Italie: Une voiture découverte sous le pont de Gênes

Les secouristes ont découvert dans la nuit de vendredi à samedi une voiture bloquée sous les décombres du pont Morandi.

Contactées par Reuters, la brigade des pompiers et la préfecture de Gênes ont confirmé qu’un véhicule avait été découvert et qu’il s’agissait peut-être de la voiture transportant une famille de trois personnes portées disparues depuis mardi. Pour l’heure, le bilan officiel établi par la Protection civile fait toujours état de 38 morts, dix blessés et cinq disparus.

Des funérailles nationales auront lieu ce samedi à partir de 11h30 au Centre des expositions de Gênes en présence notamment du président de la République Sergio Mattarella et du président du Conseil Giuseppe Conte. La messe doit être dite par le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes.

Mais des familles de victimes ont refusé de s’y associer en signe de protestation contre les négligences à l’origine selon elles de l’accident. Un deuil national a été décrété pour la journée, et la cérémonie doit être retransmise en direct par la RAI, la chaîne de télévision publique italienne.

Révocation en cours

Une portion de 200 mètres du viaduc autoroutier s’est effondrée mardi en fin de matinée, précipitant dans le vide les véhicules d’une hauteur de 50 mètres.

Le gouvernement italien a formellement engagé vendredi soir le processus de révocation de la concession autoroutière d’Autostrade per l’Italia, qui gère 3000 km d’autoroutes en Italie, dont l’A10 qui passe par le viaduc de Gênes.

L’entreprise, filiale du groupe Atlantia, a annoncé samedi matin qu’elle tiendrait une conférence de presse dans la journée pour détailler les initiatives qu’elle entend prendre.

Haubans suspects

Une étude commandée l’an dernier par Autostrade avait mis au jour des problèmes de stabilité de l’ouvrage, a déclaré vendredi le directeur du département universitaire qui a réalisé cet audit, confirmant des informations de presse.

L’audit, effectué en novembre 2017 par des experts de l’Ecole polytechnique de Milan, avait notamment mis en exergue l’état des haubans. «L’étude a mis en lumière une anomalie et a recommandé des investigations plus poussées en la matière», a dit Stefano Della Torre à Reuters.

Dans leur rapport, les experts estiment qu’il est possible que des phénomènes de corrosion aient joué. Mais l’une des particularités du pont Morandi, inauguré en 1967, tient à ce que les câbles sont coulés dans du béton, ce qui rend difficile leur contrôle.

«La rupture de l’un de ces haubans est une hypothèse de travail sérieuse», a déclaré Antonio Brencich, professeur à l’Université de Gênes et membre de la commission des transports chargée de déterminer les causes de l’accident. «Il y a des témoignages et des vidéos qui vont dans cette direction», a-t-il ajouté.

(nxp/ats)

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