“Je suis dans le métier depuis assez longtemps pour l’accepter”

Battu sèchement – et un peu sévèrement – par le FC Barcelone mercredi soir (3-0), Liverpool a hypothéqué ses chances de qualification pour la finale. Un revers jugé cruel par Jürgen Klopp, qui affirme toutefois avoir “pris du plaisir” lors de cette intense demi-finale aller.

Jürgen Klopp serait-il un beautiful loser ? Entraîneur charismatique, régulièrement apprécié de ses joueurs et de la presse, l’Allemand propose depuis plusieurs années un football spectaculaire, met en exergue la valeur du collectif mais n’arrive pas (ou très peu) à “conclure”. Comprendre, à franchir le dernier cap avant ce fameux titre si valorisé. Mercredi soir, il s’agissait de l’avant-dernier cap, et même de sa première manche, mais le raisonnement demeure le même : l’équipe de Klopp a encore perdu tout près du “but” avec une cinglante défaite 3-0 en Catalogne.

Nous avons produit du beau football, mais à la fin, ils ont marqué trois fois et nous non“, a-t-il regretté en conférence de presse mercredi soir. Des regrets qui avaient également accompagné ses trois finales de coupe d’Europe perdues (2013, 2016, 2018) avec Dortmund (C1) puis Liverpool (C3 et C1). Il n’y en aura peut-être pas de quatrième en 2019 mais Jürgen Klopp, même s’il concède que ce revers “n’est pas amusant“, affirme avoir “pris du plaisir dans ce match.”

Messi, l’analyse qui en dit long

Il faut dire que ses joueurs ont sérieusement bousculé les Catalans dans le jeu, ce qui peut arriver régulièrement quand le Barça voyage mais ce qui représente un phénomène beaucoup plus rare lorsque Lionel Messi et consorts reçoivent dans l’antre du Camp Nou. Le génie argentin, malgré la victoire 3-0 et malgré son doublé, a d’ailleurs reconnu les difficultés rencontrées par les siens face aux Reds.

Nous nous sommes laissé entraîner dans leur rythme de jeu, un football très rythmé, très physique, une contre-attaque après l’autre, a indiqué ‘La Pulga’. Nous n’y sommes pas habitués, on a l’habitude d’avoir le ballon et de faire courir l’adversaire. C’était un peu compliqué, nous étions un peu asphyxiés.” L’analyse peut surprendre eu égard au résultat mais elle met justement en exergue la nature un peu heureuse de ce 3-0.

J’ai dit aux joueurs combien j’étais fier de notre manière de jouer contre un tel adversaire, a pour sa part apprécié Klopp, notamment en ce qui concerne le cas Messi. En ce moment, il est inarrêtable. Evidemment, nous ne pouvions pas défendre sur un coup franc direct… Quel tir… Je suis un grand admirateur, mais mes gars ont réussi à ne pas lui accorder trop de respect tout en restant dans les règles, sans le traiter sévèrement.”

Jürgen Klopp (casquette sur la tête) embrasse Lionel Messi après la victoire du Barça devant Liverpool (3-0), en demi-finale aller de la Ligue des champions.

Jürgen Klopp (casquette sur la tête) embrasse Lionel Messi après la victoire du Barça devant Liverpool (3-0), en demi-finale aller de la Ligue des champions.Getty Images

La terrible inefficacité

Combativité, sérieux, effort pour le collectif, maîtrise des nerfs, les Reds ont livré une prestation de grande qualité à Barcelone. De quoi faire passer plus facilement la pilule de ce revers jugé un peu cruel. “Je suis depuis assez longtemps dans ce métier pour accepter des choses comme cela“, a d’ailleurs confié Klopp. Ce qui ne fera peut-être pas disparaître la frustration, réelle, de n’avoir pas su tirer le maximum de nombreuses opportunités.

Si Messi est si élogieux envers Liverpool et la manière dont il a déployé son football au Camp Nou, c’est aussi parce que sa formation s’en sort particulièrement bien sans un seul but encaissé. “En Ligue des champions, perdre à l’extérieur n’est pas un gros problème tant qu’on arrive à marquer. C’est le problème ce soir (mercredi, ndlr), nous n’avons pas marqué ce but et cela ne nous simplifie pas vraiment la vie“, a également souligné Klopp, faisant écho à la seule faille des siens mercredi soir – et quelle faille ! – : la fameuse finition.

Les deux parades réflexes de Marc-André ter-Stegen (47e, 53e), la situation bien mal exploitée par James Milner (59e), cette double occasion folle pour Roberto Firmino et Mohamed Salah (84e) ou encore le raté incroyable de Sadio Mané en première période (35e) : autant de gestes qui pourraient quand même sonner comme d’éternels remords si les Reds ne réalisent pas de miracle, dans cinq jours, lors d’une demi-finale retour déjà périlleuse.

Mohamed Salah rit jaune lors de Barça - Liverpool (3-0), en demi-finale aller de la Ligue des champions.
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