L’affaire Tariq Ramadan : appel international pour une action urgente !

Chers partenaires internationaux,
Nous lançons cet appel pour vous demander de dénoncer clairement ce qui apparaît être une
parodie de justice dans l’affaire Tariq Ramadan. Veuillez prendre connaissance des faits
relatifs à cette affaire qui vous aideront à prendre des mesures et alerter vos
électeurs/concitoyens, vos partenaires et les médias.
Il ne nous appartient pas de juger ou non de la culpabilité de Tariq Ramadan. Néanmoins, et bien
que nous respections pleinement le droit des plaignantes, nous réclamons le droit de Tariq
Ramadan à bénéficier d’un procès juste et sérieux, qui ne se fera qu’au terme des investigations
et d’une étude complète du dossier par les magistrats.
1. Détention provisoire, refus de caution
Le 20 octobre 2017, Mme Henda Ayari a porté plainte contre Tariq Ramadan au Bureau du
procureur de Rouen. Pour des raisons inconnues, le fichier a été transféré au Bureau du procureur
de Paris. Une deuxième plaignante, puis une troisième, connues sous les noms de “Christelle” et
“Marie”, se sont ensuite manifestées avec des allégations similaires.
Le 31 janvier 2018, Tariq Ramadan s’est rendu à Paris, de son plein gré, pour se présenter aux
enquêteurs. Il a été immédiatement incarcéré et a depuis été placé en détention provisoire.
Dès la première audition, les incohérences et contradictions dans les témoignages des deux
premières plaignantes signalées par l’équipe juridique de M. Ramadan ont été ignorées.
Ensuite, Tariq Ramadan s’est vu refuser une demande de libération sous caution, alors que
l’affaire était encore au stade d’enquête préliminaire. Les magistrats ont rejeté la proposition de
la défense consistant en la remise du passeport suisse de Tariq Ramadan, le placement en
résidence surveillée avec un dispositif de surveillance électronique et un pointage quotidien à la
police.

2. L’isolement, l’accès au courrier, l’accès au dossier judiciaire
Depuis son incarcération, Tariq Ramadan a été placé en isolement total. Pendant les premiers 45
jours, il a été privé de visites familiales et d’appels téléphoniques, un droit dont jouissent même
les criminels de droit commun. Son courrier a été retenu et censuré sans motif valable. À
plusieurs reprises, sa famille et l’équipe juridique n’ont pas été informées de ses transferts à
l’hôpital. Les juges d’instruction lui ont refusé l’accès à son propre dossier judiciaire.
3. Sclérose en plaques incompatible avec la détention
Sa sclérose en plaques, diagnostiquée depuis 2014, était sous contrôle grâce à un suivi médical
régulier et rigoureux. Depuis son incarcération, l’absence d’un traitement médical approprié a
contribué à la progression rapide de la maladie. Même les procédures médicales, telles que le
transport en ambulance, n’ont pas été respectées.
Neuf médecins ont confirmé le diagnostic de la sclérose en plaques, y compris le médecin en
chef de la prison qui a même affirmé que l‘état de santé de Tariq Ramadan était incompatible
avec l’incarcération. Ces rapports ont été mis en doute.
Afin de décider du maintien en détention de Tariq Ramadan, le tribunal nomme un expert chargé
de l’examiner. Vingt minutes ont suffi à déclarer que la santé de ce dernier était compatible avec
le maintien en détention ! Lorsque cet examen médical a été contesté par l’équipe juridique de
Tariq Ramadan, les juges d’instruction ont été contraints d’ordonner un second examen. Leur
rapport, initialement attendu le 31 mars, doit maintenant être rendu le 15 avril.
En attendant, Tariq Ramadan souffre d’importantes douleurs et éprouve de la difficulté à
marcher. A plusieurs reprises, il a dû se rendre au parloir en fauteuil roulant. Le Consul suisse,
qui a rendu visite à son concitoyen en prison, a été choqué par l’état de santé de ce dernier. En
effet, il souffre d’intenses maux de tête, d’engourdissement des membres, de violentes crampes,
de troubles du sommeil et de la mémoire.
C’est pour dénoncer ces conditions que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a été saisie
par la défense de Tariq Ramadan. Le dossier est actuellement en cours d’instruction auprès de
cette instance.
Malgré tous ces recours, la famille de Tariq Ramadan s’inquiète de voir que ses symptômes
s’aggravent chaque jour passé en détention. Ce traitement absolument dégradant se poursuit avec
des risques de préjudices permanents. Comment Tariq Ramadan peut-il préparer sa défense dans
de telles conditions ?
4. Procès par les médias
Tariq Ramadan a été jugé et reconnu coupable dans les médias avant même que son procès ait
commencé. Le personnage créé par les médias n’a aucune ressemblance avec l’homme largement
respecté pour sa personnalité et son intégrité.
3
Les fuites d’informations, la distorsion et la manipulation de faits essentiels dans l’affaire
indiquent que le véritable objectif de la campagne médiatique a été de désinformer. Les médias
ont omis de signaler les déclarations contradictoires des plaignantes, tout comme ils ont placé
sous silence la rencontre, en 2009, entre le magistrat français de haut rang Michel Debacq et la
deuxième plaignante “Christelle” à la demande de Caroline Fourest et Antoine Sfeir, reconnus
comme étant des islamophobes engagés et des ennemis de longue date de Tariq Ramadan.
Le juge Debacq, qui siège actuellement à la Cour de cassation française, n’a pas révélé son
implication antérieure avec “Christelle”. Par ailleurs, de hauts responsables politiques, dont un
ancien premier ministre, se sont permis de dénigrer un homme qui n’a pas encore été jugé.
Pendant ce temps, plusieurs ministres du gouvernement actuel, accusés de délits similaires,
circulent librement sans être inquiétés et sont toujours en fonction.
5. Contradictions dans les allégations des plaignantes
Les plaignantes n’ont avancé aucun élément de preuve pouvant étayer leurs accusations. Elles ont
même fait des déclarations contradictoires aux enquêteurs et aux médias. Mme Ayari affirme
qu’elle a cessé de contacter M. Ramadan en 2013. Or, les avocats de la défense ont découvert
qu’elle lui avait envoyé près de 300 messages en 2014, soit quinze mois après le viol présumé.
Elle a reconnu l’avoir contacté via Facebook dans le but de le séduire et le piéger.
La deuxième plaignante, “Christelle” a admis à la police avoir créé de faux comptes sous le nom
de Tariq Ramadan afin de diffuser de fausses informations. De plus, même si cette dernière a nié
avoir été directement en contact avec Mme Ayari, l’enquête technique montre que les deux
femmes ont quatre numéros en commun dont celui de Fiammetta Venner, la compagne de Mme
Fourest. Entre mai et novembre 2017, “Christelle” a appelé ce numéro 116 fois et Mme Ayari
156 fois.
La troisième plaignante, “Marie”, était une escort girl du Cheikh Maktoum, Premier Ministre des
Emirats Arabes Unis (EAU) et souverain de l’émirat de Dubaï. Par ailleurs, elle a non seulement
essayé de piéger une personnalité publique de haut rang, mais aussi d’escroquer son assurance
par la déclaration de faux vols. La sœur de “Marie” a contacté Tariq Ramadan en 2014 et l’a
averti que sa sœur essayait de le piéger avec un paparazzi, comme elle avait tenté de le faire avec
Dominique Strauss-Kahn contre de l’argent au magazine Closer.
6. Islamophobie
Il a été constamment et publiquement fait référence à l’appartenance religieuse de Tariq
Ramadan, à ses origines et à sa lignée parentale, ce qui soulève de sérieuses questions sur le
racisme, la discrimination et l’inégalité dans la société française. Justice ne sera pas rendue en
utilisant l’affaire Tariq Ramadan pour attiser les flammes de l’islamophobie ou en se pliant à la
politique de l’extrême-droite.
4
Appel urgent pour une procédure équitable
1. Les autorités judiciaires françaises doivent respecter et garantir le droit de Tariq Ramadan à
une procédure juridique équitable, complète et juste. Tariq Ramadan est innocent jusqu’à preuve
du contraire. Parodie de justice n’est que déni de justice.
2. Les autorités françaises doivent immédiatement libérer Tariq Ramadan pour lui permettre de
se soigner et de préparer sa défense dans de bonnes conditions.
Si le déni d’une procédure équitable dans l’affaire Tariq Ramadan continue, les citoyens épris de
justice concluront que les valeurs françaises traditionnelles de liberté, égalité et fraternité, ne
s’appliquent pas à certaines catégories de la population.
La France se définira définitivement comme un pays au racisme et à l’islamophobie d’Etat. Les
partisans du vivre-ensemble en prendront acte et lutteront, avec toute l’énergie et les moyens
nécessaires, contre ces dérives aux relents d’un autre temps. Agissons donc ensemble, pour que
l’histoire ne se répète pas…

Le Comité de défense de Tariq Ramadan

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.