La Jeunesse panafricainiste pour une “reconnaissance” de Mamadou Dia par des actes

A la fin de la célébration de son 9e anniversaire, la Jeunesse panafricaniste demandé à l’Etat, dans une résolution, de reconnaitre par des actes, Mamadou Dia.

La Jeunesse panafricainiste pour une “reconnaissance” de Mamadou Dia par des actes

RESOLUTION GENERALE
NOUS PARTICIPANTS DU CINE-FORUM TENU CE 25 JANVIER 2018,
Considérant les origines biologique et culturelle de sa naissance (père Toucouleur du Foula et mère sérère du Baol) le 18 Juillet 1910 ;
Considérant le lieu de sa naissance à Khombole, au cœur du Sénégal dans la région de THIES (à la frontière entre les régions deTHIES, de DIOURBEL et de FATICK);
Considérant ses études coraniques poussées ;
Considérant ses études primaires à l’école régionale de DIOURBEL et à l’école primaire supérieure BLANCHOT de Saint- Louis ;
Considérant son entrée précoce en 1924 et sa sortie major en 1927, de la prestigieuse école de WILLIAM PONTY DE GOREE (école normale fédérale de l’AOF) ;
Considérant sa profession d‘Instituteur à Saint-Louis et à Fissel, puis directeur de l’école régionale de Fatick en 1943 ;
Considérant son engagement politique à la SFIO pas assez socialiste pourtant pour lui, suite aux multiples sollicitations des paysans de Fatick qu’il organisait en coopérative, mû par son hostilité au colonialisme et à l’assimilation ;
Considérant son élection comme Conseiller général à l’Assemblée du Conseil General en 1946 ;
Considérant sa démission de la SFIO le 27 septembre 1948 avec ses camarades Senghor, Ndas et Léon Boissier-Palun ;
Considérant sa participation avec ces mêmes camarades à la création du Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) en 1949 lors du congres fondateur du 15 au 17 avril 1949 à THIES; Senghor en est le président et Dia le secrétaire général ; ce parti deviendra par la suite le Bloc Populaire Sénégalais (BPS) puis l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS);
Considérant son élection comme grand Conseiller General de l’AOF en 1948, sénateur de 1949 à 1955 puis députe avec Senghor à l’Assemblée nationale française en 1956, ou il siège au sein des indépendants d’outre-mer (IOM) ;
Considérant son magistère comme premier maire sénégalais regretté de la commune de Diourbel du 24 novembre 1956 au 11 mars 1963, pour ses réalisations qui font encore aujourd’hui la fierté de Diourbel ;
Considérant la loi-cadre Defferre adoptée le 23 juin 1956 dans le cadre de laquelle Dia devient Vice-président du Conseil gouvernemental du Sénégal en mai 1957 auprès du gouverneur Pierre Lamy, puis président du gouvernement du Sénégal ;
Considérant la position de Dia déclinée magistralement par son ministre et porte-parole Valdiodio Ndiaye face au Général de Gaulle pour la rupture avec la France au referendum de 1958, en opposition avec Senghor favorable à la conservation du Sénégal dans la communauté (première opposition publique avec Senghor) ;
Considérant sa reconduction comme président du Conseil à l’indépendance du 04 avril 1960 ;
Considérant son engagement dans la constitution de la Fédération du Mali et son rôle dans la rupture de celle-ci ;
Considérant sa paternité du premier Plan de développement économique du Sénégal, son option d’un islamisme éclairé, d’une administration moderne et les heurts avec les milieux conservateurs et les intérêts français (deuxième opposition publique avec Senghor) ;
Considérant son opposition à la corruption des députés affairistes ;
Considérant le discours-programme du 08 décembre 1962, sur les politiques de développement et les diverses voies du socialisme prônant le rejet révolutionnaire des anciennes structures et une mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite, une société libre et une économie de développement ;
Considérant ce discours comme le mobile de la motion de censure ;
Considérant l’opposition de Dia à l’examen de cette motion de censure par l’Assemblée nationale qualifiée de coup d’Etat au profit du Conseil national du parti, l’arrestation de quatre députés et le vote par 47 voix de la motion au domicile du président de l’Assemblée Nationale, Lamine Guèye le 17 décembre 1962 ;
Considérant l’arrestation de Dia le 18 décembre 1962 par un détachement de paras-commandos, avec quatre ministres Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Aliou Tall ;
Considérant leur traduction devant la Haute cour de justice du Sénégal du 09 au 13 mai 1963, la condamnation de Dia à la perpétuité et ses ministres à la peine de vingt ans d’emprisonnement et leur détention à la prison de Kédougou, alors que le procureur général Ousmane Camara ne requiert aucune peine ;
Considérant les avis pertinents et témoignages poignants de CHEIKH AMIDOU KANE, acteur dans la crise : il s’oppose à la démarche violente de Dia à l’Assemblée nationale, il s’oppose à la caractérisation de coup d’Etat et la traduction devant la Haute cour de justice par Senghor, il démissionne du gouvernement ;
Considérant la chasse aux sorcières (dédiaisation) par la justice des vainqueurs que Abdou Diouf a courageusement refusée ;
Considérant les témoignages d’Amadou Mactar Mbow, d’Annette Mbaye d’Erneville sur leur convergence de vues avec Dia et son intégrité;
Considérant les témoignages de Ousmane Camara dans son autobiographie de 2010, procureur général lors du procès : ‘’je sais que cette Haute cour de justice, par essence et par sa composition, a déjà prononce sa sentence, avant même l’ouverture du procès…La participation de magistrats que sont le président Ousmane Goundiam, le juge d’instruction Abdoulaye Diop, et le procureur général ne sert qu’a couvrir du manteau de la légalité, une exécution sommaire déjà programmée.’’;
Considérant les témoignages de Jean Alfred Diallo le 17 décembre (sic) 1992, nommé chef d’état major des armées par Senghor, au moment des événements en remplacement du général Amadou FALL et homme-clé des événements : ‘’MAMADOU DIA n’a jamais fait un coup d’Etat contre SENGHOR…L’histoire du coup d’Etat, c’est de la pure fabulation.’’ ;
Considérant la demande de leur libération par Jean Paul Sartre, le pape Jean XXIII et François Mitterrand, etc…
Considérant le rejet des conditions de Senghor pour leur libération ;
Considérant leur grâce et libération en mars 1974 par Senghor sans leur demande sollicitée par les intervenants ;
Considérant leur amnistie en avril 1976 ;
Considérant le rétablissement du multipartisme en mai 1976 ;
Considérant la fondation du Mouvement Démocratique Populaire (MDP) en 1981 pour la mise en place d’un socialisme autogestionnaire ;
Considérant sa candidature sans succès aux élections présidentielles de 1983 ;
Considérant l’amitié de 17 ans entre Dia et Senghor jamais reniée ;
Considérant sa profonde tristesse lors du décès de Senghor ;
Considérant sa haute probité morale reconnue de tous ;
Considérant l’annonce de la révision du procès par l’un de ses avocats Abdoulaye Wade, devenu président de la république du Sénégal en 2000 et l’opposition de Dia à cette révision pour des raisons d’orientation libérale de Wade à laquelle il n’adhère pas ;
Considérant l’œuvre gigantesque, glorieuse de Mamadou Dia, contre le colonialisme, pour l’indépendance, le développement économique et social du Sénégal et de l’Afrique fédérée, armé de nos valeurs traditionnelles, religieuses et républicaines;
Considérant l’absence jusqu’ici, d’un acte de reconnaissance de la République digne de son rang, à l’instar de ses pairs sénégalais et africains ;
Sollicitons solennellement, et en toute humilité, la réparation de cette indifférence voire cet oubli de la République en quête de repères;
Demandons, en guise de reconnaissance de la République, à son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République, aux Présidents de Conseils Départementaux et aux Maires, la prise d’actes forts pour honorer la mémoire du Président Mamadou Dia, cet illustre fils du Sénégal, militant de la cause de l’Afrique et du tiers-monde !
Proposons en guise de reconnaissance de la nation, le parrainage d’écoles primaires à Khombole, Diourbel, Saint-Louis et Fatick, un collège à Thiès, un lycée à Diourbel, une faculté de sciences économiques dans une université, de l’ENEA, de l’ENAM, du Port autonome de Dakar, de toute la corniche ouest de Dakar en guise d’exemples non exhaustifs ;

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