Espagne: la situation politique en Catalogne est toujours dans une impasse

En Catalogne, près de trois semaines après les élections régionales du 21 décembre, la situation politique est toujours dans une impasse. Leticia Farine, vous êtes notre correspondante à Barcelone, le prochain rendez-vous politique aura lieu le 17 janvier lors de la première session parlementaire où sera élu le bureau de l’assemblée catalane, l’organe qui décide de l’ordre du jour et veille sur le respect du règlement.

Oui, les 135 députés devront élire un président du Parlement, deux vice-présidents, et quatre secrétaires. La majorité des sièges de ce bureau devrait être acquis aux indépendantistes mais voilà, huit de leurs députés sont soit en exil à Bruxelles soit en prison.

Deux hypothèses sont alors possibles.

La première : les indépendantistes font confiance au parti « Catalogne en Commun » qui est n’est ni unioniste ni indépendantiste pour s’abstenir ou pour voter pour l’un des leurs.

Deuxième option : pour que la majorité absolue soit conservée, au moins six députés indépendantistes devront renoncer à leur poste et laisser leur place à d’autres membres de leurs partis. Une décision irréversible qui ne devrait pas s’appliquer à l’ancien président de la région Carles Puidgemont et à son ex numéro 2 Oriol Junqueras.

Car les deux hommes briguent la présidence de la région…

Oui mais leur situation est compromise car ils sont tout les deux accusés par la justice de sédition, malversation, et rébellion.

Oriol Junqueras, l’ex vice-président de la région et leader du parti de la gauche républicaine est en prison près de Madrid. La semaine dernière, le Tribunal Suprême a refusé de le laisser en liberté. La justice pense qu’il y a risque de récidive et qu’il continuera sur la voie unilatérale de l’indépendantisme.

Dans les prochains jours, Junqueras va essayer de négocier pour être transféré dans une prison catalane et pouvoir ainsi assister en tant que député aux sessions parlementaires.

En exil à Bruxelles, Carles Puigdemont devrait demander lui une permission spéciale pour assister par vidéoconférence aux sessions parlementaires. Si c’est accepté par le bureau du Parlement, et s’il est investi président il a annoncé d’ores et déjà qu’il reviendrait en Catalogne. Et ce, au risque de se retrouver en prison

Il y a t-il une véritable chance pour que l’un des deux hommes puisse être investi comme président de la Generalitat?

Un président de la région en prison ça ne s’est jamais vu. De nombreux commentateurs pensent que la justice aura peut-être des réticences à maintenir en prison une personne légalement élue, soutenue par la population comme par de nombreux maires catalans.

Quoiqu’il en soit, le bureau du Parlement a jusqu’au 31 janvier pour convoquer les élections du président de la région et proposer un candidat. Un premier vote se fait d’abord à la majorité absolue, un second vote pourra se faire à la majorité simple. D’autres scrutins peuvent avoir lieu mais si les députés ne se mettent pas d’accord au bout de deux mois, d’autres élections régionales seront convoquées.

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