Émoi en Tunisie: maltraitances dans une école pour enfants autistes

La directrice d’une école pour enfants autistes et ses employées ont été arrêtées après qu’une vidéo virale a montré des maltraitances au sein de cet établissement privé.

Devenue virale, une vidéo tournée dans un établissement privé pour enfants autistes a choqué, en Tunisie, a mené à l’arrestation de la directrice et deux de ses employées. Sur les images, on peut voir une jeune femme frapper un enfant sur la tête et une autre plaquer un autre enfant contre un mur sur fond de cris et de pleurs.
Les trois femmes vont être poursuivies pour “torture, mauvais traitements sur mineurs et agression violente contre des enfants”. La police a arrêté la propriétaire de l’école, située à l’Ariana en banlieue de Tunis, et deux employées. “Elles ont avoué avoir perpétré” ces violences, a affirmé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
L’abandon du secteur de la petite enfance au privé
Ce n’est pas la première fois que de tels actes sont rapportés dans des établissements éducatifs en Tunisie. Cette affaire vient relancer le débat sur les violences corporelles mais aussi sur l’implication de l’État dans le secteur de l’éducation.
Pour l’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant, “cet énième témoignage choquant pose avec acuité le problème des institutions éducatives de la petite enfance en général et des enfants handicapés en particulier”.
Dans une tribune publiée par le quotidien La Presse, son directeur, Moez Chérif, juge que “l’abandon par l’État du secteur de la petite enfance aux investisseurs privés” ainsi que “le manque de professionnalisme du personnel éducatif” ont conduit à une telle situation.
“L’important, c’est de mettre en place des mécanismes pour prévenir”
“En Tunisie, nous avons construit une démocratie et nous avons ratifié une série de traités sur les droits de l’Homme mais il faut dire que malheureusement, dans beaucoup d’endroits, écoles et autres, [ce genre d’actes] se produit et notre rôle à tous, c’est d’y mettre fin”, a déclaré mardi le ministre des droits de l’Homme Mehdi Ben Gharbia sur la radio Shems FM.
“Il faut que nous comprenions que tout citoyen, enfant ou adulte, a son intégrité physique (…). Ce que nous avons vu montre que le chemin est encore long en Tunisie” pour que ce principe soit respecté, a-t-il ajouté. “Le chef du gouvernement s’est personnellement chargé du dossier depuis hier (…). L’important, ce n’est pas seulement de punir ces gens et d’enquêter, c’est comment mettre en place les mécanismes pour prévenir” de tels actes à l’avenir, a conclu le ministre.

Senegaldirect.net

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