Massacre au Mali : 14 civils tués dans un village peulh du centre

Sinda est une petite localité située à une dizaine de kilomètres de la ville de Douentza. C’est dans ce village habité essentiellement par des Peulhs, que ce jeudi, peu avant 1 heure du matin, des hommes armés sont arrivés. Selon les témoins, ils se sont attaqués aux civils, avant de brûler des cases. L’attaque a fait au moins quatorze morts.

L’ex président de l’Assemblée du Mali y a perdu des parents

« Une attaque effectivement attribuée aux Donzos, a eu lieu entre minuit et 3 heures du matin, explique à notre correspondant à Bamako, Ali Nouhoun Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali et parent de victimes. Il y a quinze morts au total. C’est uniquement des civils qui ont été tués, dont des Peulhs et des Bellas.» Quatre membres de sa famille maternelle comptent parmi les victimes, raconte t-il.

Non assistance de l’armée à population en danger…

Un rapport de structure indépendante chargé des droits de l’Homme, confirme ces violences. Ali Nouhoun Diallo, par ailleurs patriarche de la communauté peule, s’interroge après ces événements. « Il est quand même surprenant qu’à douze kilomètres de Douentza, où il y a l’armée Malienne, une opération se déroule à peu près de minuit jusqu’à 3 heures du matin et que personne ne vienne au secours de la population ».

Le gouvernement malien a ouvert une enquête

Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe du prédicateur radical Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs « groupes d’autodéfense » en s’appuyant sur les groupes de chasseurs traditionnels dozos.

Les violences qui déchirent cette région depuis cinq ans ont culminé avec le massacre le 23 mars 2019, de quelques 160 Peulhs dans le village d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. En juin dernier, quelque 35 Dogons ont été tués à Sobane Da et une quarantaine dans les villages de Gangafani et Yoro, pour ne citer que les attaques les plus meurtrières.

Les Dogons accusés par les Peulhs

L’association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou, officiellement dissoute au lendemain du massacre d’Ogossagou, reste l’une des mieux organisées et est régulièrement accusée par les associations peulhes d’être responsable de ces attaques, ce qu’elle dément.

Une accalmie avait été enregistrée depuis la signature en août d’accords « de cessation des hostilités » par des groupes armés peulhs et dogons du centre du pays, en marge d’une visite du premier ministre, Boubou Cissé.

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