De Diokoul FC à Teungueth FC, Babacar Ndiaye raconte l’histoire et la vie du club !

Teungueth Fc est en train de faire une belle saison. Le club Rufisquois loge dans le top 5 du classement depuis le début de la saison. Des performances qui ont attiré wiwsport.com qui s’est entretenu en exclusivité avec le président Babacar Ndiaye. « Les résultats sont le fruit du travail et des moyens », résume Mr Ndiaye dans cette interview.

Comment est né Teungueth Football Club ?

TFC est né des cendres de Diokoul Football Club. DFC était financièrement asphyxié et le bienfaiteur majeur, Feu Diogal Pouye venait de décéder (Paix a son Ame). Mais avant de monter TFC, on a beaucoup soutenu les clubs Rufisquois. J’ai eu a apporter le premier sponsor a Yakaar de Rufisque pour une valeur de 15 millions de Francs ainsi que DFC, Saltigue, le navetane. On était sur du bénévolat mais les promesses d’ouverture de capital n’ont jamais suivi. De là, j’ai été contacté par de très bons amis a Diokoul et les anciens Président Mr Mamadou Mbengue et autres Mr Samb pour l’idée de reprise de DFC. Ainsi a commencé l’aventure avec le TFC. Ce fut dur car DFC n’existait que de nom. Il a fallu tout refaire et sortir des portes de la Nationale2 à la D1 en 5 ans.

Nous avons fait une première année en D1 pour terminer à la 11ème place, l’année dernière on a fini 4ème. On essaie de consolider les acquis cette année. Donc on est sur notre 8e année à TFC. Il a grandit très vite et trop vite. TFC c’est tout Rufisque inclus Diokoul. Je crois en l’inclusion rufisquoise. C’est pour cela avec mon très cher ami victor Wane et Mr Mbengue on a pensé à Teungueth Football au lieu de Diokoul seulement car Diokoul est dans Teungueth. Sans toutes ces personnes (Diogal Pouye, Mamadou Mbengue, Ibra Ndaw, Victor Wane, Pape Ndiaga, Cheikh Demba, Feu Mbaye Ndoye) TFC n’existerait pas. Car c’est eux qui ont lancé DFC et que nous reprenions le flambeau pour en faire TFC. Ils sont membres à vie de TFC. La porte est ouverte à quiconque veut apporter sa pierre a l’édifice.

Comment est organisé Teungueth Football Club?

Le club a un mode de management clair et précis avec un organigramme bien défini. Nous avons un manager général, un DTN, des comptables, des auditeurs, des agents marketing, un service logistique, un service médical avec un docteur et ses 2 infirmiers, un service vidéo avec 2 Analystes. Tout se fait par procédure. Personnellement pour des besoins de transparence, je ne signe pas les cheques de TFC. Il y a 2 signatures dessus. Tout se fait par bons d’achat et réception comptable. Tout est transparent. C’est une entreprise avec 80 employés directs. Mes obligations professionnelles font que je suis souvent en dehors du territoire mais avec une bonne organisation on y arrive. TFC ce n’est pas Babacar Ndiaye c’est tout le monde. Je saisis l’occasion pour les remercier tous et remercier nos vaillants supporters.

Quel est l’objectif du club cette saison ?

Le maintien en Ligue 1 est primordial. Etre premier ou deuxième c’est aussi le maintien. Mais on ne peut faire du business et se contenter de la figuration. Il faut un trophée cette année. La direction technique a tout ce dont elle a besoin. Donc on attend un trophée cette année. C’est une manière de leur mettre un peu de pression à travers votre media. On travaille aussi sur la petite catégorie. Nous avons même des benjamins. Il travaille tous d’arrache pied avec Sari Mbengue et Alassane Dia. On a de très bons cadets. L’occasion de remercier Diambars pour les matchs amicaux qui est une référence pour la petite catégorie. Ces jeunes seront la base de TFC dans 5 ans max. l’objectif des coachs juniors dans la formation est qu’à chaque année, qu’il y ait 4 juniors minimum qui montent en senior avec un vrai niveau. L’académie est en place. Il ne reste plus que le terrain. On a un sérieux problème foncier a Rufisque!

Comment procédez-vous pour le recrutement ? Est-ce qu’il y’a des critères spécifiques à TFC? On recrute en fonction des besoins. On regarde comme tous les clubs, ce qui manque. Qu’est-ce qu’on a en interne ? Au mois de mars, on a plus de 17 matchs joués, on sait ce qui nous manque pour la saison prochaine. On identifie. On a des scouts et autres. De là on déroule avec la DTN et les coachs.

Il se dit que vous ne calculez pas quand il s’agit de convaincre un joueur de vous rejoindre. Si oui jusqu’à combien êtes vous prêts à débourser ?

Vous savez on prête à TFC beaucoup de choses au niveau salarial. Avant la fermeture du stade, il fallait casquer pour convaincre un joueur de venir à Rufisque. C’était le prix à payer pour les attirer mais les donnes ont changées. La demande est supérieure à l’offre en toute modestie. En plus on met un projet en place. Cela évite d’avoir des mercenaires qui ne sont là que pour l’argent. Le recrutement dépend de l’âge, du statut et autres. Un jeune de 18 ans n’a pas la même valeur qu’un joueur de 33 ans en fin de carrière. Il faut du tout dans une équipe. Un peu de folie avec les jeunes et des sages aussi pour garder la maison.

Pouvez-vous nous donner la fourchette salariale de TFC ?

On respecte le cahier des charges de la LSFP. Minimum 75000F par mois. Le reste dépend de vos performances. Il y a des primes de matchs et aussi des clauses de performance dans les contrats pour éviter la fonctionnarisation des joueurs. Le minimum est garanti. Apres ceux sont les performances qui vont déterminer votre salaire ainsi que les primes de matchs. Nous avons 30 joueurs en Seniors, 25 en juniors, 26 en cadets, 20 en benjamins.

Etes-vous en partenariat avec des clubs à l’étranger pour assurer leur transfert ? Par exemple le cas de Babacar Sène Tyson.

Nous avons des clubs partenaires, des agents comme tous les clubs au Senegal. Pour Tyson, il est parti gratuit. C’est un club de national 3 en France. TFC a plutôt perdu dans cette affaire ainsi que Sassy. C’est des joueurs qui ont négocié eux même et sont partis en pleine saison. On a voulu les retenir. Même si ils sont sous contrat ils ont voulu partir. La vie du club continue. Je les ai libéré pour des raisons sociales comme beaucoup d’autres avant eux .

Quel est le budget pour l’organisation d’un match de TFC à domicile et pour un déplacement (par exemple à Ziguinchor ou au Leopold Sedar Senghor) ?

A domicile on tourne autour de 700 a 800mil. Entre la location du stade, la police, les pompiers, les stadiers, les guichetiers, le ticketing, les taxes, le regroupement et autres.. Les frais montent vite. Pour le déplacement à Ziguinchor c’est environ 3 a 4 millions sur le match. Heureusement qu’on y va une fois par an. Apres vous avez des déplacements a Louga, ST Louis, Diourbel qui sont aux alentours de 1 a 2 millions.

Pour un club qui ne bénéficie pas de l’appui de la mairie, quelle stratégie mettez vous en place pour s’en sortir ? Quel est votre budget annuel ?

Vous savez TFC paie même ses séances d’entrainement à la mairie. On a beau relancé le maire, c’est en vain. Pikine reçoit minimum 50 millions de sa mairie. Je n’arrive pas à comprendre comment Rufisque avec un budget qui frise les 8 milliards a un budget sportif tous secteurs qui fait même pas 30 millions. C’est une catastrophe ici. Même pas 500 FCFA de la mairie. S’ils appuient, nous entrainer ne devrait pas être payant. Mais bon les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne. On a notre système de fonctionnement. Le club a des actifs en dehors du foot qui font rentrer de l’argent et aussi nos sponsors. Nous sommes un club transparent et on donne beaucoup de visibilité donc c’est du gagnant-gagnant pour nos sponsors. On veille sur la politique marketing de nos partenaires aussi sur leur image.

Quel regard jetez vous dans le championnat local ? Que faut il apporter ?

Il faut féliciter la LSFP et tous les présidents de clubs et dirigeants du foot, Quand on est dehors on parle beaucoup. Mais je peux vous assurer que le foot local ne nourrit personne. Aucun foot pro ne peut se developper sans appui étatique. La France a démarré ainsi. Il faut une subvention étatique sur 10 ans et aussi un bureau de contrôle étatique et pourquoi pas loger les salaires à la LSFP. Il y a encore à faire. Mais il faut encourager les présidents et arrêter les guerres de position. On se connait tous entre nous. Même si on le dit pas, chacun connait la valeur de chacun. Soyons solidaires.

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