France: une rentrée scolaire toujours sous le signe des réformes

Plus de 12 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école ce lundi 3 septembre. Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a présenté les nouveautés de la rentrée. Parmi elles, la poursuite des dédoublements de classes en éducation prioritaire, interdiction du téléphone portable, nouveaux tests d’évaluation, premières inflexions au lycée préfigurant la réforme du bac promise à l’horizon 2021.

Il s’agit d’amplifier les perspectives ouvertes l’an passé, c’est ainsi que le ministre de l’Education nationale donne le ton de cette rentrée 2018. Cette année encore les fondamentaux seront renforcés en école primaire. Dès le CP, une dictée quotidienne sera imposée aux petits Français ainsi que l’apprentissage des quatre opérations principales en mathématiques : addition, soustraction, multiplication et division.

Autre réforme phare : le dédoublement des classes en zones d’éducation prioritaires pour permettre une plus grande proximité avec l’enseignant et des effectifs allégés. Il a déjà porté ses fruits cette année en CP et sera donc étendu en CE1 dès la rentrée. Ce dédoublement concernera 1 200 classes en Réseau d’éducation prioritaire (REP) et 190 000 élèves de CE1.

Autre nouveauté : des tests d’évaluation en mathématiques et en français auront lieu deux fois par an dans les classes de CP, CE1 et 6e

Au collège, une mesure très attendue entre en vigueur : les portables seront désormais formellement interdits dans les établissements.

Enfin, concernant les lycéens, la nouvelle mouture du baccalauréat aura lieu en 2021 et s’adresse donc aux élèves de seconde de cette année. Ils bénéficieront entre autres de 54 heures par an consacrées à préparer leur orientation.

Renforcement des tests d’évaluation des élèves

Pour donner aux enseignants des « repères » sur le niveau des élèves, des évaluations nationales vont concerner cette rentrée les élèves de CP, CE1 et 6e.

Ce n’est plus un sujet tabou au ministère de l’Education, c’est même devenu une ligne de conduite. Après avoir été longtemps prudent sur le sujet, le ministre de l’Education conçoit désormais ouvertement l’évaluation des élèves comme un puissant « outil de transformation » de l’école. Mais les syndicats d’enseignants craignent que derrière l’évaluation des élèves se cachent l’évaluation des professeurs et celle des établissements.

« L’objectif, c’est d’avoir un outil qui permet d’aider les professeurs à faire progresser encore plus les élèves, d’avoir un outil aussi de dialogue entre l’école et les parents, explique le ministre. Je tiens à signale rque ces évaluations ont été conçus par des scientifiques et des experts qui ont travaillé de longs mois là-dessus et qui font qu’on a désormais un outil qui sera même sans doute même regardé sur un plan international, parce qu’il est très avancé. L’esprit, encore une fois, c’est d’aider, ce n’est pas autre chose. Et bien entendu, tant mieux si ça permet de mieux piloter pédagogiquement. Autrement dit d’avoir un portrait de nos enfants et des classes, de façon à progresser. Si par exemple, vous vous rendez compte que sur un territoire donné les élèves sont particulièrement faibles en grammaire. Et bien vous déclenchez une formation continue adaptée dans ce domaine-là pour compenser cette difficulté. C’est à ça que ça sert les évaluations. »

Mais à côté de ce discours, une petite voix se faire entendre : « à quand l’évaluation du bien-être des élèves ? »

Combien d’élèves et combien coûtent-ils?

Ce lundi, les petits français seront 6,7 millions à franchir les portes de leurs écoles, suivis par 3,37 millions de collégiens et un peu plus de 2 millions de lycéens. Pour encadrer ces 12,4 millions d’élèves, 881 000 enseignants seront sur le pont.

Du côté de l’Etat, dont l’éducation est le premier poste de dépense, en 2018, un écolier coûtera 6 300 euros par an, 8 580 euros pour un collégien et 10 900 euros pour un lycéen du régime général.

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