Les mille maux du foirail de Diamaguène Sicap Mbao

Le foirail des grands ruminants de Diamaguène Sicap-Mbao est un espace sous-régional de vente de bovins. Toutefois, sur ce site, les éleveurs font face à de sérieux problèmes. Entre autres l’insalubrité, l’insécurité, le déficit d’éclairage, etc.
Devant un minuscule abri en bois, un groupuscule d’éleveurs devisent tranquillement tout en ayant l’œil rivé sur les troupeaux de bœufs, attendant un client. L’un d’entre eux, Silèye Sow, s’interroge sur les raisons de notre présence dans le foirail. «Que voulez-vous monsieur ?», demande-t-il avant de consentir à répondre à nos questions. «Ce foirail existe depuis plusieurs décennies. Bien que nous fassions notre travail dans la paix, la réalité est que nous aurions souhaité que les conditions soient améliorées», confie Silèye Sow. Il nous invite à nous rapprocher du responsable des éleveurs pour de plus amples informations. Et de nous indiquer alors l’abri du responsable qui nous reçoit sans difficulté. «L’exiguïté du foirail commence à inquiéter les éleveurs. Nous avons proposé au gouverneur de Dakar que le nombre d’abris aménagés à l’intérieur de ce site ne dépasse pas le nombre 55», révèle Ifra Djiby Aly Sow, le président des éleveurs du foirail. En réaction, le gouverneur a donné l’ordre, selon lui, à travers une correspondance adressée aux éleveurs avec amplification au préfet de Pikine, qu’un seul abri de plus ne soit dressé à l’intérieur du foirail.
Ifra Sow s’est désolé de l’insuffisance de l’éclairage du site. «L’obscurité qui règne dans le foirail favorise les vols qui y sont devenus récurrents», confie-t-il. Le responsable des éleveurs de ce foirail considère que la mairie qui collecte des taxes sur ce site doit mieux jouer sa partition dans l’amélioration des condi- tions d’évolution des individus qui y travaillent. «La mairie pré- lève des taxes à hauteur de 500 FCfa par tête. Autrement dit, un éleveur qui décharge un camion de 30 bœufs doit s’acquitter d’une taxe de 30.000 FCfa», souligne-t-il. «Par conséquent, la mairie doit veiller à ce que le foirail soit bien éclairé. Mieux, elle doit doter le site de toutes les commodités pouvant améliorer les conditions de travail des éleveurs», a-t-il ajouté. Dans un passé récent, l’idée de délocaliser le foirail des grands ruminants avait été agitée. Aujourd’hui, cette question n’est plus d’actualité selon le président des éleveurs.
Les éleveurs de ce foirail souhaitent que l’Etat procède à sa modernisation. «Nous préférons qu’un foirail moderne soit érigé sur le site et que les éleveurs continuent à l’occuper», suggère Ifra Djiby Aly Sow. «Délocaliser le foirail revient à le transférer hors de Dakar. Ce qui n’est pas conforme au souhait des occu- pants», informe-t-il. En outre, le président des éleveurs estime qu’en délocalisant le foirail, c’est le département et la région de Dakar qui en pâtiront. «En tant que président des éleveurs de la région de Dakar, la rencontre annuelle entre le Président de la République et les éleveurs ne me permet pas de discuter de fond en comble des problèmes auxquels les éleveurs font face. C’est la raison pour laquelle j’aurais souhaité que le Chef de l’Etat nous donne la possibilité de le rencontrer dans d’autres circonstances, pour non seulement parler des problèmes des éleveurs, mais aussi trouver en- semble les solutions à leurs maux », propose-t-il.
Ifra Djiby Aly Sow dénonce également l’insalubrité qui règne sur les lieux, surtout durant la saison des pluies. « En période d’hivernage, le visage du foirail devient si hideux que son accès devient difficile », se plaint-il. « L’eau mélangée à la boue et les excréments des animaux accen- tuent l’insalubrité et rendent les lieux difficiles d’accès », pour- suit-il.
M. Sow considère qu’un foirail de cette envergure doit faire l’ob- jet d’une surveillance policière permanente. « Malheureuse- ment, les forces de sécurité n’interviennent dans notre lieu de travail qu’en cas de grabuge.

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