Incroyable, mais vrai: GROSSESSE de Mame Kéwé, Le marchand ambulant Moussa Mbaye réclame un…

VIOL SUIVI DE GROSSESSE: Le marchand ambulant Moussa Mbaye réclame un test ADN sur la gestation de Mame Kéwé F

Incroyable, mais vrai. Le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar a ordonné, hier, une expertise médicale pour déterminer la paternité de la grossesse de Mame Kéwé F., mais aussi la mise en liberté provisoire du marchand ambulant Moussa Mbaye qui comparaissait pour viol, pédophilie et détournement de mineure de 15 ans. Ce prévenu qui, après avoir envoyé Seynabou Diouf, petite-sœur de sa victime, lui acheter du couscous au coin de la rue, aurait aspergé Mame Kéwé F. d’une bombe asphyxiante et l’aurait violée à Colobane, en décembre 2017, alors qu’elle était venue échanger ses chaussures auprès du marchand.

Hier, le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé cette affaire de viol dans une salle pleine à craquer. On dirait que la moitié des habitants de Colobane sont venus soutenir leur fils Moussa Mbaye, accusé de viol, pédophilie et détournement de mineure de 15 ans. Marchand ambulant de son état, le prévenu aime particulièrement les femmes. Marié à deux épouses et père de trois enfants, ces dernières ne lui suffisent pas. Il a eu à entretenir une relation amoureuse avec Mame Thioumbé Ndiaye, cousine de sa présumée victime, à qui il avait proposé une partie de jambes en l’air qu’elle aurait refusée, d’où l’origine de leur rupture. Malgré cela, il s’est permis de poser ses yeux sur Mame Kéwé F. qu’il aurait violée et engrossée.
Sur les faits, il a résulté de l’audience que Mame Kéwé F., à l’époque était âgée de 14 ans, s’était rendue en décembre 2017, après la prière du crépuscule, en compagnie de sa petite-sœur Seynabou Diouf, au domicile de son présumé violeur pour qu’il lui échange une paire de chaussures qu’il lui a vendue et qui n’était pas sa pointure. Une fois dans la chambre de l’inculpé, précipitamment, pour assouvir son désir sexuel, ce dernier aurait envoyé Seynabou lui acheter du couscous au coin de la rue. Celle-ci est partie faire la commission laissant seule Mame Kéwé dans la pièce avec son bourreau. Mais, revenue plus tôt que prévu, Seynabou est renvoyée par Moussa Mbaye acheter le couscous plus loin. Ne se doutant de rien, Seynabou est retournée sur ses pas.
Hélas, avant qu’elle ne revienne, Moussa Mbaye aurait aspergé avec une bombe asphyxiante Mame Kéwé F., qui s’est évanouie, puis il l’a sauvagement violée. A son retour, le mis en cause avait déserté la chambre et Seynabou a trouvé sa grande-sœur par terre, au bord du lit, les mains sur ses tempes. La victime, qui n’a rien dit à ses parents, croyait que son cauchemar allait s’arrêter là, mais non. Car, quelques mois après, elle a commencé à vomir et sa morphologie a changé. Conduite à l’hôpital au mois de février 2018, à l’appui d’une échographie, la sage-femme a confié à ses parents qu’elle était enceinte de 11 semaines 4 jours. Pressée de questions, elle a désigné Moussa Mbaye.
Plainte déposée au mois de mars 2018, ce dernier a été déféré au parquet pour viol, pédophilie et détournement de mineure, charges qu’il a réfutées face aux agents. A 9 mois de sa grossesse, Mame Kéwé F., a encore accusé Moussa Mbaye. Mais ce dernier, âgé de 41 ans, a juré sur tous les saints qu’il n’y était pour rien. Et qu’il était partant pour payer les frais d’un test ADN afin de tirer cette affaire au clair. Poursuivant, il a déclaré que la victime s’était rendue chez lui accompagnée du gamin de 7 ans Lamine D. et de Seynabou.
Interrogé à titre de simple renseignement, l’enfant a balayé d’un revers de main les déclarations du prévenu, en soutenant n’avoir jamais accompagné la victime chez lui. Seynabou Diouf, pour sa part, de témoigner qu’elle avait aidé sa sœur à se relever près du lit où elle s’était adossée.

La partie civile réclame 20 millions

Parmi les avocats de la partie civile, qui ont demandé 20 millions d’intérêts civils, Me Fatimata de souligner : «ce viol concerne un enfant de 15 ans qui est à l’orée de sa vie et qui porte un enfant. On ne sait pas ce qu’il adviendra de cet enfant. Parce que dans son extrait de naissance, il sera marqué père inconnu». Me Abdoulaye Sène abondera dans le même sens. Embouchant la même trompette, le procureur estime que la conjonction sexuelle ne fait l’ombre d’aucun doute, requérant pour cela 5 ans de prison ferme contre le prévenu.

La défense constituée de 3 ténors du barreau démontent les accusations

Pour sa part, Me Serigne Diongue de la défense a sollicité la relaxe pour tous les chefs de prévention. Aussi, Me Diongue a demandé au tribunal d’ordonner un test ADN pour savoir le véritable père de l’enfant et de débouter la partie civile qui, selon lui, n’est là que pour battre monnaie.
De son côté, Me Bamba Cissé, qui a plaidé la relaxe pure et simple, a déclaré qu’il n’y a pas dans le dossier de certificat médical qui atteste le viol. Me Étienne Ndione, «choqué» par la peine requise par le ministère public, a affirmé que la fille raconte des histoires au tribunal, si elle dit avoir été pénétrée pour la première fois, alors qu’elle marchait correctement le jour des faits. Me Khassimou Touré abondera dans le même sens, en martelant qu’on ne peut pas entrer en condamnation dans cette affaire sans le fondement des poursuites qui est le certificat médical, lequel n’est pas produit. Persistant, Me Touré, pour qui un problème d’imputabilité se pose, a précisé que la bombe asphyxiante dont fait état la fille, ainsi que le slip et le drap devaient être mis sous scellés pour éclairer le tribunal. A la fin de sa plaidoirie, l’avocat a formulé une demande de liberté provisoire pour son client qui, de son avis, n’a pas à payer les pots cassés, en attendant l’expertise médicale qu’il a souhaitée. Répliquant, le procureur a rejeté la demande de liberté provisoire, en arguant que le prévenu ne présente pas de garanties sérieuses de représentation. Pis, il y aurait trouble à l’ordre public, a pesté le parquetier. Ripostant, Me Khassimou Touré a eu un échange de piques avec le procureur, à qui il a dit que son dossier a été mal monté.

Le tribunal ordonne une expertise médicale et accorde la liberté provisoire à Moussa Mbaye

Au cours du délibéré, le tribunal a ordonné une expertise médicale dans un délai de 2 mois à compter de la date de la notification, pour savoir la paternité de l’enfant. Aussi, il a accordé la liberté provisoire à Moussa Mbaye, dont les proches ne se sont pas empêchés de crier et d’applaudir dans la salle avant de prendre congé.
Dans le hall du tribunal, l’oncle de la victime, Mor Sarr Ndiaye et l’un des membres de la partie adverse ont failli se battre. Heureusement qu’ils ont été séparés.

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