Explosion de camion-citerne en Tanzanie : plus de 60 morts (nouveau bilan)

Au moins 60 personnes ont péri et plus de 70 ont été blessées dans l’explosion samedi matin d’un camion-citerne accidenté dont elles tentaient de siphonner le carburant, en périphérie de Morogoro, à près de 200 km à l’ouest de Dar es Salaam.

Mis à jour à 12h GMT

“Soixante corps se trouvent actuellement à la morgue de l’hôpital de Morogoro qui accueille également plus de 70 blessés, dont certains sont sous perfusion”, a déclaré à la presse sur place le gouverneur de Morogoro Stephen Kebwe. Selon M. Kebwe, le bilan pourrait s’alourdir car des corps pourraient avoir été bloqués sous le camion-citerne.

Auparavant, le chef de la police régionale, Willbrod Mtafungwa,  avait fait état de 57 victimes, “principalement des conducteurs de taxis-moto et des personnes des alentours qui étaient accourus pour récupérer du carburant” qui s‘échappait de la citerne.

Les faits se sont déroulés vers 08H30 (0530 GMT) sur la commune de Msamvu, dans l’immédiate périphérie de Morogoro.

Peu après que le camion se soit renversé sur la chaussée, des conducteurs de “boda-boda” – des moto-taxis – ont afflué sur les lieux pour tenter de récupérer du carburant, tout comme des habitants de la commune. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre ainsi des dizaines de badauds affairés à tenter de récupérer du carburant dans des jerricanes jaunes.

Puis l’essence s’est embrasée. Le gouverneur a expliqué qu’au moment où les habitants remplissaient leurs bidons de carburant, un homme a tenté d’arracher la batterie du camion, provoquant ainsi la déflagration. Des témoins sur place assurent pour leur part que l’une des personnes venue siphonner le carburant fumait une cigarette.

En fin de matinée, la police a annoncé avoir réussi à éteindre l’incendie. Sur les lieux, on pouvait voir des épaves de taxis-moto calcinées, dispersées au milieu d’arbres marqués eux aussi, par l’explosion.

“J’adresse mes condoléances à tous ceux qui sont affectés, en particulier aux familles des victimes et je prie Dieu pour que ces victimes reposent en paix et que les blessés se rétablissent vite”, a réagi le président tanzanien John Magufuli dans un communiqué diffusé par la présidence.

Le chef de l’Etat s’est aussi dit “très choqué que les gens se ruent sur des véhicules accidentés pour piller leur cargaison”.

“Il y a des véhicules qui transportent du fuel dangereux comme dans ce cas, à Morogoro. Il y en a d’autres qui transportent des produits chimiques toxiques ou encore des explosifs. Arrêtons cette habitude, je vous en prie”, a plaidé M. Magufuli.

De sinistres précédents

De son côté, le gouverneur de Morogoro a précisé que tous les médecins de l’hôpital régional avaient été mobilisés et que des patients dont l‘état n’inspire pas d’inquiétude avaient été transférés dans d’autres établissements pour faire de la place aux victimes de l’explosion.

Ce type de tragédie n’est pas rare sur le continent. Début juillet, dans le centre du Nigeria, au moins 45 personnes étaient mortes et plus de 100 blessées lors du pillage par la population d’un camion-citerne accidenté qui avait explosé. 

La citerne avait pris feu lorsqu’un autocar chargé de passagers avait tenté de passer: son pot d‘échappement, en raclant le sol, avait provoqué des étincelles qui avaient enflammé le carburant.

Début mai, c’est au Niger qu’une catastrophe similaire a emporté près de 80 personnes. Le chauffeur du camion-citerne contenant 50.000 litres de carburant avait expliqué aux enquêteurs avoir rencontré des défaillances sur toutes les commandes de son engin, y compris sur les freins.

En essayant de l’arrêter, le camion s‘était couché sur la chaussée, à quelques centaines de mètres à peine de l’aéroport international de Niamey. Là encore, des riverains avaient tenté de siphonner la citerne qui s‘était embrasée.

Parmi les plus meurtrières de ces catastrophes figurent celle de Maridi à 300km à l’ouest de Juba au Soudan du Sud, qui avait fait au moins 203 victimes en 2015 et celle de Sange dans l’est de la République démocratique du Congo où 292 personnes avaient perdu la vie en 2010.

AFP

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