ELECTIONS LOCALES 2019 : Ces leaders en sursis

Les perdants de la présidentielle vont boire le calice jusqu’à la lie. Si la tendance se confirme, ils vont encore perdre. Ils vont perdre leur fauteuil de maire, le 1e décembre, lors des élections locales. 

Les responsables politiques qui ont perdu leur département ou leur commune, lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019 dernier, ont toutes les chances de perdre leur mairie lors des élections locales fixées au 1e décembre prochaine. 

 Et à coup sûr, le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, fait partie de ces maires qui sont sur siège éjectable. En effet, le fondateur de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs), qui a soutenu la candidature du Président Macky Sall et qui a perdu avec sa coalition, a toutes les chances de sauter et de se faire ravir le fauteuil de maire de la ville par Ousmane Sonko. 

Originaire de la zone, le leader de Pastef et sa coalition sont arrivés largement en tête, lors du scrutin présidentiel dans le département avec 41 291 suffrages contre 32 846 voix pour le candidat de Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall, d’après les résultats provisoires de la Commission départementale de recensement des votes. Ainsi Ousmane Sonko a récolté plus de la moitié des 77 622 suffrages valablement exprimés. 

Et il est fort à parier qu’il va confirmer ces excellents résultats le 1er décembre prochain, au moment des élections locales. Abdoulaye Baldé peut donc préparer ses valises. Mais il ne sera certainement pas le seul, loin de là. En effet, tous les maires socialistes de la capitale sont élus grâce à Khalifa Sall. Et maintenant qu’ils ont rompu avec lui et qu’ils n’ont plus son soutien, ils risquent également de sauter au mois de décembre prochain. 

Désormais, ils sont tous sous la menace des responsables apéristes de Dakar qui  convoitent leur localité et surfent sur la récente victoire de leur mentor Macky Sall. 

En définitive, le salut de ces maires socialistes dépendra de l’entente entre leur leader Ousmane Tanor Dieng et le Président Macky Sall et de l’avenir de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Si la coalition éclate, ils perdront leur mairie. Le cas contraire, ils pourront toujours négocier avec l’Apr pour se maintenir dans leurs localités respectives. 

Révoqué de ses fonctions de maire de Dakar le 30 août 2018, par le président de la République et en prison depuis plus de deux ans, Khalifa Sall est éloigné de la scène politique, coupé de sa base politique et privé de ses moyens financiers. En conséquence, il a peu de chance de reconquérir la ville de Dakar s’il se présente lors des prochaines élections locales. Car interdit de présidentielle, il a peu de chances d’être éligible. 

Et s’il n’est pas candidat, Khalifa Sall risque d’emporter avec lui ses protégés comme Barthélémy Dias, maire de Mermoz-Sacré-cœur, Bamba Fall maire de la Médina et Madiop Diop, maire de la commune de Grand Yoff, les trois qui lui sont restés fidèles. 

Ils ne sont pas des socialistes, mais ils ont été élus grâce à Khalifa Sall, c’est pourquoi Cheikh Guèye, l’édile de Dieuppeul Derklé et Moussa Sy, des Parcelles assainies ont peu de chances de se maintenir à leur poste. A moins que le Président Macky Sall ne l’impose pour «service rendu», Aïssata Tall Sall n’a aucune chance de remporter le scrutin à Podor, une localité dominée par l’Apr. En 2014, Aïssata Tall Sall a gagné la commune de Podor grâce au soutien d’Abdoulaye Wade. En 2019, elle a rejoint la mouvance présidentielle et a soutenu la candidature du Président sortant. 

A Thiès, Talla Sylla n’a aucune chance de conserver son poste de maire que lui avait «donné» Idrissa Seck. Il ne fait aucun doute qu’au mois de décembre prochain, le «maître» de Thiès se fera un point d’honneur de récupérer ce qui lui appartient. Et les résultats du département lors de cette présidentielle lui sont favorables. 


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