La revue de presse Afrique du 13 Septembre 2018

A la Une: y aura-t-il un candidat unique de l’opposition à la présidentielle en RDC ?

C’est la question qui agite le microcosme politique congolais depuis des lustres. L’équation est pourtant simple, relève le site d’information congolais Actualité CD : « s’unir ou perdre ensemble. […] Réunis à Bruxelles, les cinq ténors de l’opposition réaffirment leur volonté de proposer un candidat commun », constate le site. Dans une élection présidentielle qui se joue à un seul tour, il n’y a en effet pas d’autre alternative pour pouvoir espérer l’emporter.

Pourtant, la presse n’y croit guère… Pour Le Nouvel Observateur à Kinshasa, c’est « l’entente impossible. […] Ce n’est pas à Bruxelles que les opposants vont se dépasser. […] Vu les égos surdimensionnés des candidats en présence. Personne de Tshiani, Fayulu, Tshisekedi, Kamerhe, n’acceptera de s’effacer au profit d’un autre. » Qui plus est, poursuit Le Nouvel Observateur, « les candidats à la présentielle retenus sur la liste de la CENI n’accepteront pas de se faire harakiri pour les beaux yeux des recalés (Bemba, Katumbi et Muzitu). »

La fin des vieux démons ?

Le site d’information congolais 7 sur 7 s’interroge : « l’opposition va-t-elle cette fois-ci réussir à faire taire ses vieux démons qui la pousse à se déchirer à la veille des élections ? Se laissera-t-elle diviser et manipuler une fois encore par le pouvoir ? […] Pour être efficace, l’unité de l’opposition, qui doit se faire autour d’un candidat unique et d’un programme commun, doit être accompagnée des moyens humains, logistiques, matériels et financiers de tous les leaders de l’opposition. Mais, constate encore 7 sur 7, à 3 mois et demi des élections, l’opposition est en retard et plusieurs écueils demeurent dans le processus électoral tel que piloté par la CENI. La majorité présidentielle quant à elle, a déjà sa machine électorale qui chaque jour se développe. Le temps presse donc pour l’opposition. Celle-ci n’a plus une minute à perdre. »

Beaucoup d’écueils…

En effet, renchérit Afrikarabia, « les leaders de l’opposition semblent se regarder en chiens de faïence. Chacun espère encore secrètement pouvoir être le candidat commun, soutenu par ses pairs. Bemba et Muzito font le pressing pour être repêchés et faire partie de la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle. Et Moïse Katumbi sillonne la planète à la recherche de soutiens diplomatiques pour participer au scrutin. Mais il semble illusoire, estime Afrikarabia, de penser que la CENI passe outre les décisions de la Cour constitutionnelle et bien peu probable que Kinshasa permette le retour de Katumbi au Congo pour concourir à la magistrature suprême. Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi et Adolphe Muzito doivent donc se résoudre à laisser la place aux deux principaux opposants encore dans la course : Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. »

Mais, complète Afrikarabia, « reste à régler trois points majeurs au sein de la possible union de l’opposition : le programme commun, la répartition des postes entre les leaders, et le financement de la campagne. » Bref, conclut-il, « la route est encore longue vers la candidature unique. »

Urgence !

Et le temps presse, estime aussi la presse ouest-africaine…

« De quoi accouchera le conclave de Bruxelles ? », s’interroge L’Observateur Paalga au Burkina. « Il y a urgence : le 23 décembre est vite arrivé. Les opposants congolais ont intérêt à avoir une vue commune au plus tôt pour pouvoir appliquer leur stratégie. Sans compter que le pouvoir, lui, ne dort pas. Il travaillera certainement à les diviser pour encore mieux régner et pour longtemps, d’autant plus que l’expérience a démontré que face aux échéances électorales, les candidats de l’opposition dorment souvent dans le même lit sans avoir les mêmes rêves. »

« Quoiqu’il en soit, conclut le site d’information Wakat Sera, le “boulanger” de Kinshasa, qui a plus d’un tour dans son sac, n’aura plus le sommeil aussi tranquille si ses opposants développent des aptitudes à se mettre ensemble pour défendre une cause. Et c’est déjà ça de gagné pour ces cinq leaders qui ont peut-être pris conscience que seul, chacun est plus vulnérable que tous réunis. En tout cas, la route est encore longue pour arriver au 23 décembre dans une RDC de tous les politiquement possibles. »

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