Dialogue sur la crise séparatiste au Cameroun: le principal parti d’opposition veut d’abord une amnistie

Le principal parti de l’opposition au Cameroun, le Social Democratic Front (SDF), a exigé dans un communiqué une “amnistie générale” des détenus liés à la crise séparatiste de l’ouest anglophone et “un cessez-le-feu” avant de participer au “grand dialogue national” proposé par le président Paul Biya.

Lors d’une rencontre avec le Premier ministre, le parti a transmis “des conditions préliminaires pour (sa) participation à ce dialogue national inclusif tant attendu”, a annoncé le SDF dans un communiqué rendu public vendredi matin.

“Nous avons relevé sans équivoque que le dialogue national inclusif annoncé ne saurait efficacement prospérer sans un environnement serein à savoir: la déclaration d’un cessez-le-feu et la garantie d’une amnistie générale pour tous ceux impliqués à quelque niveau que ce soit dans la crise anglophone”, lit-on dans le communiqué.

/**/ /**/ /**/ Le président camerounais Paul Biya, le 22 mars 2018.
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A la mi-journée, le vice-président du SDF Joshua Osih a cependant nuancé ce texte dans un entretien avec l’AFP: “il s’agit de propositions, il ne faut pas chercher à les qualifier mais il nous semble évident que cela est fondé”, a-t-il expliqué, ajoutant: “nous avons parlé de notre vision du dialogue, à eux de réagir à moins qu’ils ne veuillent un monologue”.

Après avoir fait preuve d’intransigeance, M. Biya a “convoqué” mardi dans un rarissime discours à la Nation, un “grand dialogue national” pour tenter de mettre fin à la crise.

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Dans son communiqué, le SDF demande également que le dialogue “soit présidé par une personnalité neutre”, et non pas par le Premier ministre comme annoncé par le président Biya dans son discours. Selon le parti d’opposition, “la forme de l’Etat” devra y être discutée “en vue de l’adoption d’une nouvelle constitution”, et “les forces de défenses de sécurité” doivent en être exclues.

Des groupes armés sécessionnistes affrontent l’armée dans des combats meurtriers depuis fin 2017 dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, réclamant la création d’un état indépendant dans ces territoires où réside la plus grande partie de la minorité anglophone camerounaise.

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