La revue de presse française du 10 mai

A la Une: la France suspend l’octroi de visas, la presse comorienne furieuse

« Arrogance et aveuglement français » titre Comores Infos, pour qui « la France croit pouvoir tout se permettre », y compris « impunément piétiner la charte de l’ONU sur la question de […] Mayotte ». Car le cœur de cette nouvelle crise entre Paris et Moroni, c’est toujours la question de la souveraineté des Comores sur Mayotte. Une revendication qui a conduit dernièrement le gouvernement comorien à refuser le retour de centaines de ses ressortissants que Paris souhaitait expulser du territoire mahorais, département français depuis 2009.

« Nous refusons de nous agenouiller devant la France », tonne dans les colonnes du quotidien Al Watwanle chef de la diplomatie comorienne. Mohamed El Amine Souef estime que « les [Comoriens] qui sont à Mayotte et que la France espère refouler peuvent rester là-bas parce qu’ils sont chez eux » et juge sévèrement la position de Paris : « la France n’a pas d’amis, elle a des intérêts à défendre ».

Le site d’informationsHabariza Comoresdéplore qu’ « Emmanuel Macron s’attaque aujourd’hui aux Français de l’Hexagone en les privant de droit de visite par les leurs quand ces derniers sont d’origine comorienne. » Pire, selon Comores Infos, « la décision prise par la France pourrait tuer plusieurs Comoriens malades qui devaient être évacués (vers le territoire français) pour des soins ». Le site d’informations s’émeut que « la France pousse les Comoriens vers des positions extrémistes, […] aveuglée par son arrogance de pays fort face à un pays faible ».

Toujours dans Al Watwan, le ministre comorien des Affaires étrangères préfère ironiser : « l’Hexagone va perdre beaucoup d’argent avec la suspension de la délivrance des visas (…) les frais de dossier s’élevant à près de 30 000 francs comoriens » soit environ 60 euros.

Habariza appelle de son côté à la mobilisation « contre l’amateurisme d’Emmanuel Macron et à faire pression sur (le président) Azali Assoumani pour ne pas se plier encore une fois à ce chantage ». « La France possède la force économique et militaire », analyse de son côté Comores Infos, « mais les Comores ont le droit avec eux. Et le droit finit toujours par l’emporter quelles que soient les vicissitudes. »

L’actualité sur le continent africain ce sont aussi les résultats aux élections municipales en Tunisie

Les premières depuis la révolution et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles n’ont pas passionné les Tunisiens. Seuls un peu plus d’un tiers d’entre eux se sont rendus aux urnes et ils ont très largement éparpillés leurs votes. « Carton rouge pour Ennahda et Nidaa », titre ainsiLa Presse, soulignant les scores en recul des deux principaux partis du pays : 29.7% pour la formation islamiste et 22.2 pour le parti du président Béji Caid Essebsi.

Ce qui n’a pas empêché les militants d’Ennahda de crier victoire, rapporte Tunisie Numérique.com, « une euphorie » qui dissimule le soulagement « d’avoir limité la casse ». Car selon le site d’informations, « le parti tablait sur un score plus large » comptant sur l’abstention et « les défections multiples » qui avaient touché son rival Nidaa Tounes.

Ce dernier qui de son côté préfère nier la réalité selon Business News. Dans son éditorial intitulé « Nidaa Tounes, le perdant qui crie victoire », le site d’informations mène un réquisitoire au vitriol sur la stratégie du parti présidentiel. « Se remettre en question et analyser sérieusement les raisons de la défaite ? Trop peu pour eux ! Se questionner sur la représentation du parti auprès de l’opinion publique […] ? Inenvisageable ! ».

Et le site de poursuivre : « le plus grand service qu’ils pourraient rendre au pays, ce serait de partir », car « la sanction est rude. » « Depuis 2014, Nidaa Tounes a perdu deux tiers de ses électeurs » rappelleLe Temps qui note que le parti arrive en réalité troisième du scrutin derrière donc Ennahda mais surtout les candidats indépendants « courtisés par tout le monde » pour le contrôles des conseils municipaux, expliqueLa Presse.

Et la bataille s’annonce serrée car tout se jouera à bulletins secrets lors du premier conseil municipal, ce qui promet des surprises selon le quotidien pour qui les indépendants pourraient bien « se rebeller » et décider « d’agir pour eux-mêmes ». Assabah, juge de son côté que le contrôle des mairies sera « stratégique » dans la préparation des élections générales de l’an prochain, alors que sa version francophone, Le Temps, se prépare « à la grande lessive de 2019 ».

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