France en mars. Sa doublure de luxe sera Artem Dzyuba. En difficulté au FK Zenit et pas forcément dans les petits papiers du sélectionneur, il a su se relever ces derniers mois après un prêt réussi à l’Arsenal Tula. Sur les côtés, Aleksei et Anton Miranchuk, Fyodor Chalov ou encore Denis Cheryshev peuvent également se distinguer par leurs capacités de percussions. Le milieu de terrain n’a pas à rougir et mélange puissance et technicité avec Aleksandr Golovin, Alan Dzagoev, Daler Kuzaev ou encore Aleksandr Erokhin.

Toutefois la Russie devra faire sans Aleksandr Kokorin qui était attendu comme le leader de la sélection, mais qui a été victime d’une rupture des ligaments croisés en mars dernier. De plus, la défense ne laisse guère place à l’optimisme. Si les latéraux rassurent avec un flanc droit porté vers l’avant (Samedov, Smolnikov, Mario Fernandes) et un côté gauche rigoureux (Zhirkov, Rausch), l’axe central a vécu de fortes tempêtes. Tout d’abord, Georgi Dzhikiya et Viktor Vasin étaient attendus comme titulaires, mais ne seront pas présents pour cause de blessure. Des pertes importantes qui se remarquent encore plus face aux faiblesses de certains remplaçants. Le niveau de jeu affiché par Fyodor Kudryashov et Roman Neustädter lors du dernier rassemblement s’est avéré inquiétant et la Russie ne possède pas pléthore de talents à ce poste. Le gardien est également un point faible de l’équipe. Si Igor Akinfeev est un gardien d’expérience capable de se sublimer, il n’est plus tout à fait le même depuis une rupture des ligaments croisés subie à l’été 2011. Capable du meilleur et du pire, il devra sortir son plus beau costume en juin prochain. À moins que Stanislav Cherchesov ne décide d’opter pour Andrey Lyunev

Le joueur clé : Aleksandr Golovin

À tout juste 21 ans, Aleksandr Golovin aura fort à faire. Considéré comme la nouvelle star du football russe, le milieu de terrain s’avance comme l’un des leaders de sa sélection. S’il lui reste encore a prouver au niveau international, le natif de Kaltan dispose néanmoins de belles références. À 19 ans, il a découvert la sélection sous les ordres de Fabio Capello alors qu’il n’avait jamais été titularisé avec le CSKA Moscou (7 bouts de matches). Suivant une progression linéaire, il s’est rendu indispensable aussi bien en club qu’avec la Russie. Milieu polyvalent capable de jouer en 6, 8 ou 10 voire même sur les ailes, il dispose d’un registre moderne alliant technicité et physique. Au-delà de son fort volume de jeu, il dispose d’une belle qualité de frappe. Un atout qu’il n’a pas hésité à dévoiler face à Lyon et Arsenal en Ligue Europa. Surveillé par le FC Barcelone, Arsenal, Chelsea ou encore le Napoli, il pourrait imiter son aîné Andrei Arshavin en portant son équipe avant de rejoindre une formation huppée à la fin de l’été

La liste des 28 Russes :

Gardiens : Soslan Dzhanaev (Rubin Kazan), Igor Akinfeev (CSKA Moscou), Vladimir Gabulov (FC Bruges), Andrey Lyunev (Zenit FK)

Défenseurs : Vladimir Granat, Ruslan Kambolov, Fyodor Kudryashov (Rubin Kazan), Ilya Kutepov (Spartak Moscou), Roman Neustädter (Fenerbahce), Konstantin Rausch (Dinamo Moscou), Igor Smolnikov, (FK Zenit), Mario Fernandes (CSKA Moscou), Andrei Semyonov (Akhmat Grozny)

Milieux : Yuri Gazinski (Krasnodar), Aleksandr Golovin, Alan Dzagoev (CSKA Moscou), Aleksandr Erokhin, Yuri Zhirkov, Daler Kuzyaev (FK Zenit), Roman Zobnin, Aleksandr Samedov (Spartak Moscou), Anton Miranchuk (Lokomotiv Moscou), Denis Cheryshev (Villarreal), Aleksandr Tashaev (Dinamo Moscou)

Attaquants : Fyodor Chalov (CSKA Moscou), Artem Dzyuba (Arsenal Tula), Fyodor Smolov (Krasnodar), Aleksei Miranchuk (Lokomotiv Moscou)

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