HOMMAGE TARDIF MAIS SINCERE A UN FRERE, BRUNO EDOUARD KAFOUNTINE DIATTA

Vous ne saurez apprécier dans toute sa dimension la rectitude faite homme comme le fut Son Excellence l’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire Hors Classe, Hors Catégorie, Hors Gabarit Monsieur Bruno Diatta. L’homme de Thérèse Joseph Théophile Turpin de Normandie.
En effet, son père, Edouard, originaire de Kafountine, était un homme jovial, plein de modestie. Pourtant il a failli être le premier Chef du Gouvernement du Sénégal parce qu’il était déjà ministre plein dans les différents cabinets qui ont précédé l’indépendance. D’abord député, il était devenu régulièrement ministre avec son cousin et ami, feu Emile Badiane. Il habitait dans le même pâté de maisons que le lycée Van Vollenhoven, un Alsacien (c’est-à-dire un Français dont la langue maternelle est l’Allemand)
A l’époque nous appelions « Tontons Dépanneurs » les deux illustres Diolas Emile et Edouard. Parce qu’ils nous tendaient, sans qu’on ait à demander, des billets de 25, 50 ou même 100frs (équivalent de nos 10.000frs actuels).
Une anecdote. Les luxueuses voitures D.S ministérielles équivalentes et concurrentes des Rolls Royce en son temps étaient mises à leur disposition. En revenant de Kayar ils n’hésitaient pas à prendre en auto stop des pêcheurs qui cherchaient à aller vendre leur produit à Dakar. Dans leur entendement transporter les pêcheurs en tenues Emaus trempées et supporter l’odeur du poisson n’étaient qu’un juste retour des choses. Un véhicule du peuple au service du même peuple.
La mère de Bruno était une d’Erneville d’origine française née à Mbour. C’est montrer cette rectitude toute catholique qui a donné à notre frère disparu son caractère devenu le principal aspect de sa personnalité.
L’homme n’était point docile et tenait à ses principes comme à la prunelle de ses yeux, notamment en matière d’amitié.
Son meilleur ami, et c’est connu, était Djibo Ka. Quand il finit son travail il va chez son ami sans tenir compte des humeurs de Diouf ou Wade. Alors que Djibo n’était pas en odeur de sainteté au Palais.
Un jour, comme on était familiers depuis qu’il était étudiant, je lui ai posé cette question. Quelle serait sa réaction si on lui demandait de choisir entre son ami et son poste ? Il m’a, alors, dit : « Je ne te laisse pas terminer, je ne laisserais pas le Président terminer non plus. » Comme il travaillait souvent en chemise, il dit : « Si c’est le cas ,tu prends ma veste et je rentre chez moi »
Mais sa vraie confidente et amie, avant d’être son épouse, était Thérése Turpin qui, en fin de compte était devenue sa maman à la place de la sienne. Elle l’a toujours bercé.
Je ne sais comment la regarder aujourd’hui qu’elle n’a plus son mari qui était comme son « enfant bien chéri ». C’était çà le vrai secret de Bruno.
Mon petit frère, reposes au paradis et que Jésus soit ton premier voisin dans le Paradis de Dieu.

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.