La revue de presse Afrique du 19 septembre

A la Une: embouteillage électoral au Sénégal

« Place à la surenchère », s’exclame Walf Quotidien en première page ce matin. Et pour cause, ils sont désormais 87 à vouloir se présenter à l’élection présidentielle du 24 février prochain. Reste que ces prétendants devront passer par le système de parrainage, voté en début d’année par les députés, rappelait récemment le site d’information Senego. « Un système qui exige que toute personne souhaitant devenir candidat à l’élection présidentielle devra être parrainé par au moins 53.000 citoyens sénégalais, issus d’au moins 7 régions différentes. »

Pour le pouvoir en place, note Walf Quotidien, cette inflation de candidatures confirme bien la nécessité d’avoir instauré ce système de parrainage. « Seulement, pour de nombreux observateurs, Macky Sall est un visionnaire du dimanche qui manœuvre pour mieux passer entre les mailles du filet. En effet, le régime ne serait pas étranger à cette floraison de candidatures. » C’est ce qu’explique le sociologue Abdou Khadre Sanokho, interrogé par Walf : « dans le jeu politique, il y a de ces stratégies extrêmement louches, affirme-t-il. (…) Est-ce que certains de ces candidats ne seraient pas parrainés par le pouvoir central peut-être pour fausser le jeu ? Ce qui est certain c’est que ça fera désordre. Même si ce désordre avait servi de prétexte pour légitimer le parrainage qui éviterait le désordre, nous en sommes aujourd’hui à 87 candidats à la candidature. »

Commentaire de Walf Quotidien : « cette observation tient toute son importance au regard de la foule de candidats déclarés qui sont allés récupérer les fiches de parrainage sans avoir indiqué leurs véritables motivations. Des candidats déclarés qui, pour certains, sont inconnus dans leur propre quartier et dont la déclaration de candidature n’obéit qu’à la volonté de conforter le régime du président Sall (…). »

L’interdiction des sondages contournée par les partis…

Autre bizarrerie, soulignée cette fois par le quotidien Enquête: l’interdiction des sondages en période pré-électorale…

« Les incongruités d’une loi », titre le quotidien sénégalais. Une loi qui date de 1986 et qui entendait empêcher la manipulation de l’opinion. Une loi toujours en vigueur mais que contournent pratiquement tous les partis politique, pointe Enquête. En effet, « en secret, les états-majors politiques ne se privent pas de prendre la température. »

Karim Wade coûte que coûte !

Et puis, les libéraux ne baissent pas les bras : ils exigent toujours que leur champion, Karim Wade, puisse se présenter à la présidentielle… « Comment le PDS compte imposer Karim », titre le quotidien 24 Heures. Rappelons que Karim Wade a été condamné en mars 2015 par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à une peine de six ans de prison ferme et une amende de 138 milliards de F CFA, avant d’être exilé au Qatar. Toutefois, précise le journal, « les libéraux comptent faire passer contre vents et marées la candidature de Karim Wade en usant de tous les moyens qui s’offrent à eux. Par la voix de leur coordonnateur national, Oumar Sarr, ces der­niers n’excluent pas une confrontation avec le pouvoir en place qu’ils accusent de vouloir écarter leur candidat de la présidentielle du 24 février 2019. »

Et les partisans de Karim Wade d’annoncer même son retour à Dakar, pointe encore 24 Heures… Ce serait en novembre. « Et si Macky Sall ose l’emprisonner, il va en découdre avec les populations, préviennent ces mêmes partisans. Karim Wade ne doit rien à l’Etat, poursuivent-ils, contrairement à ce qui se dit sur les milliards de F CFA qu’il doit rem­bourser. »

Et 24 Heures de prévenir : attention, « c’est la dernière carte de Wade. Il va jouer son va-tout et intensifier la bataille sur le plan national et international. A trois mois de l’élection présidentielle, le Sénégal pourrait plonger dans une crise politique profonde. Les violences préélectorales pouvant prendre le dessus sur la vitalité démocratique. »

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