La revue de presse française du 15 Août

A la Une: le drame de Gênes

Une « incroyable catastrophe », selon Sud-Ouest. « L’horreur en Italie », titre de son côté Ouest-France. « L’enfer au pied du viaduc effondré » peut-on lire en Une du Progrès. C’est un « scénario catastrophe » pour Le Parisien, dans lequel on peut voir une photo prise juste après le drame.

Avec le pont Morandi, coupé en deux sur une centaine de mètres. Et des pans de routes, écrasés en contre bas. « Il est 11 h 40 hier, raconte Le Parisien, de violents orages tonnent au-dessus de Gênes ». « Des dizaines de véhicules roulent sur le pont Morandi ». « La route, perchée à 45 m, est à moitié masquée par la brume, battue par les pluies torrentielles, quand soudain le pont cède ». « C’est un peu comme si la Tour Eiffel s’effondrait », compare un habitant de la ville.

Le Parisien qui est allé à la rencontre de celles et ceux qui vivent dans le quartier du viaduc. « Aux fenêtres ou dans la rue, décrit le journal, personne n’en croyait ses yeux hier soir ». « Ce pont faisait partie de notre paysage, raconte Asto, une mère de famille. Moi aussi, je passais régulièrement dessous, avec mes enfants, par exemple pour me rendre au marché ». Pour les riverains, la surprise était d’autant plus forte, que beaucoup n’ont même pas entendu le pont s’écrouler.

Cristina, 43 ans, explique qu’« il y avait un tel orage que le bruit de la pluie et le grondement du tonnerre ont tout couvert ». Cet effondrement n’est pourtant pas étonnant pour Cristina : « Ce pont, on a l’impression qu’il était en travaux permanents. Ça n’arrêtait jamais ».

Un autre habitant confirme. « Comme souvent (le pont) avait été fermé pour les travaux. De 22 h lundi soir à 6 h ce mardi matin. J’ai du mal à comprendre comment ils ne se sont rendu compte de rien ».

Après l’émotion, viennent les questions autour d’éventuelles failles pouvant expliquer cette catastrophe. « Comment un élément porteur d’un tel ouvrage peut-il avoir une perte de résistance brutale provoquant un accident majeur et un drame humain ? », se demande L’Union. Pour le journal régional, « on peut multiplier les hypothèses, mais il est impossible de donner une réponse argumentée sans une expertise approfondie ».

Néanmoins, poursuit L’Union, « on est en droit de s’interroger sur le cahier des charges d’entretien du viaduc, sur le respect des visites techniques, sur l’existence de signes inquiétants sur l’état général de l’ensemble ».

Des manquements possibles, également évoqués par Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « La faille ne tient pas à une extravagance des éléments ou à la folie des dynamiteurs, juge le quotidien. Il a fallu cette fois des fautes techniques répétées et additionnées pour que la structure se retrouve ainsi à terre. » « La révélation de ces manquements permettra de comprendre comment cent mètres de route aérienne ont pu mettre à bas tant de principes de sécurité ».

Le journal régional souligne « qu’à la fierté de la construction, succède l’abnégation ingrate de l’entretien ». Sans quoi, on s’expose à la « désolation ». Enfin pour Le Parisien, cet « effroyable drame », « nous rappelle qu’en matière de transports la sécurité n’est pas négociable ».

Autre sujet à la une, l’Aquarius. Après une semaine d’errance en Méditerranée, le navire humanitaire et les 141 réfugiés à son bord pourront accoster à Malte.

« Il aura fallu plusieurs jours de tergiversations avant de trouver une solution », explique Le Parisien.

Après le refus catégorique de l’Italie « d’ouvrir l’un de ses ports », « l’Espagnol Pedro Sanchez, le Français Emmanuel Macron et le Portugais Antonio Costa ont négocié activement avec le chef du gouvernement maltais, avec l’appui des Allemands et des Luxembourgeois. »

Le Parisien précise que, pour parvenir à un accord, Malte a reçu « l’assurance que les migrants » ne resteront pas à sa charge, « mais seront répartis entre les 5 pays ».

« L’Espagne et la France (par exemple) en accueilleront 60 chacun. » A l’Elysée « on se frotte les mains » nous dit Le Parisien. « C’est une étape très importante, car on a pu […] mettre en place pour la première fois une concertation efficace […] afin d’aboutir à une répartition des migrants ».

« Ne nous y trompons pas, rétorque Le Midi Libre, l’Europe n’est pas sortie grandie de l’Aquarius saison 2 ». Le quotidien critique notamment des négociations « cyniques et dramatiques ».

Quant au Courrier Picard, il fait un parallèle entre le drame de Gênes et la situation des migrants en Méditerranée. « Nous nous identifions parfaitement aux Italiens sur le pont, aux familles en voiture, sur une quatre voies. Nous sommes d’une même société. Les morts quotidiens en Méditerranée font moins mal à notre réel. » « Pourtant, poursuit le journal, ils sont identiques aux morts italiens d’hier. Il n’y a aucune différence entre les malheureux pris au piège […] entre la chute, le béton et l’orage, et ceux qui hurlent dans l’eau avant de mourir en mer. »

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