Dakar : Les Mauritaniens résidents s’inquiètent de la situation de leur pays
Les résidents mauritaniens au Sénégal ont voulu manifester aujourd’hui à la place de la Nation, ex place de l’obélisque, mais le préfet de Dakar le leur a interdit.
Mais cela ne les a pas empêchés de sortir en masse, ce jeudi. Etudiants, femmes et jeunes ont exprimé leur désarroi face à la situation que vivent leurs concitoyens restés au pays.
« On n’est pas tranquille. On n’arrive même pas à faire nos devoirs, réviser nos cours, parce qu’ils commencent à intimider la population, ils ont arrêté plus de jeunes mauritaniens. Le ministre de l’Intérieur se permet de dire que les gens arrêtés sont des étrangers, notamment des Sénégalais et Gambiens. Non, c’est faux, ils sont tous des mauritaniens », déclare Amadou Sow, étudiant mauritanien, résident à Dakar.
La situation qui sévit actuellement en Mauritanie les inquiète à tel point que l’un d’entre eux déclare : « Si on est là, c’est pour une seule cause, la situation qui se passe actuellement au pays. La mainmise des forces de l’ordre sur la jeunesse mauritanienne qui a dit non au régime militaire. L’armée entre dans les maisons et amènent les gens. »
Un autre de ses compatriotes dénonce lui le fait que »lors de l’élection Présidentielle, la plupart d’entre nous qui sommes là, n’ont pu voter. Ce qui est anormal. Il y a l’Ambassade de la Mauritanie, ici, mais il n’y a pas eu de bureaux de vote, alors qu’il y en a eu en Gambie et dans les autres pays. Pourquoi ? Parce qu’ici, ils savent que nous les noirs mauritaniens qui sommes-là allions voter contre le parti au pouvoir. Tous les commerçants et les étudiants basés au Sénégal n’ont pas voté. Certains ont dû se déplacer au pays pour pouvoir s’exprimer, mais d’autres n’ont pas eu cette occasion. Quel est l’intérêt de l’Ambassade.
» Il y a des blessés qui peinent à se soigner. On en a marre de ce système. On a suivi la procédure pour avoir l’autorisation, finalement, on ne la pas eue, mais on a dit qu’on va faire notre sit-in pour faire passer le message, faire partager le mal que nos frères et sœurs vivent actuellement. Cela fait trois jours qu’ils ont coupé l’internet. On a plus de nouvelles de nos parents. On est très inquiets », ajoute Mamadou Bâ, un étudiant à la Faculté de Médecine.
Ces manifestants font appel à « la communauté internationale, l’Union africaine et les organisations des droits de l’homme sur la situation chaotique en Mauritanie.