L’état d’urgence décrété au Sri Lanka, la police et l’armée dotées de pouvoirs renforcés

Les attentats perpétrés dimanche dans des églises et des hôtels au Sri Lanka et l’état d’urgence instauré à partir de lundi soir par le gouvernement ravivent chez les Sri Lankais les souvenirs de la guerre civile.

Le Sri Lanka, meurtri dimanche par une série d’attentats-suicides dans des hôtels de luxe et des églises, dont le bilan s’est encore alourdi à 290 morts et 500 blessés, a décrété, lundi 22 avril, l’entrée en vigueur de l’état d’urgence à partir de minuit (18 h 30 GMT) au nom de la “sécurité publique”.

Le gouvernement sri lankais a par ailleurs décrété un nouveau couvre-feu dans la nuit de lundi à mardi. Il prendra effet à 20 heures locales lundi soir et restera en place jusqu’à 4 heures locales mardi matin (de 14 h 30 GMT à 22 h 30 GMT lundi), selon le service d’information du gouvernement. Les autorités avaient déjà décrété un premier couvre-feu, qui a été levé à 6 h locales lundi matin (0 h 30 GMT). Colombo a également déclaré une journée de deuil national mardi.

L’état d’urgence a pour but de renforcer l’action des forces de sécurité en les dotant de pouvoirs spéciaux, notamment une plus grande latitude pour arrêter et détenir des suspects. “Ceci a été décidé dans le but d’autoriser la police et les trois forces (de l’armée, NDLR) à assurer la sécurité publique”, a déclaré la présidence de l’île d’Asie du Sud dans un communiqué.

Les autorités sri lankaises ont par ailleurs annoncé l’arrestation de 24 personnes et indiqué que le FBI américain les assistait dans leur enquête. Des agents d’Interpol doivent également arriver mardi dans le pays.

Quatre-vingt-sept détonateurs de bombes ont été découverts lundi dans une gare de bus de Colombo située à mi-chemin des hôtels haut de gamme du front de mer et de l’église Saint-Antoine, sites d’attentats dimanche.

Des attaques qui ravivent les souvenirs de la guerre civile

Pour beaucoup de Sri Lankais, les attentats du dimanche de Pâques ont réveillé les terribles souvenirs des années noires de la guerre civile, qui a pris fin il y a juste dix ans.

“Maintenant, nous avons peur de toucher les sacs poubelle en plastique noir. La série d’explosions hier nous a remis en mémoire le temps où nous avions peur de prendre des bus ou des trains à cause des colis piégés”, témoigne Malathi Wickrama, une balayeuse municipale de la capitale Colombo.

Le conflit, qui avait vu s’affronter pendant plus de trente ans la majorité cinghalaise et la rébellion indépendantiste tamoule, a coûté la vie à plus de 100 000 personnes entre 1972 et 2009, selon les estimations des Nations unies.

À l’époque, les attentats à la bombe étaient courants et donnaient des sueurs froides aux habitants lorsqu’ils marchaient dans la rue ou empruntaient les transports en commun.

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