Espagne : La coexistence interreligieuse au Sénégal séduit les médias

« Sénégal : le pays où les musulmans célèbrent Noël et les chrétiens le Ramadan ». C’est le titre émouvant d’un média espagnol, « elsaltodiario.com », visité par Senego, séduit par cette coexistence religieuse. Au moment où ailleurs, canons et bombes rythment les rapports quotidiens entre communautés. Morceaux choisis…
Le Sénégal, exemple de coexistence religieuse
Depuis des siècles, ce pays africain est un exemple clair que la coexistence interreligieuse est possible. La célébration de ces dates ne manque pas non plus dans un lieu où la majorité de ses habitants sont musulmans. Mais bien que le Sénégal soit un exemple de coexistence, certains pays du Moyen-Orient tentent d’influencer l’Islam.

Le politologue américain Samuel Huntington a prédit le » choc des civilisations » avec un fond religieux comme source de futurs conflits, et son discours a de puissants partisans en Occident.

Cependant, le Sénégal apporte depuis des décennies, une réponse unique, simple et adaptée au contexte local. Dans un pays qui compte 96% de musulmans, les centres commerciaux et certaines rues ont été décorés pendant des jours pour accueillir Noël. Les travailleurs portent des chapeaux de Père Noël, les vendeurs de rue portent des arbres de Noël et même des chants de Noël » made in Sénégal » sont joués dans les rues.

Pas de confrontations sur des questions religieuses
L’image d’un cinéma, à quelques heures du Barça-Madrid, ne pourrait pas être plus commerciale : une affiche du film » Noël noir » à côté d’un sapin de Noël.

La réalité sénégalaise peut surprendre ceux qui considèrent qu’un pays à majorité musulmane, noire et africaine est condamné à avoir des affrontements sur des questions religieuses. La photographie peut être un véritable choc pour ceux qui croient qu’un pays à majorité musulmane, noire et africaine est condamné à avoir des confrontations sur des questions religieuses.

Quel est le secret du Sénégal ?
Il est indéniable qu’en Afrique de l’Ouest, il y a de plus en plus de militants de l’intégrisme islamique et que les affrontements interreligieux sont une constante presque quotidienne sur les téléscripteurs des agences de presse, lorsqu’ils parlent du Burkina Faso, du Mali ou du Nigeria. Quel est le secret du Sénégal ? Avec un étrange mélange de normalité et de fierté nationale, beaucoup de Sénégalais font allusion à un mot simple : Téranga.

La Téranga sénégalaise
La Téranga est l’un des leitmotivs du pays. Ce mot wolof fait référence à l’hospitalité des visiteurs, qu’ils soient étrangers, amis, parents ou inconnus. La devise est constamment répétée dans toutes les conversations, comme un secret que les Sénégalais ne prennent pas la peine de garder : tout le monde est le bienvenu ici. Le mot Téranga peut être utilisé pour nommer une station de radio locale à Saint-Louis, un stand de cacahuètes dans la rue ou le véhicule à bord duquel vous allez travailler. La volonté de respecter les autres signifie les embrasser, quelles que soient leurs croyances, et beaucoup considèrent que ce sont ces principes, tant adoptés par la société sénégalaise, qui ont empêché tout conflit notable sur la religion.

Le cadre historique semble confirmer cette thèse : déjà pendant les deux premières décennies de l’indépendance, le Sénégal – à majorité musulmane – était présidé par le poète catholique Léopold Sédar Senghor. Le contexte actuel va dans le même sens : dans un lieu où il est courant que les membres d’une même famille professent des confessions différentes, la coexistence interreligieuse est difficile à devenir une source de tension.

Le soufisme suivi par 90% de la population sénégalaise
Saiba Bayo, politologue qui vit entre Barcelone et le Sénégal, précise certaines de ces questions et aborde la question de la Téranga : » La question religieuse au Sénégal est complexe. Il y a d’abord eu la religion musulmane, mais ensuite il y a eu une » sénégalisation » ou une » africanisation » de cette religion « , explique-t-il. » Il n’y a pas de figure centrale comme un ayatollah ou une figure extérieure, mais on utilise des leaders créés à l’intérieur du Sénégal en utilisant la perspective du pays. Selon Bayo, ce syncrétisme permet à la pratique religieuse dans le pays africain d’être très éloignée des branches qui nourrissent les rangs d’Al-Qaida ou du Daesh. En effet, le soufisme est la branche suivie par 90% de la population sénégalaise, et a une vocation artistique et culturelle qui s’exprime à travers le chant et la danse.

La confrérie Mouride du théologien Cheikh Amadou Bamba, a un muscle économique important et compte des milliers d’adeptes répartis dans tout le pays et dans la diaspora sénégalaise. Dakar a récemment inauguré la mosquée Massalikoul Djinane, qui est devenue la plus grande mosquée d’Afrique de l’Ouest.

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