Ma Ibra Diagne – « Pourquoi j’ai refusé de vendre un mouton à 55 millions »

Son stand est l’une des attractions majeures de la vingtième édition de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) qui se tient, jusqu’au 2 mai prochain, au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). Ma Ibra Diagne, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est éleveur. Entouré de ses collaborateurs, et de ses bêtes, il ne rechigne pas à partager sa passion. Il ne rechigne pas, non plus, à faire l’éloge de son cheptel qui est, à l’occasion de la Fiara, essentiellement composé de moutons typés « Ladoum ». « J’élève aussi des vaches et de la volaille mais il est vrai que je suis plus connu à travers mes moutons. Je rends grâce à Dieu d’avoir de florissantes activités et je ne saurais manquer de saluer la portée de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) à laquelle je participe pour la seizième fois. C’est un événement majeur qui contribue à part entière à valoriser l’agriculture ainsi que l’élevage et je me réjouis à chaque fois de pouvoir y prendre part. Au-delà de l’aspect pécuniaire, la Fiara a une forte dimension pédagogique en ce sens qu’elle favorise le partage d’expériences avec le public » indique Ma Ibra Diagne. Posant fièrement à côté de Pape Cheikh, un mouton de 14 mois qui accroche sans peine le regard des visiteurs, l’éleveur se plait à vanter ses caractéristiques. « Je l’ai prénommé Pape Cheikh par homonymie avec un de mes neveux. Tout troupeau comporte ses phénomènes et ce mouton en est assurément un. Il a à peine 14 mois mais il est déjà impressionnant. Je donne une dimension élitiste à mon activité, je suis très exigeant à ce niveau et c’est la raison pour laquelle je me suis spécialisé dans l’élevage de ladoum. Pape Cheikh est le fils de roi Hassan 2, un bête que j’avais à l’époque refusé de vendre à 55 millions de francs Cfa quand elle avait quatre ans. Récemment un acheteur m’a proposé pas moins de 35 millions pour acquérir Pape Cheikh mais je lui ai opposé une fin de non-recevoir. C’est un champion et je peux gagner beaucoup plus d’argent grâce à lui car sa progéniture a un potentiel insoupçonné. C’est la raison pour laquelle je préfère le garder comme géniteur au lieu de le monnayer » laisse entendre Ma Ibra Diagne. Saluant la mise en synergie de toutes les organisations d’éleveurs, il ne manque pas de lancer un appel aux autorités de tutelle. «Nous discutions régulièrement avec le ministre de l’Elevage Aminata Mbengue Ndiaye et souhaitons bon vent à son successeur. J’ai été décoré par le président de la République en 2016 et je lui relance un appel en faveur des éleveurs. De grands pas ont été accomplis, l’on entend plus parler de pénurie de moutons à l’approche de la tabaski, et il faut que l’Etat appuie davantage les grands éleveurs pour qu’ils puissent faire des émules. Moi qui vous parle je crée des éleveurs, je forme des jeunes, les finance et les encadre et j’ai permis la création de pas moins de 168 darals ici au Sénégal » ajoute-t-il.

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