Des centaines de blessés à la frontière entre Gaza et Israël pour le troisième vendredi consécutif

Des heurts ont éclaté vendredi à la frontière entre Israël et Gaza alors que des milliers de Palestiniens protestaient. Plus de 223 Palestiniens ont été blessés. Depuis le 30 mars, les violences ont déjà fait au moins 35 morts côté palestinien.
Jets de pierre contre tirs à balles réelles : le scénario est vieux comme le conflit au Proche-Orient. Mais ces dernières semaines ont été marquées par un regain de tensions entre les Palestiniens vivant dans la bande de Gaza et les Israéliens. Depuis le 30 mars, des milliers de Palestiniens manifestent chaque vendredi près de la barrière de sécurité séparant les territoires israélien et palestinien.

Pour le troisième vendredi consécutif, des Gazaouis se sont donc rassemblés le 13 avril à différents endroits le long de la barrière de sécurité et les organisateurs ont appelé les manifestants palestiniens à brûler des drapeaux israéliens et à hisser des drapeaux palestiniens. Rapidement, les manifestants ont lancé des pierres sur les soldats israéliens qui ont répliqué par des tirs, blessant au moins 223 Palestiniens, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Baptisé “la marche du retour”, le mouvement de protestation palestinien prévoit des rassemblements et campements durant six semaines près de la frontière pour réclamer “le droit au retour” de quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël, le 14 mai 1948. Officiellement, les manifestations devraient prendre fin mi-mai, lorsque les Palestiniens célèbrent la Nakba, ou “catastrophe” qui fut pour eux la création de l’État d’Israël.

Pour Israël, un retour des réfugiés palestiniens n’est pas envisageable, car il équivaudrait à la destruction de “l’État juif”. Les forces israéliennes se montrent donc plus fermes que jamais et malgré les critiques sur le recours à des balles réelles, les autorités ont expliqué que leurs règles étaient nécessaires et ne changeraient pas. Le bilan est donc lourd. Depuis le 30 mars, au moins 34 Palestiniens ont été tués. Parmi eux, 28 l’ont été durant les manifestations, sept dans d’autres circonstances dont 6 militants, accusés par Israël de préparer une attaque.

Violence accrue

Israël accuse le Hamas, le mouvement islamiste palestinien qui dirige Gaza et auquel il a livré trois guerres depuis 2008, d’utiliser les manifestations comme diversions pour commettre des violences. L’État hébreu a dit que les manifestations avaient été l’occasion de tentatives d’attaques, d’infiltration en Israël et de dégâts à la clôture et s’est engagé à stopper ces tentatives.

Mais les Palestiniens disent que les manifestants sont abattus alors qu’ils ne posent aucune menace pour les soldats. Parmi les Palestiniens tués vendredi dernier figurent un journaliste Yasser Mourtajaqui, selon des témoins, portait un gilet l’identifiant comme journaliste quand les soldats lui ont tiré dessus. Israël a affirmé qu’il s’agissait d’un membre du Hamas, mais sans donner de preuves.

Des groupes de défense des droits de l’Homme ont vivement critiqué les forces israéliennes, en mettant en évidence les images, non vérifiées, de vidéos qui se sont propagées sur Internet montrant des soldats tirant sur des manifestants.

Les responsables du Hamas ont dit espérer qu’il y aurait moins de violence aux manifestations de ce vendredi et qu’ils comptaient maintenir la mobilisation jusqu’au 14 mai, date en principe prévue pour le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Cette relocalisation a profondément irrité les Palestiniens, qui considèrent la partie orientale de Jérusalem annexé par Israël comme la capitale de l’État auquel ils aspirent.

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