La revue de presse Afrique du 24 septembre

A la Une: IBK saison 2

« Le Mali a célébré samedi 22 septembre le 58e anniversaire de l’accession à l’indépendance, relève Le Temps du Sahel. Les festivités ont été marquées par un imposant défilé militaire sur l’avenue du Mali à Bamako, sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, en présence de huit chefs d’Etats africains. L’événement a aussi été saisi pour l’entrée officielle du président IBK dans son deuxième mandat après sa prestation de serment le 4 septembre dernier. »

Cette fête de l’indépendance et cette prestation de serment se sont déroulées dans un climat de « haute tension politique », souligne Maliweb. « En effet, la veille, l’opposition avait organisé une caravane synchronisée dans les six Communes du district de Bamako pour protester contre les résultats de la présidentielle. Selon l’opposition, une dizaine de manifestants ont été arrêtés. »

Et hier dimanche, poursuit Maliweb, « Soumaïla Cissé, le candidat malheureux au second tour de la présidentielle, qui se considère toujours comme le président élu du Mali, a lui aussi a fait son “adresse du 22 septembre à la nation”. Hommage aux pères de l’indépendance comme IBK. Les similitudes entre les deux discours ne s’arrêtent pas là. On retrouve également les mêmes promesses d’un lendemain meilleur. “Je serai le président de toutes les Maliennes et de tous les Maliens”, promet Soumaïla Cissé pour terminer son discours. Discours dans lequel, il inviteIBK “son aîné” à “se ressaisir et à sortir par la grande porte” pendant qu’il est encore temps. »

Un scénario à la kenyane ?

Alors, s’interroge Maliweb, pour sortir de cette impasse politique, pourquoi pas un scénario à la kenyane ? En effet, rappelle le site malien, « c’est à la surprise générale, que le président Uhuru Kenyatta et l’opposant Raila Odinga avaient annoncé en mars 2018, après des mois d’une âpre bataille politique, leur souhait de travailler à la réunification du pays. Terminées, les invectives méprisantes, les accusations de “dictature”, les menaces d’arrestation d’un côté et de renversement de l’autre. À la surprise générale, Uhuru Kenyatta et Raila Odinga, qui avait boycotté ce scrutin jugé “illégitime, avait annoncé leur union ‘pour le Kenya’. » Alors, s’interroge Maliweb, pourquoi ne pas ‘s’inspirer de ce schéma ?’

Pas sûr !

Pour l’instant, on en est loin… Et même si elle est contestée, l’élection présidentielle est passée. Et IBK est là et bien là… C’est en substance le point de vue du quotidien Aujourd’hui au Burkina.

‘Les choses sont pliées, s’exclame Aujourd’hui, et l’opposant Soumaïla Cissé pourrait penser à ranger ses babouches de protestation pour attendre la prochaine élection. Car, à l’évidence, il serait difficile dans ces conditions de faire changer désormais la donne au Mali. A moins de vouloir créer le désordre. Ce qui ne serait pas du tout souhaitable pour ce pays amputé de son nord et qui peine à stabiliser les ailes de la sécurité.’

IBK met le paquet sur l’armée…

En effet, pointe Aujourd’hui, ‘les Maliens attendent IBK au pied du mur de la réhabilitation sécuritaire du Mali. La reconquête du Nord doit être un impératif pour celui qui avait juré de réunifier un pays scindé en deux, un Mali qui a perdu, de fait, son septentrion et peine même avec l’aide de Barkhane à le récupérer. L’armée malienne y arrivera-t-elle seule ? Peut-être. IBK a dans tous les cas annoncé qu’il réserverait 22 % du budget de l’Etat malien à l’armée. Une somme colossale. Assurément. Mais il faudra veiller pour que les malversations qui ont failli ternir son premier mandat et la mauvaise gouvernance ne fassent pas de ce pactole un gouffre financier […].’

Cet effort militaire sera-t-il suffisant ?, s’interroge en écho Ledjely en Guinée. ‘Pas sûr que cela suffise à redonner à l’armée malienne la force et l’efficacité qui lui permettraient de tenir tête à ses ennemis, répond le site guinéen. […] Il faudra du temps et une dose de volonté suffisante pour reconstruire une telle institution. […] Il y a aussi une dimension de réarmement moral, pour éviter que les troupes se rendent coupables de toutes les exactions dont les médias se sont fait écho ces dernières années. Et c’est seulement quand toutes ces conditions seront réunies, estime Ledjely, qu’on pourra espérer un retour de la paix au Mali. Parce qu’il ne faut se faire aucune illusion. Ce ne sont pas aux troupes étrangères de restaurer la quiétude dans ce pays. Pas en tout cas sur le long terme. La RDC est là pour nous le rappeler.’

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