la RDC au-dessous du volcan après le report des élections

« Jamais deux sans trois, lance Cas InfoDécidément la commission électorale nationale indépendante a du mal à atterrir ». Après ce nouvel épisode, « difficile (..) de pronostiquer à quelle sauce les Congolais seront encore mangés dans les prochains jours », soupire ce site Internet congolais.

« C’était prévisible, s’agace Le Potentiel,une fois de plus, les élections sont reportées en RDC. Un troisième report qui semble être de trop (mais qui) ne surprend personne ». Comme le souligne ce quotidien kinois, ce nouveau report des élections « inquiète une fois de plus le peuple congolais ». Et ce journal compare les élections au Congo à une « poursuite du vent ». Et comme la campagne électorale, elle, s’achève ce soir, Le Potentiel craint que la semaine de décalage avant le scrutin fasse « perdre à l’esprit de certains électeurs les numéros de leurs candidats. Une fois de plus, le Congo assiste à une théâtralisation électorale qu’il n’a jamais connu au cours de son histoire ». Ce quotidien kinois dénonce « l’arrogance manifestée par le président de la CENI », la commission électorale. Lequel Corneille Nangaa « se fait rattraper aujourd’hui par ses propres turpitudes ». En conséquence, ce journal congolais donne rendez-vous aux électeurs le dimanche 30 décembre. « C’est le prix à payer pour l’alternance », énonce Le Potentiel.

Pour Afrikarabia, en tout cas, pas de doute, le président congolais « a régulièrement instrumentalisé le chaos pour se maintenir au pouvoir. Cette fois-ci encore, Joseph Kabila tente de forcer encore une fois le destin », estime ce site spécialisé sur la RDC.

A Kinshasa encore, Le Nouvel Observateur souligne d’abord que le report des élections va « certainement réduire l’arrogance et le refus du dialogue du président de la CENI Corneille Nangaa ». Ce journal congolais observe aussi que la campagne électorale est en train de prendre une « tournure dangereuse » et note que beaucoup d’observateurs craignent de « voir surgir en force le démon de la violence et des affrontements ».

Dans la soirée, le nouvel Archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo a lancé un « appel à la paix » et appelé les différents candidats à s’abstenir des « discours de haine et de message tribal » durant cette période « délicate », euphémisme Le Nouvel Observateur.

La botte secrète de l’Église

Justement, en cette période à hauts risques, la voix de l’Église catholique est plus que jamais capitale au Congo. C’est ce que souligne, en France, le journal La Croix. Ce quotidien catholique se préoccupe vivement de ce « coup de théâtre comme seule la RD-Congo sait les mettre en scène ». La Croix y voit « une nouvelle fois » la preuve de « l’inefficacité » de la CENI, la Commission électorale nationale indépendante.

L’Église catholique, « qui s’est fortement impliquée depuis deux ans pour que les élections aient lieu, rappelle le quotidien catholique, reste sur ses gardes ». Rappelant tous les efforts consentis par l’Église dans ce processus électif, La Croix estime que la « vigilance affichée » des prélats « peut expliquer un possible sabotage des élections à la dernière minute par le clan Kabila. Les prélats auraient toutefois prévu une botte secrète, annonce ce journal : une déclaration œcuménique, avec l’Église luthérienne, qui retirerait son soutien au président, lui-même protestant. Le préalable à une transition, quelle qu’elle soit, sans Joseph Kabila », énonce le quotidien catholique français.

Mais malgré le report d’une semaine de ces élections congolaises, le journal françaisLibération veut croire qu’elles pourraient « donner lieu à la première alternance démocratique du pays ». Ce que ce quotidien résume d’un titre : « l’espoir malgré la peur de l’étincelle ».

Peur sur l’isoloir au Togo

Au Togo, les élections législatives se sont tenues hier, jeudi 20 décembre, dans le calme, pour ne pas dire dans la quasi-indifférence. Bien sûr, la journée avait été déclarée « chômée et payée », mais si les populations, dans leur ensemble, sont restées terrées chez elle, c’est aussi « à cause de la psychose générale créée par les manifestations violentes dont le Togo est coutumier les jours d’élection », explique Wakat Sera.

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