MACKY OMNIPRÉSIDENT

Le chef de l’Etat a, dès l’entame du premier Conseil des ministres du quinquennat, montré aux membres de son gouvernement qu’il entend avoir l’œil et l’oreille sur tout leur travail

Des instructions ont été données dès le Conseil des ministres d’hier, qui visent à faciliter ladite mainmise présidentielle. 

Le premier Conseil des ministres a été l’occasion pour le président de la République de réaffirmer sa volonté d’aller vite dans ses réalisations, et dans le même ordre d’idées, d’en contrôler les différentes étapes d’exécution. Cela ressort nettement de cette déclaration du communiqué publié hier : «Le chef de l’Etat a réaffirmé sa volonté de superviser, en permanence, l’action du gouvernement et de l’Administration, sous le sceau du culte du résultat.» 

C’est comme si Macky Sall a été informé des critiques qui ont fusé de différentes couches de l’opinion, quant à la malformation congénitale qui affecte son nouvel attelage gouvernemental, dont on peut dire, pour le moins, qu’il peine à convaincre les Sénégalais qu’il pourrait produire les résultats espérés. 

Et puisqu’il ne s’agirait pas de se chercher des responsables en cas de manquements, à la suite de son appel à reformer l’Administration pour pouvoir réussir son pari de réaliser ses projets en fast track, Macky Sall a, indique le communiqué du Conseil des ministres, «donné des instructions au gouvernement de mettre en place, dans les meilleurs délais, un plan global de simplification des procédures, de déconcentration et de rationalisation des ressources humaines, financières et logistiques». Un séminaire gouvernemental de cadrage des priorités et du travail des ministres devra être organisé dans les meilleurs délais, à l’initiative du Premier ministre, et conformément à la demande de son chef. 

On peut toutefois se demander quelle en sera l’efficacité, en ce sens que, pour une bonne part, le gouvernement n’est pas composé de novices, et surtout, concernant les ministères de souveraineté et quelques autres portefeuilles, le Président n’a pas affaire à des personnes en rodage, qui auraient besoin d’être chaperonnées, d’autant plus que cela ne serait pas en cohérence avec la volonté d’aller vite dans l’exécution des projets. Sans doute aurait-il raison de souligner comme il l’a fait, le besoin de «cultiver la confidentialité et à mieux maîtriser la communication gouvernementale», parce que l’efficience ne fait pas toujours bon ménage avec les ragots. D’autant plus que le Président demande à ses collaborateurs, plus de proximité avec les populations, le dialogue social avec les acteurs des différents secteurs, ainsi que l’ouverture à toutes les forces vives de la Nation. 

Dans le tableau ainsi dressé, rien ne montre quel pourrait être le rôle dévolu à celui qui est encore, même provisoirement, le Premier ministre de la République. D’autant plus que, même après la liquidation de son poste, M. Dionne sera toujours le Nr 2 de l’Exécutif. Certains observateurs ont d’ailleurs commencé à se demander quelle différence a apporté en ses attributions son nouveau titre de Secrétaire général, par rapport à ce qu’il a toujours fait à ce jour.

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