Les délestages replongent l’Afrique du Sud dans le noir

Le groupe Eskom, qui fournit 90 % de l’électricité du pays, est indexé. L’entreprise énergétique a une dette de 420 milliards de rands (environ 26 milliards d’euros) à payer.

Lors d’une conférence de presse, mardi à Johannesburg, Pravin Gordhan, le ministre des Entreprises publiques, n’a fourni aucune solution pour la résolution de la crise énergétique.

Le gouvernement dit ne pas détenir une “formule magique” contre les coupures d’électricité.

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Une coupure d’électricité avait mis les feux de circulation hors d’usage au Cap, en 2008.
Impuissance du Gouvernement
Pravin Gordhan a simplement donné rendez-vous aux médias dans deux semaines au plus, pour boucler des enquêtes en cours sur les coupures d’électricité.

L’opposition, pour sa part, se contente d’accuser le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, d’avoir “dilapidé” les ressources de la société nationale d’électricité.

La crise est vue par de nombreux observateurs comme une menace pour l’économie du pays et la survie politique du président Cyril Ramaphosa, en campagne pour les élections législatives de mai prochain.

Les syndicats estiment que toute privatisation d’Eskom pourrait entraîner des pertes d’emplois.
Les racines de la crise
Les récurrentes coupures d’électricité en Afrique du Sud datent de 2008. En 2015, le groupe Eskom avait évoqué des problèmes de maintenance dans ses centrales électriques.

La situation n’a pas évolué depuis lors. Aujourd’hui, la crise est à chercher dans la hausse des coûts, la baisse des revenus, le mauvais état de l’infrastructure, la corruption et la mauvaise gestion.

Selon Milton Nkosi, un journaliste de la BBC à Johannesburg, Eskom avait enregistré plusieurs millions de consommateurs de plus après l’apartheid, le régime de ségrégation raciale mené par la minorité blanche jusqu’en 1994.

Mais l’expansion de la société nationale d’électricité était entravée par une mauvaise gouvernance, ajoute Nkosi.

Eskom produit presque toute son électricité à base de charbon, une ressource abondante en Afrique du Sud.

Son parc de centrales à charbon produisait plus d’énergie nécessaire pour répondre aux besoins du pays à la fin de l’apartheid.
la centrale électrique de Medupi, photographiés ici en 2008, ne sont pas encore terminés.
La demande a ensuite fortement augmenté, à cause de la croissance économique rapide et de l’extension de la couverture aux cantons noirs défavorisés.

La construction de deux nouvelles centrales à Kusile et Medupi, annoncée par le gouvernement au milieu des années 2000, accuse encore du retard.

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