FC Séville-Manchester United : les notes du match

Le FC Séville et Manchester United se sont quittés sur le score de 0-0 lors du huitième de finale aller. Les Andalous regretteront de ne pas avoir marqué à domicile, au regard de leur domination d’ensemble, face à de tristes Red Devils…

Huitièmes de finale aller, suite et fin ce mercredi soir, avec Shakhtar Donetsk-AS Roma et FC Séville-Manchester United. Pas forcément les plus belles affiches, ce qui s’est ressenti dans le jeu malheureusement. A Sanchez Pizjuan, le FC Séville, qui n’a jamais passé ce stade de la compétition, a pourtant mis les bons ingrédients en début de rencontre pour emballer la partie face à un Manchester United particulièrement défensif. De l’intensité, un gros pressing et une première frappe cadrée dès la 4e minute signée Muriel mettaient le match sur de bons rails. Mais pour voir une belle opposition, il faut être deux. A l’envie andalouse, Manchester United a répondu par un bloc compact, regroupé dans sa moitié de terrain.

Peu de jeu proposé, peu de possession dans le camp adverse et un premier coup dur avec la sortie sur blessure d’Ander Herrera (15e), remplacé par Paul Pogba. Le Français a tenté d’amener un peu de liant à l’entrejeu mancunien, sans déclencher de véritables occasions. Un bon centre d’Alexis Sanchez pour Lukaku et une reprise au-dessus (25e) et une seule frappe cadrée, intervenant à la 38e minute, signée McTominay. C’était tout, et trop peu, côté mancunien. Les joueurs de Montella se sont eux créés leurs meilleures occasions en fin de première période, avec une frappe de Correa, pas assez puissante pour tromper De Gea (42e), et surtout une tête à bout portant de Muriel, magnifiquement sortie par le portier espagnol de MU (45+2e). 0-0 à la pause donc.

Séville peut avoir des regrets

Manchester United revenait avec de bien meilleures intentions, ce qui ne semblait pas difficile, et investissait enfin le camp andalou en se trouvant mieux dans les intervalles. Rien de notable cependant, et c’est Séville qui repartait de l’avant, avec Banega à la baguette. Malheureusement, Muriel n’était pas vraiment inspiré dans ses choix (à l’image d’une frappe non cadrée, à la 58e). L’attaquant colombien a symbolisé le match des Andalous : beaucoup d’envie mais un manque de précision ou de grinta dans le dernier geste. Muriel aurait pu délivrer une passe décisive pour Sarabia, mais la tête de ce dernier passait au-dessus (73e).

Séville allait longtemps pousser et s’offrait une ultime occasion, après un centre en retrait de Navas, décidément intenable ce soir, mais Sandro Ramirez, entré en jeu, tergiversait trop dans la surface et était contré. Le coaching de Mourinho (entrées de Rashford et Martial) ne chamboulait pas le visage de MU, même si les deux attaquants ont pu faire valoir leur pointe de vitesse en fin de rencontre. 0-0 score final et surtout beaucoup de regrets pour les Andalous au regard de la débauche d’énergie fournie. Manchester United a visiblement obtenu ce qu’il était venu chercher, mais n’a pas inscrit le fameux but à l’extérieur. Cela pourrait coûter cher au retour à Old Trafford.

Revivez le film de la rencontre

L’homme du match : Jesus Navas (8) : parfaitement acclimaté à son nouveau rôle de latéral, il va s’illustrer avec un sublime retour devant Alexis Sanchez (12e). Porté vers l’avant, il va tenter sa chance à l’entrée de la surface adverse (15e). En fin de première période, il adresse un amour de ballon pour Luis Muriel mais David De Gea réalise un arrêt de grande classe (45e +1). Une seconde période tout aussi percutante de sa part où il a eu un volume monstrueux. Il va notamment réaliser un superbe déboulé devant le but adverse (86e). Aussi impressionnant offensivement que solide défensivement.

FC Séville :

- Sergio Rico (5) : assez tranquille en première période, il n’a pas eu la moindre intervention à faire avant la 38e minute de jeu et une frappe de McTominay qu’il repousse facilement. Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour lui. Même son de cloche pour la seconde période où il a eu un match très simple à négocier. Battu par Romelu Lukaku, il verra néanmoins le but du Belge refusé suite à une main de ce dernier (83e).

- Jesus Navas (8) : lire ci-dessus.

- Clément Lenglet (6) : mis en difficulté sur un duel avec Romelu Lukaku (14e), l’ancien Nancéien s’est distingué lors de ces duels avec le Belge. Peu alerté mais très sérieux, il livre un bon début de rencontre. En seconde période, il va dégager davantage de sérénité s’imposant davantage dans les airs. À l’image d’une tête dangereuse dans la surface mancunienne (64e). Un match de haut rang de la part du français qui confirme son rôle de leader de défense.

- Gabriel Mercado (5,5) : légèrement en retard sur une ouverture d’Alexis Sanchez pour Romelu Lukaku (25e), l’Argentin réalise toutefois un premier acte plutôt solide. Il a toutefois réalisé beaucoup de fautes sans pour autant se faire sanctionner. Une seconde période plus tranquille où il a eu moins d’interventions à réaliser. Il a parfaitement négocié cette rencontre où il a formé une charnière solide avec Clément Lenglet.

- Sergio Escudero (6,5) : volontaire, il s’est beaucoup battu dans ce match et a été solide sur son aile. Souvent porté vers l’avant, il va décocher une frappe qui sera détournée par Chris Smalling (39e). Face au manque d’initiatives des Red Devils, il aura le champ libre pour enchaîner les montées tout au long de la rencontre. Défensivement, il vivra un match très serein où il n’a pas eu grand-chose à faire.

- Steven N’Zonzi (6,5) : bien rentré dans la rencontre, il a réalisé de nombreuses interventions importantes pour sa formation. Averti pour un pied haut sur Alexis Sanchez (22e). Il va être à la réception d’un corner sans réussir à marquer (35e). Il va ensuite être encore dangereux avec une tête qui oblige David De Gea à réaliser une claquette (45e). En seconde période, il a continué sur le même rythme où il a parfaitement joué son rôle d’homme de l’ombre

- Ever Banega (7,5) : dépositaire du jeu des Sévillans, il va beaucoup apporter avec son jeu long. Placé à l’entrée de la surface adversaire, il va décocher une frappe sans succès (13e). Il délivrera de nombreux caviars pour Franco Vazquez (34e) ou encore Joaquin Correa (42e) sans succès. Il se heurtera ensuite à David de Gea sur coup franc (67e). Très actif tout au long du match, il a été l’instigateur des offensives sévillanes. Remplacé par Guido Pizarro (90e) qui n’a pas eu le temps de toucher beaucoup de ballons.

- Pablo Sarabia (5,5) : à l’image de son homologue Joaquin Correa, il a créé du danger sur les ailes. Important également d’un point de vue défensif, il n’a pas lésiné sur les efforts. Souvent percutant, il s’est souvent montré offensivement en première période. Moins présent après la pause, il va peu à peu disparaître contrairement à ses coéquipiers. Servi par Luis Muriel, il loupe de peu l’ouverture du score en plaçant sa tête juste au-dessus du but de David De Gea (73e).

- Franco Vazquez (6) : assez peu servi, il va s’illustrer pour la première fois à l’heure de jeu avec une frappe contrée qui terminent en corner (34e). Un premier acte assez discret pour lui offensivement même s’il a été important dans le pressing des Sévillans. En deuxième période, il va hausser son niveau sensiblement. Tout d’abord en mettant Lindelöf et Sanchez dans le vent mais sa frappe file au-dessus du but de De Gea (52e).

- Joaquin Correa (6) : très percutant en début de rencontre, l’ancien Colchoneros a bien débuté sa rencontre. Rentré dans la surface adversaire, il tombe sur un David De Gea très serein (28e). Il va ensuite écraser sa frappe devant le portier espagnol (42e). Pas suffisamment décisif dans ses tentatives, il réussit néanmoins à mettre le feu dans la défense. Il ne passe pas loin du but peu après l’heure de jeu (65e). Une prestation solide pour l’Argentin.

- Luis Muriel (5) : le Colombien lance la première banderille de la rencontre et oblige David De Gea à intervenir (4e). Juste avant le retour aux vestiaires, il est à la réception d’un centre de Jesus Navas mais David De Gea sort une parade exceptionnelle (45e +1). Il va ensuite enchaîner les tentatives (49e, 58e) avant d’adresser une belle passe pour Pablo Sarabia mais sa tête n’est pas cadrée (73e). Meilleur en seconde période, il s’est rattrapé d’un premier acte décevant. Remplacé par Sandro Ramirez (85e) qui aurait pu marquer sur un de ses premiers ballons (86e).

Manchester United :

De Gea (8) : une grande performance de la part du gardien espagnol, beaucoup sollicité tout au long de la rencontre. La plupart du temps, les frappes ont été trop molles ou trop sur lui. Mais il a réalisé une parade phénoménale dans le temps additionnel de la première période, sur une tête de Muriel. Si Manchester United est reparti avec le 0-0, il le lui doit en grande partie (8 arrêts dans le match).

Young (5) : replacé latéral gauche depuis un certain temps, il maîtrise plus l’aspect offensif du poste, avec une aide toujours précieuse pour le porteur du ballon sur son côté gauche. Par contre, il a connu des difficultés défensivement, que ce soit face à Sarabia ou Correa et n’a pas toujours été aidé par Alexis Sanchez.

Lindelöf (4) : il ne transpire pas la sérénité, c’est le moins que l’on puisse dire. Il donne l’impression d’être à la limite. Surtout, il se fait éliminer trop facilement en un contre un. Vazquez lui a fait quelques misères, mais au final, il aura tenu.

Smalling (6) : dans son style rudimentaire, le défenseur anglais abat une grande part du travail. Le duel ne lui fait pas peur, il met sa tête là où certains hésitent à mettre le pied. Et tant pis pour le jeu court et les relances. Un match sérieux malgré quelques frayeurs défensives.

Valencia (4) : le capitaine a beaucoup souffert sur son aile droite, notamment avec les montées incessantes d’Escudero. Plusieurs fautes techniques, plutôt rares chez lui, et très peu de montées dans son couloir.

Matic (5) : un impact indiscutable dans les duels et à la récupération du ballon. Mais que de déchet dans l’utilisation du cuir ! Son pied gauche de velours n’a pas beaucoup servi, à l’image de sa chandelle en direction de Lukaku, symbole de l’impuissance mancunienne en première période. Il a trop souvent cherché à atteindre l’attaquant belge, esseulé en pointe.

McTominay (5,5) : Mourinho l’a dit, et on l’a constaté : le jeune Ecossais aime défendre, presser, harceler son adversaire. Dans une configuration comme ce soir, il aura donc servi à ralentir le jeu adverse et à laisser le moins d’espace possible. Par contre, comme pour Matic, on regrettera son peu d’influence sur le jeu des siens, avec peu de prises de risque et de passes vers l’avant.

Herrera (non noté) : positionné à droite dans le milieu à trois, le milieu espagnol n’a pas eu beaucoup d’influence sur le jeu des siens, particulièrement minimaliste, jusqu’à sa sortie dès le quart d’heure de jeu en raison d’une blessure à la cuisse. Paul Pogbaest donc entré en jeu (note 5). S’il a aidé à poser, de temps en temps, le pied sur le ballon, le Français a peiné à éclairer le jeu. Quelques combinaisons avec Sanchez, des louches pour tenter de déstabiliser la défense mais pas d’éclair de génie. Il a aussi été mis en difficulté au niveau de l’impact physique dans l’entrejeu. Il aurait pu être sanctionné d’un penalty en fin de rencontre pour une faute sur Navas.

Mata (2) : était-il sur la pelouse ? Aucune influence sur le jeu des siens, beaucoup de mauvais choix alors que les situations offensives n’étaient pas légion, quasiment aucune aide défensive pour soulager un Valencia en difficulté. Un match fantomatique de la part de l’Espagnol, bizarrement remplacé tard dans la rencontre, à la 80e, par Martial.

Sanchez (5,5) : un match sûrement frustrant pour l’international chilien, qui peut se poser la question du bien-fondé de son choix lors du dernier mercato hivernal. Au moins, Arsenal proposait du jeu… Il a bien tenté de faire bouger les lignes avec quelques accélérations tranchantes au coeur du jeu. La défense andalouse a souvent utilisé des moyens illicites pour le stopper. A noter une excellente passe dans la surface pour Lukaku. Il avait moins de jus en seconde période et a cédé sa place, à la 75e, à Rashford, auteur d’une frappe croisée à la 87e, et d’un coup-franc lointain (89e), les deux non-cadrés.

Lukaku (4) : sa prestation ne fera pas taire ses détracteurs. Le dragster belge est resté enfermé dans la charnière Mercado-Lenglet, qui lui a fait bien des misères. Son déficit technique a encore été flagrant sur quelques contrôles ou orientations. On ne peut pas lui reprocher de se battre, mais il perd en lucidité à force de multiplier les courses. Deux occasions à se mettre sous la dent : une reprise au-dessus (25e) et un coup-franc direct dans le mur (61). Il s’est vu refuser un but pour avoir contrôlé le ballon du bras.

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