Le chef de l’opposition soudanaise appelle à la démission d’el-Béchir

Le leader de l’opposition soudanaise a appelé vendredi le président Omar el-Béchir à mettre fin à l’état d’urgence et à démissionner, et invité les Soudanais à se rassembler massivement pour réclamer le départ du chef de l’Etat, au pouvoir depuis 30 ans.

“J’appelle le président Béchir à démissionner, à dissoudre toutes les institutions constitutionnelles et à former un conseil de 25 membres pour gouverner le pays”, a déclaré Sadek al-Mahdi, dirigeant d’Al-Oumma, principal parti d’opposition soudanais.

Omar Hassan Ahmed El Bechir, président du Soudan, lors de l’ouverture du sommet France-Afrique, le 15 février 2007.

Le parti au pouvoir au Soudan repousse “indéfiniment” son assemblée générale
Al-Oumma fait partie de l’Alliance pour la liberté et le changement qui regroupe des partis d’opposition et l’Association des professionnels soudanais (APS), fer de lance de la contestation.

S’adressant à des fidèles musulmans lors des prières hebdomadaires du vendredi à Omdourman, ville voisine de Khartoum, M. Mahdi a aussi appelé l’ensemble de la population à participer à des rassemblements massifs samedi, d’après un communiqué publié par son parti.

Dernier Premier ministre démocratiquement élu au Soudan, M. Mahdi a été chassé du pouvoir par le coup d’Etat fomenté en 1989 par l’actuel président Béchir. Poussé à l’exil à plusieurs reprises, il est revenu au Soudan le 19 décembre, premier jour du mouvement de contestation inédit qui secoue le pays depuis plus de trois mois.

L’annonce, ce jour-là, du triplement du prix du pain par le gouvernement a provoqué des manifestations qui se sont rapidement transformées en un mouvement réclamant le départ du président Béchir.

Le chef de l’Etat a décrété l’état d’urgence le 22 février dans tout le pays pour tenter de juguler le mouvement de protestation.

Vendredi, une petite manifestation a eu lieu à l’extérieur de la mosquée où s’était exprimé M. Mahdi à Omdourman. Elle a été rapidement dispersée par des tirs de gaz lacrymogènes de la police, selon des témoins.

Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le début des manifestations. L’ONG Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 morts.

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