Mali: 15 jihadistes présumés “neutralisés” près de la frontière burkinabè

L’armée malienne et la force française Barkhane ont “neutralisé” 15 jihadistes présumés dimanche dans le centre du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, a-t-on appris lundi de sources militaires.

Par ailleurs, dans la même région, à Dioura, où une attaque jihadiste le 17 mars avait fait 26 morts parmi les militaires maliens, au moins un civil a été tué et plusieurs été blessés lundi par des tirs de soldats après une explosion accidentelle qui a fait croire à un nouvel attentat, a-t-on appris de sources concordantes.

Dimanche, “lors de l’opération Tièsaba/Bourgou 1, les FAMa (forces armées maliennes, NDLR) ont neutralisé quinze terroristes, récupéré quatorze motos, de l’armement, du matériel explosif, des munitions et fait des prisonniers”, a annoncé l’armée malienne dans un communiqué lundi.

Des soldats maliens devant l’hélicoptère transportant le Premier ministre malien atterrit à Menaka, au Mali, le 9 mai 2018.

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L’armée malienne n’a mentionné ni la localisation de l’opération ni la participation de Barkhane. Mais des sources militaires maliennes ont affirmé à l’AFP que l’opération avait été conduite avec la force française à la frontière burkinabè, à l’est de la capitale régionale, Mopti.

“Depuis bientôt une semaine, il y a eu des cibles et des opérations coordonnées ont été menées” entre l’armée malienne et Barkhane à la frontière, a indiqué à l’AFP un officier malien déployé dans la zone.

Selon une autre source militaire malienne, c’est dimanche “l’opération a eu lieu dans le village frontalier de Petedougou, vers le Burkina Faso”. “Les forces armées du Burkina et Niger sont au courant de cette opération menée uniquement par les FAMa et Barkhane”, a souligné cette source, confirmant le bilan du communiqué militaire.

Un soldat de la Minusma, à Gao, Mali, le 5 avril 2016.

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L’état-major français n’a pas fait état de cette opération mais a récemment annoncé l’extension depuis le début de l’année de l’action de Barkhane au Gourma (centre). La force française a notamment établi une base avancée à Gossi pour rayonner sur cette zone, à cheval sur trois régions maliennes (Gao, Tombouctou et Mopti).

– “Foire hebdomadaire vidée” –

A Dioura, dans la même région mais au nord-ouest de Mopti, une explosion d’origine initialement inconnue a provoqué des tirs de militaires maliens sur des civils lundi, jour de foire hebdomadaire, selon l’armée et des habitants.

Dans la matinée, un détachement de l’armée venu chercher de l’eau dans la localité a été “surpris (…) par un tir d’essai ami au mortier au retour vers la base, croyant à une attaque ennemie lorsque l’obus est tombé juste à proximité”, selon un communiqué de l’armée.

Les soldats ont alors “ouvert le feu sur un groupe de populations malheureusement présentes là à ce moment”, tuant un civil et en blessant quatre, selon le texte.

Auparavant, un habitant, Babrou Niang, avait fait état de l’explosion accidentelle d’une grenade, selon lui. “Dans la panique, les tirs ont atteint des civils, sur le coup deux civils sont morts”, a-t-il affirmé à l’AFP.

Selon, Allaye Touré, un notable, “la foire hebdomadaire s’est vidée de son monde habituel”. “Les militaires pensaient que c’est une attaque contre eux”, a-t-il expliqué.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit avec Barkhane.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Depuis 2015, ces violences se sont propagées du nord au centre du pays, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.

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