Le système de santé s’étouffe, l’Etat observe sans réagir!

Le système de santé du Sénégal est malade. Les 26, 27 et 28 mars, les médecins décrètent une ultime grève mais cette fois-ci, ils vont passer à une étape supérieure. Le Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal (SAMES) a décidé de centraliser les urgences. Par conséquent, dans chaque région, seul le service d’urgence d’une région va fonctionner, et les autres malades devront prendre leur mal en patience.

Les problèmes du système de santé reconduits…

Face à cette révolte des acteurs de la santé, le secrétaire général du SAMES, Dr Boly Diop pointe d’un doigt accusateur l’Etat. « Le gouvernement est le responsable de cette situation ». Ainsi, il promet que le « le SAMES va utiliser une arme redoutable qu’il avait brandie, mais qu’il va utiliser contre son gré ».

Dans son argumentaire, le Dr Boly Diop laisse entendre que « si on est arrivé à ce stade de radicalisation, c’est parce que le gouvernement distribue ses largesses ailleurs et nous laisse en rade ». Par ailleurs, il ajoute que « les médecins en spécialisation sont restés 9 mois sans avoir leurs bourses et c’est inadmissible ».

Les populations, seules et uniques perdantes dans cette grève

Le Dr Boly Diop sait que dans cette affaire, les seuls perdants sont les populations, mais rappelle que les médecins doivent également bénéficier de meilleures conditions de travail.

« Nous sommes entre le marteau de l’exigence de la population à demander des soins de qualité et l’enclume du gouvernement qui ne met pas les dispositions nécessaires. »

Le Sames reproche à l’Etat de n’avoir pas honoré les clauses du protocole d’accord signé depuis le 31 mars 2014, concernant les questions de l’habitat social et la retraite à 65 ans.

Déjà, la prise en charge des malades dans les hôpitaux publics du Sénégal n’a pas toujours été optimale. Entre un accueil qui laisse à désirer, et une queue interminable pour voir un médecin, les malades ont toujours été les parents pauvres du système de santé.

En 2017, la panne de la seule machine de radiothérapie du Sénégal était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pourtant, il ne s’agissait que de la partie visible de l’iceberg.

Rencontré par Afrikmag, un médecin s’est confié sous le couvert de l’anonymat. « Le système de santé au Sénégal est très « malade », mal organisé et peu productif sur le plan social». Il propose ainsi un canevas de prise en charge des malades du cancer à savoir, la subventionner, et faciliter la distribution du traitement anticancéreux, améliorer le plateau technique de l’hôpital et augmenter les capacités d’hospitalisation. Il faut également promouvoir les spécialisations pour les médecins et les formations du personnel paramédical.

Sur tweeter, un étudiant en 7e année de médecine se désole du personnel de santé dans les structures publiques.

 

Au Sénégal, on a un seul neuropédiatre, deux radiothérapeutes, 3 stomatologues, 3 hématologues cliniciens, 4 chirurgiens carcinologiques, 8 chirurgiens cardiothoraciques, 12 neurochirurgiens.

14 regions – 15 millions de sénégalais.

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