La revue de presse française du 06 Avril

A la Une: Lula, la chute

Les portes du pénitencier pourraient, en effet, bientôt se refermer sur Lula. D’une seule voix, d’une seule, la Cour suprême du Brésil a rejeté le maintien en liberté de l’ancien président brésilien. Certes, la décision de la Cour n’est pas exécutoire, mais sans attendre, L’Humanité, « en Une », dénonce un « coup de force ». Et pour le quotidien communiste, le coup de force en question est tout à la fois « judiciaire et militaire ».

C’est un « tremblement de terre politique au Brésil », admet le journal Les Echos. Car pour le quotidien économique français, pas de doute, Lula « va se retrouver derrière les barreaux ».

Certes, admet Le Figaro, c’est « la chute d’une idole ». Mais rien n’empêche que le PT, le Parti des travailleurs, son parti, « l’inscrive comme candidat à la présidentielle », dit un juriste à ce quotidien conservateur (ce qui reste à vérifier).

« Requiem pour Lula ? Nul ne se risque à le prédire, modère Libération (…) Quoi qu’il advienne, il pèsera sans nul doute sur le scrutin ». Car Lula « garde le soutien inconditionnel d’une bonne part de l’intelligentsia et reste le champion des couches populaires. (…) Ce qu’on appelle ici le “lulisme” est presque une religion », souligne encore Libé. Qui relève aussi que le potentiel électoral de Fernando Haddad, l’ancien maire de São Paulo, pressentit actuellement comme plan B par le parti des Travailleurs « reste inconnu ».

Hongrie : surenchère xénophobe

En Hongrie, c’est dimanche que les électeurs sont appelés à voter pour les législatives. Et durant la campagne électorale, les partis extrémistes ont fait de la surenchère contre les étrangers. Reportage de Libération à Györ, prospère cité industrielle du nord-ouest du pays et fief conservateur. Ici comme ailleurs en Hongrie, « l’afflux massif » de migrants venant du Moyen-Orient et d’Afrique, arrivés par milliers par la frontière sud du pays à l’été 2015, a été un « traumatisme », souligne Libé.

Et surenchère, en effet, car derrière le parti du Premier ministre Viktor Orbàn, le « second favori » aux élections, le Jobbik est à l’origine une formation d’extrême-droite « xénophobe et anti-européenne ». Illustration avec cette affiche de campagne placardée sur les murs de Györ comme dans d’autres villes de Hongrie, et sur laquelle on voit « une grande colonne d’hommes à la peau mate qui marchent, alors qu’un panneau “stop” barre la photo ».

Etudiants : la chienlit

En France, après les cheminots, ce sont les étudiants qui bloquent les facs. Tout du moins une partie d’entre eux. Les blocages sont limités, mais ils menacent la bonne tenue des examens de fin d’année universitaire. Et la mobilisation prend de l’ampleur.

Dans le journal Le Parisien, le président de l’université Paris-1 Sorbonne Georges Haddad se dit « inquiet » et « en colère ». Et il le souligne : « Il y a déjà eu des blocages, mais jamais à ce niveau-là et avec cette dimension politique et idéologique. (…) J’observe une contestation globale, qui demande la démission du Président de la République, la fin du capitalisme et des Etats… J’ai peur que Tolbiac se transforme en une ZAD universitaire », dit encore le président de La Sorbonne au quotidien Le Parisien.

Insécurité : la peur

En France encore, ce sondage sur le sentiment de confiance des Français en matière de sécurité. Sentiment en nette baisse. Sondage Odoxa pour Le Figaro, qui indique que confiance placée par les Français dans l’exécutif pour assurer leur sécurité a brutalement chuté après l’attaque islamiste du 23 mars dernier, qui a fait quatre morts dans le sud de la France.

Avant cet attentat, 49 % des Français disaient faire confiance au gouvernement pour leur sécurité. Après, ils n’étaient plus que 41%. Six Français sur dix avouent se sentir « souvent » ou « tout le temps » en insécurité. Et deux sur trois approuvent l’idée défendue par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, de confier à des entreprises privées des missions remplies par la police et la gendarmerie.

Larcher : monsieur « niet »

En France toujours, le président du Sénat désapprouve le projet de réforme des institutions d’Emmanuel Macron. Gérard Larcher se dit « en total désaccord » avec la réduction de 30% du nombre de parlementaires voulue par l’exécutif. Dans un entretien au journal Le Figaro, le président du Sénat pose la question de la « juste représentation des territoires. Avec 30%, elle ne peut plus être assurée », estime-t-il. Au sujet du scrutin proportionnel, Gérard Larcher dit au Figaro avoir « travaillé pour que le taux de proportionnelle soit le plus faible possible ».

Bolloré : l’arroseur arrosé

Le très procédurier homme d’affaires français Vincent Bolloré est à son tour visé par la plainte d’un jeune Camerounais. A « la Une » de Libération, Vincent Bolloré est qualifié de « maniaque de la plainte », et ce journal le trouve « particulièrement chatouilleux ». Libé recense les dernières procédures lancées par le président des conseils de surveillance de Vivendi et de Canal +, et souligne en effet qu’il est « accusé de diffamation par un ouvrier d’une plantation camerounaise ».

Cette dernière action en justice fait suite au reportage diffusé dans l’émission « Complément d’enquête » sur France 2, au sujet notamment des activités en Afrique du groupe Bolloré. Un mineur, du nom de Guillaume Eboh Dipanda, ouvrier dans l’une des plantations au Cameroun du groupe Bolloré « a cru se reconnaître et a porté plainte en diffamation » après que Vincent Bolloré, lors d’une assemblée générale de ses actionnaires, ait affirmé que ce jeune homme, dans le reportage, avait 20 ans et qu’il avait été « payé pour dire qu’il avait 14 ans ». Ironique, Libération se demande « quelle mouche tsé-tsé a donc piqué Vincent Bolloré ? ».

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