La revue de presse française du 30 mai

A la Une: la bataille du glyphosate

Le Parlement européen demande l’élimination progressive du glyphosate dans l’Union européenne d’ici cinq ans.

Emmanuel Macron l’avait promis l’année dernière : le fameux herbicide sera interdit en France à compter du 1er juillet 2021. Mais le président va-t-il respecter son engagement ? La question est posée, pointe la presse ce matin.

En effet, souligne Le Figaro, « durant la nuit de lundi à mardi, alors que se déroulaient les débats autour du projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation à l’Assemblée nationale, des députés ont tenté de graver dans le marbre l’engagement d’Emmanuel Macron (…). Leur objectif était d’aller plus loin que la législation européenne, qui a renouvelé la licence de l’herbicide controversé pour les cinq années à venir. Plusieurs amendements allant dans ce sens ont été déposés puis rejetés. (…) Ce rejet apparaît comme une rupture », affirme Le Figaro, car « parmi ces amendements, précise le journal, il y avait un texte signé par quelques dizaines de députés La République en marche, chapeautés par Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot. (…) Plus souple que les autres, notamment ceux de La France insoumise, il prévoyait des dérogations possibles pour prolonger l’usage du glyphosate jusqu’en 2023. Mais rien n’y a fait. L’amendement n’est pas passé. Et, pour l’ex-animateur d’Ushuaïa, c’est une couleuvre supplémentaire à avaler. »

A Matignon, poursuit Le Figaro, « on assure qu’il n’y a pas de distinguo à faire entre ligne Hulot et celle du ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. “Il y a une ligne, celle du gouvernement, résume un membre de l’entourage du Premier ministre. On sortira du glyphosate dans trois ans, par la recherche et par des actions concrètes. Pas par des oukases législatifs. »

En fait, croit savoir L’Alsace, « dans ce dossier, se joue une guerre de moins en moins larvée entre le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, et Nicolas Hulot. Au vu des résultats de leur bras de fer, il est clair que l’écologie n’est une priorité ni pour le gouvernement, ni pour le président de la République, soupire le quotidien alsacien. L’agriculture est évidemment essentielle pour la France. Le projet d’interdiction à trois ans du glyphosate contenait d’ailleurs suffisamment de dérogations pour permettre une transition en douceur. Elle aurait aussi fait de la France un moteur sur cette question en Europe. C’est le message inverse qui a été envoyé dans la nuit de lundi à mardi. À long terme, ce n’est probablement bon ni pour la planète, ni pour nos agriculteurs, pas plus que pour les consommateurs.  »

Pour Libération, c’est clair, dans ce dossier du glyphosate comme dans d’autres, les lobbies du secteur agricole sont entrés en action…

« A l’occasion de l’examen de ce projet de loi pour “l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agroalimentaire” qui doit être voté ce mercredi, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une offensive de grande ampleur de la part des lobbies en tout genre : syndicats agricoles, grande distribution, firmes de l’agroalimentaire et de l’agrochimie ou ONG environnementales. Amendements clés en main transmis aux députés, pétitions et campagne en ligne, rencontres et pressions, ces lobbies sont sur les dents depuis des mois pour infléchir le texte, repousser ou ajouter des mesures au gré de leurs intérêts, plus ou moins particuliers. »

Certes, reconnait Libération, « personne ne peut contester à chaque secteur économique, à chaque profession, à chaque groupement d’opinion, le droit de faire valoir auprès des parlementaires les arguments favorables à ses intérêts. (…) Là où tout se complique, c’est quand les intérêts privés, par un mélange de pressions “amicales”, de voyages d’études plus ou moins distractifs, de dîners fins, de déjeuners dans des restaurants de luxe, ou d’aides plus ou moins déguisées, interfèrent dans les débats parlementaires (…) C’est ce qui vient de se passer dans l’élaboration de la loi alimentation, pour le plus grand bénéfice de l’industrie agro-alimentaire et au détriment de la protection de l’environnement ou du consommateur. »

Finalement, soupire La Montagne, « les lobbies, qui adorent faire passer les défenseurs des petites fleurs et des abeilles pour des illuminés détachés des réalités, ont gardé la même force de persuasion. Ne nous trompons pas, l’interdiction actée du glyphosate n’aurait pas tout fait, ni suffi à changer, par magie, le visage de notre agriculture, mais elle aurait donné un signal positif. Celui d’une société capable, enfin, de penser autrement. »

A la une également, la Libye, avec cette conférence internationale organisée hier à Paris

« A l’invitation de la France, les différents responsables politiques libyens, réunis hier à l’Élysée, se sont engagés à organiser des élections législatives et présidentielle le 10 décembre. Un pari ambitieux », pointe Le Figaro.

De son côté, « La Croix remarque qu’une vingtaine de pays – Égypte, Tchad, Algérie, mais aussi Etats-Unis, Russie, Italie – étaient représentés à Paris, parfois au plus haut niveau. Ce n’est pas un hasard, pointe le quotidien catholique. Car si la stabilisation de la Libye est un enjeu crucial pour sa population, c’est aussi un objectif prioritaire pour les pays environnants. Y prospèrent en effet des groupes jihadistes et des trafics en tout genre – armes, drogues, migrants… La reconstruction d’un Etat libyen permettrait notamment de réguler les migrations sur ce territoire où ont transité ces dernières années des centaines de milliers de personnes, souvent dans des conditions dramatiques. Vu d’Europe, ce n’est pas anodin, relève La Croix, alors que cette question attise les votes populistes et nationalistes, de l’Italie à la Belgique en passant par l’Autriche, l’Allemagne et la France. »

Enfin, « Français, levez-vous ! » : c’est le grand titre du Parisien

Ça n’est pas un slogan politique, mais une invitation à bouger son corps… En effet, précise le journal, « selon une étude, dévoilée hier, les Français restent assis (en moyenne) 7 heures et 24 minutes par jour. Cet immobilisme est très mauvais pour notre santé. »

Alors, s’interroge Le Parisien, « comment ne pas finir fossilisé sur sa chaise, alors que notre mode de travail induit cette sédentarité ? La solution est simple, selon Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport : marcher plus souvent ! “Si l’on augmente, chaque jour, son temps de marche de trente à soixante minutes, on gagne deux à trois ans d’espérance de vie et on réduit de 40% les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer. »

Alors, en marche ! Ça n’est pas qu’un slogan politique…

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